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Hécate anthropologue – 2/2

Interview de Juliette Cazes - Suite

Eric Desordre Par Eric Desordre
11 février 2024
dans Les grands entretiens rebelle(s)
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Lumière © Eric Desordre
Lumière © Eric Desordre –

SUITE DE LA PREMIÈRE PARTIE

Rebelle(s) : Vous avez une culture multi-spécialisée : volcanologie, tourisme, anthropologie, etc., ce qui n’est pas banal. Pour ceux qui n’ont pas tous ces bagages, quels sont les biais ou à contrario les autoroutes qui amènent à faire un tel métier ?

Juliette Cazes : C’est souvent générationnel. Il y a quelques années, on n’avait pas besoin de diplôme, une telle profession n’était pas bien considérée. De vieux employés des pompes funèbres m’ont confié qu’on les prenait pour des alcooliques, des gens pas fréquentables. Rentrés par hasard ou par le biais familial, ils ont souffert d’une certaine stigmatisation. La nouvelle génération a un regard différent. La mort n’est pas seulement mieux acceptée, c’est un sujet à la mode.

Rebelle(s) : C’est « trendy » !?

Juliette Cazes : Les Américains ont amené du marketing. Il y a de la progression interne mais aussi des personnes venant d’autres secteurs d’activité professionnelle. Ayant perdu un proche, elles se sentent attirées par le milieu funéraire. Je reçois beaucoup de courrier grâce à mon blog et je constate cette évolution. Les motivations sont variées, ce peut-être pour se soigner de son deuil ou l’intéressement pour l’aspect humain et technique. Certains se sentent en marge de la société, peu à l’aise avec leurs contemporains et considèrent ce monde comme un refuge. Il y a maldonne. Ce n’est pas du tout ce qu’ils croient. Nous sommes très encadrés, très régis par la loi ; nous ne pouvons nous permettre d’excentricités vestimentaires sauf à ne pas être en relation avec les familles. Les pompes funèbres, c’est très « corporate ».

Rebelle(s) : Il n’y a pas d’aspect « gothique ». Pas de folklore, pas d’exotisme.  

Juliette Cazes : Par contre, s’il est certain que nous sommes tous des originaux, nous ne l’affichons pas.

Rebelle(s) : Les personnes toutes tatouées de têtes de mort et d’os variés, avec des piercings, passant aujourd’hui inaperçues dans la rue n’ont pas leur place chez vous ?

Juliette Cazes : Même si la société l’accepte aujourd’hui plus facilement, dans notre métier cela dépend des postes. Il faut pouvoir rester discrets et ne pas afficher, ou alors ne pas avoir à rencontrer les familles. Le milieu évolue avec son temps, mais est plus frileux. Nous sommes quasi-tous tatoués dans mon équipe mais nous ne l’affichons pas.

Rebelle(s) : Les morts eux-mêmes doivent être tatoués. Les corps changent. Les modes vestimentaires et les rites des corps vivant se retrouvent chez les morts.  

Juliette Cazes : On le voit en effet de plus en plus. Des piercings aussi, certains extravagants vu qu’on voit les gens tous nus. Il y a des originaux ! Nous devons rendre les bijoux aux familles. quand on découvre un piercing à un endroit « privé », on ne le rendra pas. Nous gardons donc des secrets…

Rebelle(s) : Vous avez une marge de décision, ce qui est très important !

Juliette Cazes : On va adapter. Dans le cas des personnes transgenres, par exemple, qui n’ont rien dit de leur changement à leur famille, ou que celle-ci n’a pas voulu connaître. C’est pour nous comme le secret médical.

Rebelle(s) : Ce que vous dites permet d’ouvrir les yeux de la société sur sa propre complexité et sur des choix profondément individuels.

Juliette Cazes : Certains craignent qu’à leur décès, les proches découvrent des secrets inavoués, non assumés devant les leurs. En tant qu’agents de chambre funéraire, nous devons choisir entre ce qui peut être dit et ce qui ne peut l’être. Cela se joue souvent sur cette question d’identité.

Rebelle(s) : Quand vous parlez de marketing à l’américaine, vous voulez dire celui de la mort elle-même, et non celui des pompes funèbres qui cherchent à prendre des parts de marché. Est-ce halloween, les citrouilles et les têtes de mort, les séries télévisées ?

Juliette Cazes : C’est un mélange. Les jeunes générations ne veulent plus de tabou de la mort. Aux Etats-Unis, il y a des « influenceurs funéraires ». Moi-même, j’ai été la première à reprendre ce modèle pour la France. Je me suis dit : pourquoi pas ? Cela marche, il y a de plus en plus de femmes travaillant dans notre milieu qui rassemblent du public autour de leurs blogs. Halloween ne rentre pas forcément en compte mais les séries télévisées comme Six Feet under ont beaucoup marqué. Des émissions de téléréalité ont même pour cadre les pompes funèbres, en Nouvelle-Zélande et aux USA. La chaîne M6 a essayé de s’y mettre. Le message est souvent « on est sympas, on est rigolos ». Cela ne montre évidemment pas les aspects administratifs !

Rebelle(s) : Quand dans un film on regarde un flic courir après un voleur, on ne le voit pas ensuite taper à la machine…

Juliette Cazes : Depuis quelques mois, je constate que des gens font des mélanges : New Age, ésotérisme, etc. et qu’ils pensent qu’on parle aux morts. On parle bien aux morts mais pas au sens où ils l’entendent. Nous ne sommes pas des médiums.

De nombreuses personnes sont en recherche de croyance, d’identité, avec la volonté de se découvrir des super-pouvoirs, s’imaginant des particularités cachées à défaut de les cultiver dans la vraie vie. L’anthropologie nous apprend que toutes les sociétés sont intéressées par les fantômes. Cette recherche est parfaitement légitime ; se baser sur cette motivation pour entrer dans nos métiers est par contre une fausse route. Si l’on poussait vraiment la chose et qu’on soit à même de dialoguer avec les morts, leur famille serait-elle d’accord, eux-mêmes le seraient-ils ? Je trouverais cela très intrusif.

Rebelle(s) : Au XIXème siècle, on faisait tourner les tables et on demandait aux morts s’ils voulaient s’exprimer. Pourquoi être intrusif vis-à-vis d’un mort, alors que quand on est bien élevé, on ne l’est déjà pas vis-à-vis d’un vivant ?!

Vous êtes acculturés aux traditions funéraires de différentes époques et différentes civilisations. Qu’est ce qui apparait comme commun à toutes celles-ci ?

Juliette Cazes : La toilette. Et le fait de voir le mort. Se confronter avec le corps pour acter sa mort. C’est fondamental. Le deuil ne peut commencer qu’à partir de cet instant. Les disparus en mer ne referment pas les plaies.

Le fait de travailler sur les morts a modifié mes idées comme par exemple le fait qu’une sépulture, un trou dans la terre n’est pas nécessairement une tombe, que ce peut être une intentionnalité, que ce n’est pas parce qu’il y a une tombe qu’il y a un corps dedans. Il faut déconstruire son regard pour intégrer ces révélations.

Nettoyer sous les ongles des morts est aussi universel. Les Égyptiens leur mettaient des caches-doigts. Certaines momies portaient des caches-doigts en or. Les égyptologues ont échafaudé toutes sortes de théories à ce propos. Mais moi qui travaille sur les corps, je constate que les ongles des décédés deviennent noirs très rapidement. L’or servait donc simplement à cacher cela.

Rebelle(s) : Raison d’hygiène et d’esthétique ?

Juliette Cazes : Les microbes s’installent sous les ongles. Chez les personnes âgées en particulier, l’hygiène n’est pas toujours bien assurée car elles sont moins mobiles ou moins attentives. Mais aussi, selon les cultures, couper les ongles « net » peut avoir des raisons autres qu’hygiéniques : on évite que des coupures d’ongles soient utilisées pour de la magie. Les ongles, les cheveux peuvent y servir, surtout quand ils viennent d’un mort ; ils sont alors beaucoup plus puissants, donc convoités. En coupant ras, on est sûr qu’ils ne seront pas utilisés. Pour la magicienne, pour le mage, c’est de l’or ! En Europe de l’Est, en Roumanie, c’est très prisé.

Rebelle(s) : En Asie, en Inde en particulier, on utilise la crémation. Faire disparaître le corps prend cette forme. Par rapport à l’enterrement, y a-t-il des évolutions dans nos sociétés ?

Juliette Cazes : La crémation a été très courante à l’époque gallo-romaine. La période paléochrétienne a vu juxtaposer les deux formes, puis la crémation a disparue. Jusqu’au 19ème siècle où il y eu de grandes réformes funéraires, les cimetières ont été repensés, relocalisés. Les tombes deviennent individuelles, d’un certain calibre, d’une certaine profondeur selon des décrets institutionnels et non plus religieux. L’époque hygiéniste voit se déplacer les fosses communes des centres-villes vers la périphérie.

Rebelle(s) : Pour éviter le cimetière des Innocents, déménagé au 18ème siècle pendant plus d’un an, toutes les nuits par des charrois jusqu’aux carrières de la Tombe-Issoire. Encore une histoire de tombe…

Juliette Cazes : Les premiers à demander ces déménagements furent les religieux eux-mêmes. À Toulouse autour de Saint-Sernin, les odeurs qui venaient des sous-sols des églises incommodaient les vivants, et l’on avait peur des épidémies. Le discours sur la crémation arrive au 19ème siècle où des association dites crématistes – dont beaucoup étaient animées par des francs-maçons – militent pour que la crémation soit proposée en France.

Toutefois, les crématoriums n’ont pas eu de clients pendant longtemps pour des raisons religieuses ; pour les catholiques, le feu peut représenter l’enfer. Le défunt va-t-il pouvoir alors gagner son salut ? Le jour de la résurrection des morts, que se passera-t-il ? Ces questionnements vont durer une bonne partie du 20ème et en 1963, l’Église va autoriser clairement la crémation aux fidèles.

Rebelle(s) : Quand l’Église donna son « feu » vert,  c’était à la suite de Vatican II ?

Juliette Cazes : Oui, ce fut une des nombreuses décisions prises à l’époque. Aujourd’hui, on lit dans les journaux que la crémation est généralisée. Mais c’est confondre l’intention et les faits. Les possibilités techniques sur place, le changement d’avis, la non-connaissance du souhait par la famille jouent. Si l’intention pré-mortem est souvent plus en faveur de la crémation que dans ce qui se passe ensuite, on constate tout de même une augmentation de ce mode de traitement du corps.

Juliette au cimetière central d'Istambul
Juliette au cimetière central d’Istambul

Rebelle(s) : Que se passe-t-il en la matière dans d’autres pays ?

Juliette Cazes : En fonction des pays, des enjeux politiques, des questions d’hygiène ou de place se posent. Les seules habitudes culturelles ne régissent pas toujours les pratiques actuelles : quand il y a un problème de place, la crémation est obligatoire ; je pense à la Chine. En Asie du sud-est, de très pauvres vivent dans les cimetières et sont souvent chrétiens ou musulmans, le cimetière étant réservé aux fidèles de ces confessions.

Ne pas oublier qu’un cimetière est payant, et qu’une crémation sur un bûcher n’a pas le même résultat physique comme psychologique que dans un crématorium occidental où cela dure 90mn. Sur le bûcher, c’est huit ou neuf heures. On ne vit pas le même rapport quant à l’adieu au défunt. La proximité de la famille fait que le moment du recueillement est différent. Et dans les deux cas, on ne ressort pas des cendres mais des os. Il reste quelque chose. En Inde, les morts sont bougés pendant la crémation, car la conduction thermique ne se fait pas de manière uniforme. Et les restes finissent dans les fleuves sacrés. Comme ils sont aussi composés de chairs, les chiens errants sont légion. Le rapport à la mort n’est forcément pas identique. La vision du lent changement du corps dans le feu est une autre confrontation, violente.

Rebelle(s) : En Inde, ce sont les membres de la famille qui s’occupent de la crémation ?

Juliette Cazes : Ce sont les membres d’une des castes les plus défavorisées qui en sont chargés. Des intouchables qui se déplacent avec des calèches, sans domicile fixe. Mais l’Inde ne fait pas exception, les fossoyeurs en France étaient jadis évincés de la population fréquentable. Ils pouvaient aussi devenir bourreaux.

Rebelle(s) : Ce sont des parias.

Juliette Cazes : Un microcosme de professionnels indispensables. En Inde, ils font même les photos des crémations à la demande des familles.

Rebelle(s) : Y-a-t-il une internationale des gens de votre métier ?

Juliette Cazes : Je suis dans plein de réseaux différents en fonction des spécialisations. Des groupements d’archéologie funéraire – les « Death Studies » – d’autres d’experts des momies… Sur les réseaux sociaux il y a des échanges nombreux mais pas vraiment de grand regroupement. Les Américains ont essayé d’en créer mais ils très américano-centrés, avec des discours très libéraux et des objectifs capitalistes, donc ça ne prend pas vraiment. C’est aussi pour cette raison que j’ai créé le Bizarreum, nous n’avons pas du tout la même histoire funéraire que celle nord-américaine ! Le marché est différent, la culture est différente. La loi, les règles le sont également. Les Américains sont très intéressés par le funéraire français, mais il ne nous parlent pas !

Rebelle(s) : Comme dans tous les domaines.

Juliette Cazes : En recherche, la bibliographie des études américaines sur le funéraire français est uniquement d’auteurs anglo-saxons.

Rebelle(s) : Ce n’est même pas une question de mépris. C’est simplement pour eux inimaginable.

Juliette Cazes : Lors d’un congrès sur les momies en Italie, nous Européens parlions plusieurs langues, nous arrivions bien mieux à comprendre et apprendre, à nouer des liens que les Américains, qui chose rare, étaient venus. J’ai l’habitude de dire bonjour à tout le monde dans la langue de chacun. Je ne la parle pas mais je fais l’effort. Les Américains non, et s’étonnent de ne pas se faire des amis.

Rebelle(s) : Peut-on considérer qu’en la matière, l’Europe est la bonne échelle pour échanger efficacement ?

Juliette Cazes : J’avais essayé de monter quelque à l’échelle de l’Europe chose mais chacun a ses propres médias. Je n’ai pas insisté.

Rebelle(s) : Y-a-t-il des rites, des procédures en Europe qui soient communs ?

Juliette Cazes : Déjà, en Europe, nos cimetières sont tous sur le même modèle. Les réformes funéraires ont eu lieu en même temps, toujours pour des raisons d’hygiène. Les rites sont similaires. J’entends des personnes qui rentrent dans nos métiers dire : « Il faut réinventer les rites ». Non, le propre d’un rite est que tout le monde en connait les codes, et qu’il est donc commun à toute une communauté qui le reconnait comme rite. C’est bien pour cela que les rites existent. Créer de nouveaux rituels, des personnalisations de funérailles, pourquoi pas, mais on ne « réinvente » pas un rite.

Rebelle(s) : Anthropologiquement, cela se comprend parfaitement. Des milliers d’années de pratique des rites les ont polis. Si l’on fait ainsi, c’est que c’est la meilleure façon de faire pour telle ou telle communauté.

Juliette Cazes : Les gens ont besoin d’être dans une pratique cérémoniale, une tradition qu’ils comprennent, dans laquelle ils vont se retrouver. Le langage est non verbal, et tout le monde sait ce qu’il faut faire.

Si changements il y a, la forme même des cimetières sera peut-être remise en cause dans l’avenir car on manque de place. Le fait que les corps ne se décomposent pas vraiment est une problématique. Certaines associations militent pour l’aquamation.

Rebelle(s) : Qu’est-ce donc que l’aquamation ?

Juliette Cazes : C’est une destruction du corps par l’eau. Une machine dans laquelle le corps est plongé dans l’eau le désintègre par vibrations. Ce sont des ultrasons. Il y a aussi, développé aux USA, l’humusation, de façon à créer un humus.

Rebelle(s) : Est-ce expérimenté par des scientifiques ou est-ce laissé à l’initiative privée ?

Juliette Cazes : Je suis très intéressée par ces techniques mais plutôt frileuse quant à leur modalités d’expérimentation et d’adoption. Aux USA, ils sont beaucoup moins regardants que nous, leurs panels d’expérimentation sont très étroits et la façon de se procurer des corps est nettement moins encadrée juridiquement. Les bénéfices de l’encadrement ont aussi leurs limites ; en France, par exemple, nous n’avons pas de « ferme de corps » contrairement aux USA, alors qu’on en aurait besoin pour des raisons scientifiques. Ensuite, il a des questions techniques : la nappe phréatique. Ici, quand on creuse, il faut être sûr qu’on ne la pollue pas.

Rebelle(s) : Plein d’initiatives, donc. Les gens s’y retrouvent-ils ?

Juliette Cazes : Il y a des enthousiastes des techniques. Quand j’entends tel ou tel discours, je calme le jeu en faisant valoir les limites entrevues, les questions en suspens. Dans le public, beaucoup confondent crémation et incinération. L’incinération est pour les déchets, la crémation est pour les humains. Il faut traiter dignement les gens, même quand on se « débarrasse » de leur corps.

Rebelle(s) : L’ordre symbolique n’est pas l’ordre technique. Il faut que le croisement se fasse de façon harmonieuse.

Juliette Cazes : C’est difficile. C’est tout le cœur de mon métier.

Rebelle(s) : Vous disiez qu’on récupère des os après une crémation. Qu’est-ce qu’on en fait ?    

Juliette Cazes : Il reste environ trois litres et demi de cendres et d’os. Juliette Cazes me désigne une tombe sur laquelle se trouve un récipient. L’urne, là-bas, fait ce volume. C’est le standard du corps humain ayant subi une crémation. Quand le cercueil brûle, on obtient des charbons, qu’on retire car ils donnent une coloration noire aux cendres. Aux ossements, on enlève les métaux – prothèses qu’on enlève avec un aimant spécifique. Elles sont recyclées et l’argent récupéré va à des associations. Il reste un bon seau d’os calcinés, assez friables. Une machine va les pulvériser dans un tambour à l’aide de trois grosses boules de pétanque. L’urne est placée en dessous et récupère cendres et poussières.

Rebelle(s) : Tout cela est très organisé, avec des procédures précises.

Juliette Cazes : Le plus important étant la traçabilité. Pouvoir répondre à tout moment aux questions : « Où est le mort, qu’est-ce qu’on en a fait ? »

Rebelle(s) : Voyez-vous une question que nous n’aurions pas abordée et dont vous souhaiteriez parler ?

Juliette Cazes : Dire ou redire que tout notre métier est encadré par des lois, que les nouveaux enthousiastes du funéraire en soient conscients : on ne peut pas faire ce qu’on veut. Des familles parlent de légende sur ce qu’on fait. Certains professionnels interrogés par les médias peuvent se laisser aller à raconter des histoires inventées pour se faire valoir. « Tuons » tout de suite les légendes urbaines comme l’idée de casser des os pour faire rentrer les morts dans les cercueils… On prend les mesures du défunt, on commande le cercueil à la bonne taille. Quand on manipule un corps de défunt, ça peut faire « crac », mais c’est la simple rigidité cadavérique qu’on assouplit. Et un os, c’est extrêmement solide ! Il faut démystifier ce métier et rappeler que ce qui nous préoccupe avant tout est le souci de bien faire et de le faire au service des autres.

Certaines personnes qui proclament ou avouent « ne pas aimer les gens » et vouloir travailler dans le funéraire font fausse route. Il faut aimer les gens. Nous sommes tout le temps avec « les gens ». Si vous ne les aimez pas, vous travaillerez mal et ne serez pas heureux pour autant. Vous ne donnerez pas aux gens ce dont ils ont besoin dans ces moments-là, puissamment perturbants.

Même pour moi qui ai de l’expérience, c’est quelquefois dur. Et après un deuil, ce n’est pas une thérapie que de travailler en chambre funéraire au contact des corps. Nous ne sommes pas dans une série TV. Il faut être bien avec soi-même pour s’occuper des autres. Bien réfléchir à son rapport à la mort et déterminer ce qu’on peut apporter aux autres.

Enfin, nous ne ressemblons pas aux croquemorts dans Lucky Luke, nous ne sommes pas déprimés mais bien au contraire, pleins de vie !

Souriante, posée sans affectation, Juliette Cazes a pris le temps de répondre à mes questions de béotien en matière funéraire, malgré ma triste expérience comme pour tout membre d’une famille endeuillée, de l’accompagnement de nos morts jusqu’à leur dernière demeure. Cette courte exploration d’un monde étrange, ainsi éclairé par une professionnelle consciencieuse et, osons le dire, passionnée, n’ira pas jusqu’à me faire chaud au cœur. Elle me permettra toutefois, je l’espère, de mieux prendre cette distance avec la douleur. Ce sont des vivants qui s’occupent des morts. Pour le temps de leur travail, leur proximité bienveillante et attentionnée avec ceux auxquels l’on dit adieu rassénère quelque peu. Même l’au-delà a besoin de confiance.

 

1 – Momies – Éditions du Trésor, 2022

2 – Cabinet de curiosités – insolites, médicales et macabres –  Dunod, 2023

3 – Abécédaire insolite des mots de la fin – en collaboration avec Hugo Blanchet, Éditions Perrousseaux, à paraître en 2024

4 – https://lebizarreum.com

Passants priez pour nous © Eric Desordre 2023
Passants priez pour nous © Eric Desordre 2023
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Eric Desordre

Eric Desordre

Poète, photographe, Éric Desordre est né à Toulouse. Publié aux éditions Unicité, au Nouvel Athanor ou chez Transignum, ses textes paraissent aussi régulièrement dans des revues littéraires de haut lignage poétique, entre autres : Arpa, Voix d'encre, Triages. Au sein du comité de rédaction du magazine Rebelle(s), il est un guetteur d'inaperçu ayant le goût de décrire l'inobservé. Il se consacre à l'activité de « gazetier de la réflexion décalée », sans souci apparent de l’actualité.

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