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Métamorphose du langage

Culture de la parole politique : 50 ans après le coup militaire au Chili en 1973, des leçons pour aujourd'hui

contributeurs ponctuels Par contributeurs ponctuels
2 novembre 2023
dans Dossier du mois : Au secours !, Politique(s)
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Attaque du palais présidentiel de La Moneda Santiago du Chili 11 septembre 1973
Attaque du palais présidentiel de La Moneda Santiago du Chili 11 septembre 1973

Pendant la révolution socialiste d’Allende et sous la dictature militaire de Pinochet (1970-1989)

Par Pablo Poblète

Le projet révolutionnaire de l’Unité Populaire au Chili se concrétise avec le triomphe aux élections du Président Salvador Allende le 4 septembre 1970. C’est le résultat d’une continuation logique de la polarisation de la société chilienne dans un processus de lutte de classes. Cette bataille sociale, politique, économique, culturelle, est aussi, évidement, une lutte psychologique qui se reflète dans l’expression du langage quotidien de l’individu et du « professionnel politique », où la confrontation est sensible dans toute l’échelle dirigeante et militante.

La parole, la belle parole se transformait

La parole, la belle parole, la parole de l’intelligence, la parole du dialogue et de la compréhension se transforme alors petit à petit en une arme dans un champ de bataille. Cette parole avance en liberté, avec toutes ses complexités comme une véritable « lutte de langage », effet direct de la division et de la confrontation politique du Chili des décennies 60/70. Très rapidement, divers codes de langage surgissent dans l’expression écrite et orale. Ils sont baignés dans un extrême d’idéologies, de dogmatisme, de sectarisme, vérités assénées comme absolues et démontrant un prosélytisme obsessionnel au sein de tous les groupes politiques en confrontation.

La presse joue le premier rôle dans la démagogie, le mensonge, la grossièreté, la violence verbale dans laquelle le pays glissa petit à petit, comme si chez Allende tout était permis. Le langage est une partie inhérente à l’objectif de conquête du pouvoir comme une vérité religieuse. Selon la situation, tergiverser ou mentir, s’auto-intoxiquer ou encore débattre avec vrais ou faux arguments relevait du même comportement sans limites, ni principes, ni valeurs. Chaque individu disposait d’un véritable arsenal belliqueux de langage oral et d’écrit explosif.

Se développa ainsi très rapidement ce qui deviendra tragiquement l’annulation des sens du langage. « La fin justifie les moyens », c’est ainsi qui se déconstruisait le langage et s’en construisait un autre en amont de la transformation du pays. Dans un mouvement incessant pour anéantir, dénuder et éliminer tout argument qui ne serait pas en concordance avec les arguments et sa pensée ou celle de son Parti. Il fallait à chaque minute avancer sur le territoire de « l’ennemi » comme dans une mêlée de rugby pour conquérir avec la parole le pouvoir psychologique de la « vérité absolue ».

L’hystérie collective mettait à mort le dialogue

Pendant les années du processus révolutionnaire de l’Unité Populaire, le langage est devenu une arme efficace d’un combat à forte dose de sectarisme, agressivité et violence verbale. L’oralité et la gestualité du discours étaient en accord avec chaque mot, paroles, phrases et concepts à énoncer, créant ainsi une vraie culture de la parole et de la manière « révolutionnaire ». Comment il fallait parler en public ou dans un débat, comment s’adresser à ce qu’on appelait « la masse » et comment parler et véhiculer l’idéologie, le dogme et le programme de politique de transformation de la société chilienne en utilisant les codes exacts appris et enseignés pour convaincre. Ce fut une véritable école que représenta surtout les forces politiques révolutionnaires du pays, mais aussi les forces opposées, lesquelles jouaient fondamentalement avec le mensonge et la peur envers la population, en proférant des phrases assassines qui, plus tard, se concrétiseront dans l’horreur et le tragique du coup militaire et de la dictature imposée.

Une convergence d’éléments établissait une identité précise. Pour se différencier de « l’ennemi politique » la locution et les discours étaient devenus de vrais extraits d’une pièce de théâtre tragi-comique, grandiloquente, hystérique, sourde, aveugle, dogmatique, intolérante. Venant de tous les partis politiques de l’époque, une agile gymnastique de la manipulation s’exprimait pour transmettre et surtout pour convaincre, car il s’agissait surtout de ça : toujours convaincre était la seule et unique « règle » de cette fausse communication.

Les acteurs transformaient la notion de dialogue démocratique en une hystérie collective introduite comme une épidémie, une gangrène dans toute la société chilienne. Une mise à mort du dialogue dans ses aspects les plus essentiels, c’est-à-dire le fait d’écouter et être écouté, de vouloir comprendre et être compris. Disparitions du dialogue avec parole formulée, du dialogue avec réflexion comme base fondamentale de l’entente ou de la tolérance respectueuse, dans l’expression des différences de l’opinion politique.

La pensée devenait une utopie

Cette pensée disparut petit à petit, reflétant la polarisation de plus en plus violente et inévitable de la société. Fidel Castro à partir des années 50 était devenu le modèle à suivre dans le domaine d’une certaine oralité « hystérique » révolutionnaire, que paradoxalement rappela l’oralité néfaste d’autres dictateurs et « guides de peuples » de notre histoire contemporaine. Le « style Fidel Castro » dans ses discours était devenu un vrai produit d’exportation internationale de Cuba vers les mouvements révolutionnaires du monde, un vrai « savoir-faire de l’art de la manipulation de masses ». Surgit alors une véritable culture de la parole politique et des discours militants.

En dehors de cette « théâtralité manipulatrice de certains dirigeants », un autre aspect important à signaler de la période de révolution socialiste au Chili fut la disparition psychologique de la notion d’individu, donc du « Je suis ». Cette notion fut remplacée par le « Nous sommes », correspondant à la pensée collective « de masse » qui s’installait dans le pays.

Dans le sens idéologique marxiste, parler à la première personne était mal vu, c’était une « tare bourgeoise » synonyme de personnalisme et d’individualisme. C’était considéré comme le reflet d’une certaine philosophie de la société capitaliste américaine, par définition inhumaine, au contraire de l’expression révolutionnaire de « Nous », « Masse », « Forces travailleuses », « Companero», (camarade), « Peuple », etc. Cette pensée d’un « Je » de conscience collective devenait une sorte d’avant-garde, faisant opposition au « personnalisme capitaliste » dangereux et primitif. Le « Je suis » identitaire d’un individu avec son originalité disparaissait du langage courant. Les discours politiques des mouvements révolutionnaires et les langages militants allaient jusqu’à se fondre dans les moindres détails, créant ainsi une dépersonnalisation généralisée.

Chaque individu était le miroir de l’autre, un militant de plus, un anonyme de plus qui remplissait une fonction, tenait un rôle en vue du succès du processus révolutionnaire. Ce processus cherchait à créer « l’Homme nouveau chilien », tel qu’il était stipulé dans le programme socialiste du gouvernement d’Allende. Chaque individu devenait idéologiquement un ouvrier de plus dans cette machine qu’était la société chilienne en transformation. L’artiste créateur était un « ouvrier de la culture », tout comme pouvait l’être un professeur ou un infirmier, ou d’autres représentants des diverses catégories de la société.

Les « boxeurs politiques » sur scène

Cette vision était directement ancrée dans la philosophie marxiste venant de l’Union Soviétique. La parole était devenue une arme de pouvoir, une arme belliqueuse. Il y avait les meilleurs tirailleurs, spécialisés en discours public pour les grandes manifestations et pour les réunions privées. On pouvait aussi compter sur les « boxeurs politiques » spécialisés dans la confrontation et les débats publics ou télévisés. Il y avait les experts et les débutants. Il y avait aussi de vrais génies de la parole, de l’argument destructeur d’autres arguments, comme une machine à missiles et antimissiles. Les mots, les paroles et le langage représentaient fidèlement les toxicités et une certaine dynamique chaotique de cette société en ébullition psychosociale.

L’ombre d’une guerre et de déchirure humaine se tissait invisiblement dans son vocabulaire, gagnant le territoire de la haine à chaque seconde écoulée. « C’était toi la parole bazooka, parole couteau, parole mitraillette, parole revolver automatique, parole mine anti-personnelle, parole bombe Molotov, parole chars, parole avion de chasse, parole bombardier, parole bourreau, parole dictatoriale, parole accusatrice, inquisitrice, et parole coupable, victime, condamnée, condamnatrice en confrontation permanente, jusqu’au dernier coin et recoin du pays. »

Plus le processus révolutionnaire socialiste de l’Unité Populaire avançait et se consolidait, plus cette dernière était attaquée par les États-Unis associé à la droite chilienne. Tous les moyens étaient possibles pour défendre les intérêts économiques des possédants. La presse et le langage journalistique jouaient le premier rôle dans la manipulation, la démagogie, le mensonge, la violence verbale et l’incitation à la haine. Dans les deux camps, tout devenait ainsi une expression tragique et sinistre de la déformation de la vérité.

Une opposition désespérée au système de l’Unité Populaire

Les opposants à Allende vivaient eux aussi dans l’objectif d’influencer et de convaincre « le peuple » par tous les moyens possibles. Leurs revendications n’étaient pas seulement dirigées vers « le peuple », mais surtout vers les militaires, leur demandant de prendre « leur responsabilité avec courage et de libérer le pays du communisme », c’est à dire de saisir le pouvoir pour ramener l’ordre face au chaos de la société chilienne qui se rapprochait inévitablement de la guerre civile.

Plus la société chilienne se divisait et plus le langage devenait un volcan en éruption incontrôlable, se transformant, dans une poudrière de laves chaotiques, en une impuissance à ne pas pouvoir modeler, transformer avec la vitesse du son cette réalité à laquelle elle ne cessait de se confronter. Chaque camp désespérait de ne pas être compris, de ne pas être écouté.

Une parole publicitaire de combat

Une cacophonie nationale envahissait le pays. – Oh ! Langage d’hier, tu étais le visage d’un fleuve sans contrôle, d’un « tsunami » , d’une hémorragie, d’un vomi chaotique et contradictoire. Oh langage, tu annonças avant tout autre signe, la défaite pour les uns et le triomphe pour les autres, comme une maudite musique hypnotisante. La notion de dialogue disparaissait, rapidement remplacée par des monologues autistes en bataille permanente. À travers les mots, c’était un pays entier qui était en danger.

Culture, contre-culture, versus contre versus, la société chilienne était en ébullition, mais en même temps immobile ou tournant en rond autour un même point critique et décadent.

Nombres exacts de mots, d’adjectifs, de substantifs, de verbes, de phrases préconstruites, fabriquées presque “industriellement”. La réitération obsessionnelle dans le discours politique, c’était le “rythme exact, juste” dans une approche formelle presque publicitaire, loin de toute possibilité d’évolution. Ce phénomène se voyait aussi dans une sorte de crachat interminable, une accumulation chaotique et hystérique de concepts, phrases, mots, paroles, sons gutturaux, statistiques, chiffres, arguments, oraux ou écrits. Un maximum de concepts dans un langage recyclé, compressé à l’intérieur d’un schéma de pensée limitée et prisonnière d’elle-même et de son propre programme, de son projet historique. Le tout dans une synthèse extrême de phrases courtes, en forme de collage, véhiculant à grande vitesse dans un espace minimal l’argument créé pour gagner et conquérir l’espace de l’autre.

Le temps était trop réduit dans un débat ou une conversation simple de bistrot, au lycée ou à l’université ou encore dans un dîner familial. Une chose était tellement vraie : le Chili avait un grand besoin de changements profonds et de sortir de l’exploitation généralisée de la classe travailleuse, de la pauvreté, et surtout du colonialisme économique de l’impérialisme américain, un mal répandu dans toute l’Amérique Latine. Il n’y avait pas de temps pour « prendre le temps d’une réflexion ». La connaissance politique, historique des faits, et du monde socialiste et capitaliste. Toute l’information était déjà avalée comme un produit acheté dans une grande surface, et prêt à être catapultée. Il fallait être extrêmement rapide, agile, rusé, efficace, « apte à tuer », et psychologiquement aigu, stable, froid et mobile à la fois. Le contraire, c’était le risque soit de perdre l’attention de la « masse » au cours d’un discours, soit de perdre le pouvoir de la parole « tactique, stratégique » dans une discussion ou un débat, qu’ils aient lieu au travail ou dans la rue.

La pensée-soldat en guerre

Donc, de l’effet «d’hypnose » sur l’autre – c’est-à-dire « l’ennemi » et ses composantes -, surgissait un langage pastiche, cliché, caricatural. Une vraie forteresse de la « pensée-soldat en guerre » prête à l’attaque et à la défense 24h sur 24h. Dans ce nouveau système d’ordre et de désordre de l’Unité Populaire d’Allende, avec une totale liberté d’expression, s’installait une légère censure et autocensure idéologique, une « pensée dirigée » de ce qu’il convenait de parler, révéler, informer et de tout ce qu’à contrario il ne fallait pas dire. Aux yeux des forces militantes de gauche, le Chili – entre autres – était devenu un territoire de confrontation verbale dans un paysage passionnel, certes, mais d’une grande liberté de parole créative et même humoristique.

Pour la moitié de la population qui était contre Allende, l’expression « extrême » utilisée l’était pour dénoncer « un pur chaos sans gouvernement, ni gouverneur, ni maître », argument également brandi par les forces politiques d’oppositions, qui faisaient quant à elles tout pour créer le chaos et déstabiliser le système.

Le pays était devenu un paysage actif, tragique, politiquement obsédé. Ce faisant, devenant partie de la division planétaire entre Socialisme prosoviétique et Capitalisme américain du Nord. Le Chili était alors le territoire d’une psychologie et d’une pensée en construction, de réalité modulable, nageant au milieu d’une transformation forcée dans une magna-stridence, où tout le monde pouvait provisoirement intervenir, débattre sans peur d’une police répressive, mais plutôt la crainte d’une réaction agressive ou de la vengeance physique de la part des militants des deux camps.

Chaque jour grandissait le sentiment nationaliste festif du triomphe populaire, où le peuple sentait qu’il était maître pour la première fois de son propre destin en dépit d’une bourgeoisie enrichie. Celle-ci ayant été depuis un siècle économiquement dépendante de l’impérialisme nord-américain, devenu « un véritable propriétaire du pays » ainsi que de l’Amérique latine tout entière.

De la liberté de parole à l’horreur des actes

Plus tard, la libre bataille de la parole, la libre confrontation de celle-ci dans les débats, ainsi que les arguments multiples entassés dans chaque tête militante et dans chaque citoyen, souffrirent d’un échec sanglant. Advint l’attentat à la démocratie nationale et à celle de tous les démocrates du monde avec le putsch militaire des généraux et la mise en place la « Junta » de Pinochet, avec la complicité de l’état américain contre Salvador Allende, président élu démocratiquement le 4 septembre 1970.

Le 11 septembre de 1973 à Santiago du Chili, nous sommes observateurs de la façon dont notre plus proche et immédiate histoire se transforme en quelques secondes en un enfer. Malgré toutes les problèmes internes et les sanctions américaines, nous vivions une vie festive et de liberté. Nous sommes passés violemment – nous, militants de l’Unité Populaire (naïvement sans le savoir construisant la voie pour un autre système totalitaire, « le socialisme à la Chilienne de guitare, cantates et vin », pro Cuba, pro Union soviétique) -, en quelques minutes, au centre de l’horreur dans le territoire ennemi qui s’était dessiné quelque temps auparavant déjà au travers de son langage haineux, dans cette confrontation des idéologies opposées et en guerre nationale et intentionnelle.

Commença alors une longue initiation à la douleur, dans une autre culture et une autre pensée, dans une nouvelle vision de la vie et de l’être humain. On plongea dans un système de non-droit, où l’expression de la libre pensée fut impossible, entre parole vaincue et parole triomphante, entre parole interdite et paroles admises. La chasse était ouverte par les militaires putschistes, contre les anciens dirigeants compagnons d’Allende et tous les citoyens soupçonnés ou dénoncés comme communistes ou de gauche.

La genèse de l’économie libérale mondialisée

Nous commençons alors à observer et, malgré nous, à vivre le triomphe d’une partie de la population, le triomphe du monde économique libéral « sauvage » comme une formule nouvelle donnant lieu au tout début de la mondialisation et faisant du Chili un vrai laboratoire économique pour les États-Unis. Ceux-ci vont exporter aussi à l’Angleterre de Margaret Thatcher la formule libérale américaine chilienne, une vraie « culture » ou plutôt « anti-culture » qui aujourd’hui règne indubitablement sur la presque totalité de la planète. Restent quelques exceptions, notamment la France pour laquelle il existe encore un sens et une tradition républicaine sociale, ainsi que d’autres pays de la Communauté européenne.

Le silence métallique s’impose

Pour revenir au Chili de 1973, nous sommes passés à une autre parole et un autre langage, imposés par les armes. Entrant dans un « silence métallique » introduit en quelques millièmes de seconde par un système féroce. La parole libre habituée à son expression extrême, habituée à déclamer, hurler, coutumière de la stridence expressionniste sous Allende fut abruptement réduite au silence, un silence extrême. La bataille était perdue, on était simplement vaincus ! Il fallait se taire, taire nos chansons, taire notre poésie, taire et faire taire, mais pas pour très longtemps…

Avec les premiers mots du Dictateur, la répression est arrivée et avec elle, bien sûr, la censure et, très vite après, l’autocensure comme une autre arme de répression populaire, redoutablement efficace de pouvoir, outil de contrôle du système militaire imposé. Nous étions obligés de vivre dans une « autocastration » permanente, surveillée, avec notre inconscient automatisé auto-contrôlant parfaitement chaque mouvement né dans la sanction. Il fallut bien recommencer à vivre, à recréer notre vocabulaire, nos expressions, nos habitudes. Savoir se taire et savoir parler à l’intérieur d’une société dont la moitié de la population était devenue malade, schizophrène, fragmentée, éclatée, explosée, divisée, repliée à l’intérieur d’un pays faussement uni. C’est dans cette situation que je crée mes « Poèmes théâtraux, qui à Paris deviendra ma poétique Psychopoésie (Livre publié chez les éditions Unicité en 2019 « Psychopoésie, anthologie totale ».

La propagande exulte

On subit alors le jeu pervers de la dictature, celle-ci utilisant le langage publicitaire comme propagande pour une « harmonie nationale » véhiculée dans les journaux, magazines, télévision, radio et utilisant le corps enseignant comme porte-parole de cette propagande « d’un Chili nouveau », d’un « Chili libéré ». Tandis qu’une moitié exultait, criant à vive voix la libération du communisme, l’autre moitié s’enterrait dans la tragédie humaine et le grand échec d’une démocratie qui avait permis d’élire par le vote populaire un président marxiste, socialiste et franc-maçon, avec un programme de changement radical et révolutionnaire. De la société chilienne. Cet idéal fut écrasé par la violence, programmée en collaboration avec une puissance étrangère : les États-Unis… et aussi par une gauche divisée. L’expérience était assez osée, vouloir construire un socialisme chilien, à partir des infrastructures et des institutions d’état « d’une démocratie bourgeoise ».

Le guet-apens

La plus scandaleuse et sinistre phrase de propagande du pouvoir fut : « un policier est un ami sur ton chemin » quand presque chaque famille chilienne pleurait ses prisonniers, assassinés, torturés, disparus, réfugiés politiques, exilés. La dictature utilisa un langage presque poétique pour véhiculer sa propagande. Pour le système, la parole prenait une importance vitale et un vrai pouvoir, comme jadis sous le nazisme en Europe ou dans d’autres dictatures des anciens pays socialistes. Pinochet faisait un bon élève, conseillé par d’anciens nazis allemands et autres bourreaux français de l’époque de la guerre d’Algérie, allant proposer leurs services et savoir-faire en matière de torture et répression des masses… Les milliers de Chiliens disparus, tués, torturés, sont autant et fondamentalement la responsabilité de la dictature militaire, bien sûr, mais ces horreurs sont aussi dues à la naïveté et à l’irresponsabilité des dirigeants de l’Unité Populaire. Ce sont eux qui on embarqués tout un peuple dans ce véritable guet-apens qu’était le processus révolutionnaire du Chili vers le socialisme, avec seulement de beaux ego-discours, de nombreuses marches quotidiennes, un merveilleux compromis militant et le bon humour, tout cela avec sens de la fête du peuple révolutionnaire chilien. Mais nous étions face à une armée qui travaillait depuis plusieurs mois et silencieusement à son terrifiant et imminent coup sanglant. Le 11 de septembre de 1973 devait être la journée d’une rencontre de Salvador Allende avec les étudiants dans l’Université Technique de l’état. C’était une journée festive avec des chanteurs et de la poésie. poésies. J’étais parmi les poètes invités à lire un poème mais je n’ai pas eu le temps d’arriver, me réveillant trop tard pour ce rendez-vous. J’échappais ainsi au massacre qui eut lieu dans cette université où était prévue la rencontre fraternelle avec Allende.

Pablo Poblète

Suite avec : “Sous la censure et la répression de la parole poétique”

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