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Le col de Tichka

Une nouvelle d'Abdel Chougui

Abdel Chougui Par Abdel Chougui
7 octobre 2022
dans Littéraire(s)
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Les djinns du Col de Tichka

La journée touchait à sa fin. Le ciel virait au rouge, couleur de la terre. Mon équipe et moi- même nous rendions à Ouarzazate pour commencer des travaux de restauration de la kasbah du Pacha El Glaoui. Notre troupe se composait de cinq Européens (deux Belges et trois Français) et de sept Marocains. Nous venions de prendre la route le matin même du nord-est du pays avec nos quatre-quatre. Nous arrivions d’Oujda à la frontière algérienne. Les hommes et les machines commençaient à fatiguer. Nous décidâmes donc d’établir notre campement au sud de Marrakech, dans la vallée désertique de Talouat. Cette magnifique région était peuplée de tribus indigènes berbères. Au passage de nos voitures sur les pistes caillouteuses, des enfants sortis de nulle part venaient nous faire de grands signes de la main, et s’enfuyaient aussitôt pour disparaitre, comme ils étaient apparus.

La couleur du ciel passait lentement du rouge flamboyant à un gris sombre, annonçant une pluie imminente. Le col de Tichka nous séparait de la région d’Ouarzazate, où nous devions nous rendre. Passer ce col par mauvais temps était une opération beaucoup trop périlleuse au goût de tous. Nous mîmes donc les véhicules en cercle, de manière à nous protéger du vent froid, qui traverse ces régions les nuits d’automne.

  • Al Hamdulilah ! s’exclama Nabil. Enfin de la pluie. Ce sont les agriculteurs qui vont être contents.

Nabil était le chef de camps des autres Marocains présents pour nos travaux. Ce grand gaillard à la stature robuste nous expliquait un peu plus tôt sur le chemin, que la région souffrait de sécheresses récurrentes importantes.

  • Al Hamdulilah, répétèrent les autres Marocains, comme dans un écho.

Les sept hommes étaient à jeun depuis l’aube. Nous étions en période de Ramadan. Pendant que nous sortions le nécessaire pour préparer nos repas, Nabil et ses collègues sortirent leurs petits tapis, les étendirent sur le sol en prenant soin de les orienter vers l’est, et commencèrent leur prière, après avoir mangé chacun une datte, accompagnée d’un peu de lait.

  • Et voilà, c’est reparti… Soupira l’un des deux Combien de fois par jour déjà ?
  • Cinq, lui répondit l’autre
  • Et bien, cinq fois par jour… Si avec ça ils n’obtiennent pas le salut de leur âme. Il se mit à rire.
  • On ne te demande pas de faire comme eux, ni de commenter, mais juste de respecter leur croyance, rétorqua son compatriote.
  • C’est bon, c’est bon…

Je ne prêtais pas vraiment attention à la conversation de mes deux amis Belges. Je regardais avec intérêt les sept hommes priant leur Dieu, dans un enchaînement de paroles et de postures qui m’étaient tout à fait étrangères. Nabil était devant les autres, qui eux étaient alignés. Ils semblaient là encore respecter une certaine hiérarchie. Ils récitaient des versets du Coran. Non, ils ne les récitaient pas. Ils les chantaient, comme on chante une complainte. Il me semblait même que le texte rimait.

Cette scène me toucha. En fait, ces hommes ne se connaissaient pas tous ce matin. Chacun venait d’une ville ou d’un village différent. Et là, ils priaient ensemble, unis comme des frères. A la fin, tous se serrèrent la main. Ils semblaient se féliciter. Nabil remarqua que je les observais. Il s’approcha de moi, une datte entre les doigts.

  • Tu la vois celle-là mon ami ? Me dit-il en me montrant le petit fruit sec. Et bien je l’attends depuis un moment ! Il se mit à rire, puis mit la datte dans sa bouche en marmonnant je ne sais quelle parole religieuse.
  • Aller mon frère, me dit-il, à table !

Nous nous installâmes au centre du cercle de véhicules et commençâmes notre Plusieurs braseros étaient allumés pour réchauffer notre nourriture et l’indispensable thé à la menthe.

  • Je n’aime pas leur thé, dit un des Belges.
  • On ne te demande pas de le boire, dit l’autre, juste de nous laisser le boire en paix, si tu y arrives…

Ils étaient comiques ces deux-là. L’un toujours grognon, l’autre toujours les mêmes tournures de phrases en réponse.

J’observais discrètement ce que les Marocains mangeaient. Ils commençaient tous leur repas avec des dattes et un peu de lait, sûrement une coutume locale. Puis, au lieu de se jeter sur de la viande ou du pain comme le voudrait la raison d’un être humain normal après un jeûne de plus de quinze heures, ils entamèrent une sorte de potage épais. Cette soupe dense semblait être composée de pois chiches et de tomates, et contenir quelques rares morceaux de viande et un fond de lentilles. Quelques pâtisseries au fort parfum de miel accompagnaient leur repas.

  • Quelqu’un veut goûter ? Proposa C’est de la soupe marocaine.
  • Sûrement pas ! Dit le Belge grognon.
  • Pff… Pesta l’autre.
  • Moi je veux bien, dit un de mes camarades. Qu’est-ce que c’est exactement ?
  • Les Marocains rirent en cœur.
  • Le nom de cette soupe est imprononçable pour vous, dit Nabil en souriant. Problème de larynx. Tiens goûtes !

Elle avait l’air d’être bonne cette soupe, mais je n’ai pas osé demander à la goûter moi aussi. Le repas se prolongeât par des fous rires. Nous essayions de prononcer le nom de cette soupe en Arabe, sans grand succès. « Harrira, hirra, rerrah… ». Plus tard, les Marocains retournèrent prier pour la dernière fois de la journée. Il faisait déjà nuit noire et le thé à la menthe réchauffait nos corps de l’intérieur. Quelques gouttes de pluie firent alors leur apparition.

  • Il est temps d’aller aux abris messieurs ! Bonne nuit, et à demain.

Les hommes ramassèrent leurs affaires et se dirigèrent vers leur véhicule respectif. Dans notre voiture, nous étions cinq : le Belge « non bougon », deux Marocains dont Nabil, Eric mon partenaire et moi-même.

  • Je suis désolé pour mon ami, dit le Belge, il est toujours comme ça. On dirait que rien ne l’intéresse.
  • C’est dommage pour lui, répondit Eric. Il va y perdre.
  • Oui je sais bien, c’est un mal crotté vous savez…

Dehors, la pluie s’intensifiait. Des rafales de gouttes d’eau épaisses s’abattaient sur la voiture. On ne s’entendait plus respirer.

  • Quel temps de chien ! dit le
  • Al Hamdulilah lui répondit Nabil. Nous attendons la pluie depuis plusieurs mois. C’est un bienfait de Dieu.

Bientôt, des éclairs se mêlèrent à la pluie, accompagnés de violents coups de tonnerre. Ces quelques instants où le ciel s’illuminait, on pouvait voir la beauté du paysage. Cet orage lui donnait un côté mystique, presque maléfique. J’adorais.

  • Nous avons bien fait de ne pas passer le col de Tichka cette nuit, dit le Belge.
  • En effet, répondis-je. A cette heure-ci, nous y serions en plein. Et avec ce temps, la traversée aurait été risquée. La boue aidant…
  • Je ne parle pas de ça, dit-t-il. Je veux parler de la région. La nuit, elle est infestée de Djinns.
  • De quoi ?
  • De Les Djinns sont des esprits malins qui peuvent jouer des tours.

J’entendis alors l’autre Marocain réciter tout bas des incantations. Il m’agaça.

– Balivernes ! M’exclamais-je. Tu ne vas pas me dire qu’un grand gaillard comme toi croit à ces histoires de bonnes femmes ?

  • Détrompe-toi, me répondit-il. J’étais comme toi avant. Je n’y croyais pas trop. Mais depuis que je l’ai moi-même vécu, j’ai changé d’opinion.
  • C’est vrai, s’inquiéta le Belge ? Tu as vécu une expérience de ce genre ?
  • Ici même. Je vais vous raconter ce qu’il m’est arrivé. Ne croyez pas que je vous trompe ou que je suis fou. Mais cette histoire est vraie. Nous l’avons vécue ensemble, ajouta-t-il en prenant son compatriote par l’épaule.

Mon camarade se prénomme Rabah. Cette histoire s’est produite il y a deux ans environ. Rabah a une grande sœur d’à peine un an son aînée. Elle s’appelle Hannane. Cette dernière allait se marier avec un homme d’Ouarzazate justement, un riche bourgeois commerçant. Rabah et sa sœur sont eux originaires d’un village proche d’ici, en contrebas du col de Tichka, un peu plus au nord.

Le matin du jour de la cérémonie, les deux familles étaient réunies dans la grande villa du marié. Tout le monde s’affairait à préparer la grande fête du soir, dans un immense désordre organisé. Le marié supervisait l’ensemble des travaux de décoration, et veillait à ce qu’aucun meuble ne souffre du va-et-vient des cuisiniers, des décorateurs et autres musiciens. La mariée elle, était cloîtrée dans sa future chambre à coucher. Autour d’elle s’affairaient maquilleuses, habilleuses et jeunes filles, à la fois intriguées et émerveillées par la scène. Elles espéraient toutes passer par là un jour.

C’est alors que la mère de la mariée déboula dans la chambre, bousculant le jeune public.

  • Ma chérie, ton frère Rabah et son ami Nabil ont accepté de retourner au village chercher les plats que ta tante a préparé pour tes noces. Il ne faut pas que tu lui en veuilles. Elle est trop âgée pour faire le déplacement. Elle a malgré tout pris la peine de faire plein de bonnes choses pour les invités.
  • Je ne lui en veux pas. Je comprends qu’elle ne puisse pas venir. C’est déjà gentil de sa part d’avoir cuisiné pour nous. Ils partent quand ?
  • Ton mari leur prête son estafette. Ils risquent d’être chargés au retour.
  • Tu leur as dit de revenir avant la tombée de la nuit ?
  • Je n’ai pas voulu les effrayer. Et si ça se trouve, ils seront revenus à temps. Je n’ai pas jugé utile de leur parler de cela. Bon je retourne leur dire au revoir.
  • Dis-leur au revoir pour moi. Je ne peux pas sortir, mon henné n’est pas sec… Qu’ils embrassent ma tante pour Grâce à Dieu ils feront bonne route…

Dans la grande cour de la villa, le futur marié nous donnait ses dernières consignes.

  • Bon, allez-y doucement. Surtout sur la piste. Les pneus sont neufs et m’ont coûté une fortune.

– Ça marche, répondit Rabah en prenant les clés.

Il s’installa au volant et mit le moteur en marche, un large sourire de satisfaction au visage. Il sortit une vieille cassette de sa poche, et me la montra fièrement avant de la mettre dans l’autoradio.

  • Le top du top du Chehbi Marocain ! Me lança-t-il en souriant.

L’estafette quitta la place dans un nuage de poussière, et prit le chemin du col de Tichka.

La route passa assez vite. La musique aidant, nous ne vîmes pas trop le temps passer. Arrivés au village, nous prîmes le chemin qui mène à la petite maison de la tante de Rabah. Plusieurs femmes étaient rassemblées dehors, devant la porte. Elles s’étaient installées sur de petits tabourets en bois pour finir la cuisson des derniers plats. Parmi elles, une vieille femme au visage cuivré et fortement ridé s’approcha de nous.

  • Salam
  • Aleikum salam.

Nous lui fîmes le baise main, et saluâmes les autres femmes présentes.

  • Nous avons bientôt terminé grâce à Dieu, nous dit-elle. Laissez-nous encore une petite demi-heure et ce sera bon.
  • Très bien ma tante, répondit Rabah d’un air agacé, mais compréhensif.

La demi-heure se transforma en heure, puis en une heure et demie. Pendant ce temps, nous nous installâmes à l’intérieur de la maisonnette pour boire un thé à la menthe, en surveillant d’un œil la camionnette, autours de laquelle des enfants jouaient. Eux aussi nous surveillaient, et attendaient un petit moment d’inattention pour grimper à l’intérieur.

  • Voilà, c’est terminé, nous annonça une femme. Vous pouvez y aller. Dépêchez-vous avant que la nuit ne tombe.

Nous sortîmes dans la cour. Des cousins de Rabah étaient venus entre temps. Ils voulaient profiter de notre présence pour aller au mariage de Hannane à Ouarzazate.

  • Je veux bien vous emmener, dit Rabah, Mais il n’y aura pas assez de place pour tout le En plus, nous sommes chargés avec toutes ces plats.

En effet, la cargaison se composait de quatre grosses marmites en métal, pleines de poulets aux olives et de viandes rôties, et de six grandes assiettes de pâtisseries.

  • En se tassant, ajoutais-je, nous pouvons prendre quatre personnes. Quatre personnes pas plus.

Chacun commença alors à plaider sa cause. Après une demi-heure de négociations, d’argumentations et de lamentations, deux couples et un enfant de trois ans convinrent les autres. Au moment d’embarquer, un homme me prit par le bras.

  • Excuse-moi Nabil, cela ne te dérange pas de monter avec moi à l’arrière de la camionnette ? Les femmes ont peur…
  • Peur ? Peur de quoi ?
  • Des djinns de Cela les rassurera si tu viens à l’arrière avec moi.
  • Ça me gêne un peu…
  • Attends, je vais y aller, intervint Rabah. Je suis fatigué de conduire ce truc sur la piste. Il me tendit les clés.
  • Non, je préfère ne pas la conduire, répondis-je. Cette camionnette n’est pas à moi, et je ne veux pas l’abîmer.

Sur ce, le cousin de Rabah prit les clés.

  • Je vais la conduire moi, dit-il d’un air réjoui.
  • Je monte devant avec toi, dit un autre.

Nous embarquâmes donc Rabah et moi avec les femmes et l’enfant à l’arrière du véhicule. La vieille tante s’approcha de nous.

  • Soyez prudents mes enfants, que Dieu vous protège.
  • Merci ma tante, répondit- A bientôt, et encore merci pour tout.

La porte se referma et l’estafette démarra. Les femmes regardèrent une dernière fois dehors en récitant des prières inquiétantes.

La nuit commençait juste à tomber. Je pris place entre deux gamelles et tentai de me caler du mieux possible contre la paroi du véhicule.

  • Et voilà, c’est reparti pour un long moment de secousses, pensai-je. J’étais particulièrement mal installé.

L’arrière de la camionnette n’était pas équipé de banquettes. Seules deux fenêtres latérales donnaient sur l’extérieur. Cette cage métallique (qui sentait bon la viande rôtie) ne permettait pas de voir les pilotes. Au bout de quelques minutes, il faisait complètement noir. Les lampadaires des rues du village nous laissaient voir en pointillés les visages inquiets et fermés des femmes. C’est alors que Rabah lança un chant berbère pour détendre l’atmosphère. Tout le monde adhéra à l’idée, et bientôt tous tapaient dans leurs mains en chantant. Les visages s’éclaircirent enfin, et plus personne ne prêta attention aux secousses infligées pas la rudesse de la piste.

C’est à ce moment-là que mes souvenirs s’obscurcissent.

Tout le monde se regardait chanter. Nos yeux s’étaient habitués à l’obscurité. Quand soudain, des sons de percussions se mêlèrent à nos voix. Au début, chacun pensa que les autres frappaient sur le châssis du véhicule. Mais bien vite, je m’aperçus que personne ne tapait nulle part. J’arrêtai alors immédiatement de chanter, mais je continuais d’entendre ma voix ! Affolé, je levai les mains vers les autres pour qu’ils me voient et… Ils me virent.

C’est alors que commença une pagaille indescriptible. Les femmes se rendirent compte comme moi qu’elles entendaient bien leurs voix chanter, mais qu’elles ne sortaient pas de leurs bouches. Je pus voir sur leurs visages des grimaces d’horreur. Elles semblaient hurler, mais je n’entendais pas leurs cris. Toutes nos voix chantaient en cœur avec ces mystérieuses percussions venues de nul part. Je regardai Rabah. Il regardait impuissant les femmes qui s’agitaient, en essayant de les calmer. Je décelais une certaine panique dans ses yeux. Mes oreilles bourdonnaient, et je fus saisi d’une violente nausée. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait et là, je peux dire que j’ai vraiment eu très peur.

Les choses se passèrent ensuite très vite. Soudainement les gamelles posées au sol décollèrent du plancher et se mirent à léviter ! Je les ai vues comme je vous vois. Elles volaient. Et comme si cela ne suffisait pas, elles se retournèrent, toujours en flottant dans les airs. J’eus le réflexe de mettre ma main en dessous pour qu’elles ne se renversent pas, mais rien n’en tomba ! Pas même les couvercles ! C’est alors que l’enfant aussi se mit à flotter dans les airs, au milieu des plats, et lui aussi faisait des pirouettes. Il riait aux éclats, visiblement très amusé.

Cela dura bien deux minutes je pense. Puis la musique s’évanouit et les gamelles regagnèrent tranquillement leur place, et l’enfant avec elles. Ce dernier riait toujours, et semblait en redemander.

Puis d’un coup, la camionnette s’arrêta tout net. Nous eûmes juste le temps de réaliser ce qui venait de se passer en nous dévisageant quand la porte s’ouvrit brusquement. C’était le chauffeur.

-Voilà, dit-il, nous sommes arrivés ! Ça n’a pas été trop dur pour vous ? Pas trop secoués ? Il remarqua immédiatement que quelque chose ne tournait pas rond.

  • Tout va bien ? Questionna-t-il.

C’est alors que les femmes se regardèrent, comme pour se mettre d’accord, avant de se mettre à crier en même temps. Le chauffeur les fit descendre en leur demandant ce qu’elles avaient. Elles ne lui répondirent pas et s’en allèrent retrouver d’autres femmes, un peu plus loin dans la cour, tout en criant et en se soutenant mutuellement, attendant visiblement d’être prises en charge par un maximum de personnes.

Le marié s’approcha de nous.

  • Vous exagérez ! Ça fait une heure qu’on vous attend ! Et regardez mon estafette. Elle est toute sale ! Puis il s’en alla en marmonnant.

Nous échangeâmes un regard avec Rabah, l’esprit encore bousculé par ce qu’il venait de nous arriver.

  • Combien de temps avons-nous mis pour arriver ici, questionna mon ami ?
  • Presque deux heures, répondit le chauffeur. Nous avons préféré être prudents. Il faisait très noir, et la route du col est dangereuse.
  • Deux heures…
  • Et il n’est rien arrivé d’extraordinaire pendant le trajet ? Demandais-je. Rien du Pourquoi ? Que s’est-il passé ? Et elles, pourquoi sont-elles dans cet état ?
  • Que Dieu ait pitié de nos âmes de pêcheurs, répondis-je en descendant de la camionnette. Nous traversâmes la cour avec Rabah, encore tout Et déjà la foule des invités ne parlait que de notre histoire, et de la malédiction du Col de Tichka. Certains disaient que c’était la nuit qui attirait les Djinns. D’autres que c’était à cause des chansons. Et d’autres encore que c’était le mélange des deux. En tout cas, je suis aujourd’hui incapable de donner une explication logique et rationnelle à ce qui nous avons vécu ce soir-là.

Un long silence troublant envahit la voiture. Dehors, la pluie avait cessé de tomber. Nous restâmes ainsi une bonne minute, à baigner dans ce silence apaisant.

  • Tu veux dire que les deux heures de trajet vous ont paru passer en trente minutes à peine ? demanda le Belge.
  • Un peu moins, en effet.
  • Seigneur… Quelle histoire !

Le silence reprit ses droits dans le véhicule. Plus aucun bruit. Ni dehors, ni dedans. Je restais à regarder l’horizon nocturne en face de moi, illuminé de temps en temps par des éclairs lointains, en pensant à ce récit. Je me demandais quelles auraient été mes réactions dans un moment pareil. Puis, doucement, je me sentis m’endormir, l’esprit rempli par cette histoire, par ces paysages magnifiques du sud marocain, et par leurs mystères.

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Abdel Chougui

Abdel Chougui

Abdel Chougui est né en 1977 à Orléans. Ingénieur en microbiologie, il a toujours été féru de littérature en général et d'écriture en particulier, depuis plus de 25 ans : nouvelles, théâtre, scénarii de court-métrages, ou poésies. En 2006, il publie son premier recueil Camille et Autres Nouvelles aux éditions Bénévent (France Europe Editions). En 2022, il remporte le Grand Prix du Jury au concours national de nouvelles des écrivains en Provence.

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