
Sur un versant de la montagne San Biagio, entre le sommet, où la statue du Christ Rédempteur rappelle celle de Rio de Janeiro, et la côte, sur plusieurs niveaux, s’agrippe – telle une plante grimpante indomptable – Maratea.
Cette petite ville étonnante est appelée la perle de la Mer Tyrrhénienne et de la région de Basilicate. Du haut des collines et falaises, la vue coupe le souffle, et la beauté ainsi offerte ensorcelle et même intimide.
Ici, par un temps d’été, lorsqu’on atteint enfin Borgo, le coeur pittoresque de la ville, on a envie de poursuivre la montée, parmi les méandres mystérieux des ruelles suivant les traces du passé, où, contre toute logique, sur des murs secs et durs, prennent vie diverses petites plantes et fleurs, observatrices silencieuses des jours et des hommes qui passent – habitants et quelques touristes. Par bonheur, ces derniers ne viennent pas nombreux jusqu’à Maratea et ne brouillent pas la paix nostalgique de ce lieu.
Ainsi, on peut se délecter sereinement de l’histoire des quarante-quatre églises et chapelles, qui font la fierté de la ville, et contempler les paysages s’étendant alentour, juste à nos pieds. Ici, le temps ne s’est pas arrêté, mais il avance à son rythme, avec une délicieuse paresse. Ici, personne n’est pressé, et ne presse personne. La fraîcheur des vieux murs protège du trop-plein de soleil et réconforte. Les étroites ruelles tortueuses sont vides de voitures, de bruit, de tout chaos.
C’est un décor enchanteur pour le passé, le présent et l’avenir. Celui d’un monde à part.
Beata Tomzinska
(traduction Bojenna Orszulak)



