Luis Nieto, magicien et réalisateur en tous genres, demeure une énigme vivante. Colombien de 36 ans, vivant à Paris, artiste et performeur, il a toujours su explorer les limites de l’humour dans le macabre.
Pour lever le voile sur une personnalité complexe et riche, nous avons voulu l’interroger en espérant démêler les noeuds de son mystère. Niéto, inventeur d’un courant artistique imaginaire, le «perversionisme» (2003), est aussi réalisateur de publicité pour Coca-Cola, Nike, Viagra et metteur en scène pour l’Opéra. Derrière tant de masques, où est l’Homme ?
Rebelles : Comment as tu commencé dans ce métier et quels sont les artistes qui t’ont le plus influencé ? À la fois pour les performances et pour la réalisation ?
Tout est arrivé par hasard. Ma direction, c’est le hasard car tout est hasardeux dans ma vie. Je n’essaye pas de le maîtriser, le hasard ! Mais au contraire je me laisse diriger par lui. Donc je prends les opportunités quand elles arrivent. Ma mère était prof et donc petit à petit elle m’a poussé à étudier la linguistique, puis la psycho linguistique, puis la psychanalyse. La psychanalyse m’a amené à la publicité, la publicité à l’art…
Rebelles : Comment donc la psychanalyse a-t-elle pu t’amener à la publicité ?
Par l’analyse du discours, qui était une matière dans mes études de linguistique. On analysait comment on pouvait détourner le message car tout ce qui a trait aux médias est fatalement orienté. Il y a toujours un homme derrière n’importe quelle écriture. Cela est toujours subjectif et se voit par des petits détails d’analyse du discours. Petit à petit quand tu arrives à le maitriser ça sert beaucoup pour la publicité et c’est tout ça qui me passionne…
Rebelles : C’est quelque part de la manipulation…
Oui et c’est un art !
Rebelles : On a le sentiment que dans ton travail tu veux nous faire prendre conscience de cette manipulation…
Effectivement quand je fais quelque chose pour piéger les gens, pour moi il est important qu’il s’en rendent compte à la fin ! C’est là où tout devient humoristique.
Rebelles : Comment définirais-tu ton art ?
En un seul mot : Perversioniste !
[RETROUVEZ LA SUITE DE L’INTERVIEW DANS LA VERSION PAPIER N°1]
Par Jonathan LB