(Disco 1ere partie et deuxième partie)
1978 est décidément une année charnière pour le Disco, une année placée sous le signe d’une temporaire mais réelle schizophrénie. D’une part il y a les fans fidèles du vrai Disco qui continuent à l’apprécier et il y a le grand public qui vient de le découvrir, pour qui cette musique vient des Bee Gees et qui sont loin d’imaginer la portée de sa véritable culture. Les deux groupes vont s’ignorer mutuellement, leurs motivations et sources d’information n’étant manifestement pas du même calibre.
Vu le succès de “Saturday Night Fever”, un maximum de mauvais disco commence à voir le jour et à se répandre. Un disco mal fait, vite fait et qui ne repose que sur une piètre imitation de la culture d’origine.
Malgré tout, ignorant royalement toute cette médiocrité, les artistes du genre continuent leur travail.
En clamant “I Love The Nightlife”, Alicia Bridges avait trouvé les mots justes pour séduire le public des discothèques.
Ancienne chanteuse de Rufus, Chaka Khan commence en solo une carrière prometteuse.
pour l’image mais avec un son moyen
pour le son 🙂
Chic revient en force avec ce qui restera comme l’un de leurs plus grands hits. Refoulés à l’entrée du Studio 54 parce qu’ils n‘avaient pas le profil demandé, Nile Rodgers et Bernard Edwards sont rentrés chez eux et ont commencé à improviser un thème en chantant « Fuck Off… Studio 54 ! » Puis ils se sont aperçus que ça tournait drôlement bien ce truc…
Le français Patrick Hernandez remanie une chanson, à l’origine conçue comme un Hard Rock… Et décroche la lune dans le monde entier ! Un morceau indissociable du Disco
Dan Hartman fera l’unanimité avec son “Instant Replay”, véritable ode à la bonne humeur.
Donna Summer, notre reine incontestée, va se commettre dans un très mauvais film sur le Disco, comme il y en a eu tant. Scénario peu crédible, en plus : comment croire que Donna Summer pourrait tomber amoureuse du bouffon censé lui ravir son coeur dans le film. Personne, évidemment. Ce sera malgré tout un tremplin pour l’une de ses meilleures chansons, vraiment craquante :
Les Jacksons, plutôt R & B d’habitude, se mettent au goût du jour avec un talent qui leur est propre :
Ouvertement androgyne et homo affiché, Sylvester fera basculer le Disco sur une pente electro qui lui va très bien :
“I Will Survive” de Gloria Gaynor était censé être une face B. Du coup, le morceau est peu arrangé et la Diva du Disco peut y donner toute l’expression dont elle est capable.
Le titre est prophétique : Gloria Gaynor survivra effectivement à la disparition du Disco comme sa consoeur Donna Summer et bien d’autres.
Lors d’une interview pour un documentaire sur le Disco en 2005, Gloria Gaynor fera une remarque intéressante. L’explosion du Disco pourrait remonter à “Never Can Say Goodbye” et sa fin à “I Will Survive”, tous deux de Gloria Gaynor. Elle a donc encadré la naissance et la disparition de cette musique.