A partir d’aujourd’hui
On décidait d’être heureux ?
Juste comme ça
Pour voir
Si on arrachait
Cette épine
Qui pousse
Dans la plante
De nos pieds
Pas la mienne
Je parle de nous tous
Depuis nos premiers pas
Et souvent trop tard
Cette épine qui nous empêche d’avancer
Nous cloue au sol
Incapable de penser
Alors,
D’abord on ferait semblant
Comme tout le monde
Mais peu à peu
Mois après mois
On commencerait à y croire
Timidement d’abord
Et puis
Un peu plus
On s’enivrerait
Tous les jours
Pas de vin
Non
Le vin rend laid
Mais d’amour,
De rêves
De voyages
Et de poésie
De grandes déclaration
Parfois
Mais surtout de petits gestes
Ceux qui paraissent anodins
Chez les autres
Mais qui me guérissent
Quand tu m’enlaces
Moi
Je ne peux plus attendre
Je pars
Et si tu m’aimes
Viens
Je t’attends
Moi
Je ne peux plus me cacher
Il faut que je crée
Avec mes doigts
Mes couleurs
Et mes gestes
Et puis
Avec les mots
Ils sont avec moi
Depuis toujours
Je les ai juste
Un peu retardés
Moi
Je serai libre désormais
Plus de carcan
Plus de contrat
Je serai une artiste
Et si on lit en moi
On me comprendra
Il faut qu’on me comprenne
Moi
Je vivrai
Pour tous ceux qui n’ont pas osé
Qui se dérobent encore
Ils sont nombreux
Moi
Je m’enivrerai d’amour,
De rêves
De voyages
Et de poésie
Mais surtout
Je m’enivrerai de toi
Car il n’y a pas fin
À cette faim-là
Laudine Jacobée-Biriouk




