Tout le monde n’a pas fait carrière dans le Glam Rock, aligné les hits et les grands albums, comme T. Rex et David Bowie. Certains n’ont même eu qu’un seul hit mais cette chanson, parce qu’elle est emblématique de cette période, mérite qu’on l’écoute, ne serait-ce que pour avoir une image complète de l’épopée, de l’ambiance de l’époque. Il s’avère également que certains artistes, ne relevant aucunement du Glam Rock, en ont fait… Un peu. Parce que c’était dans l’air du temps et qu’ils trouvaient ça amusant.
Alors voilà un florilège, en provenance d’une époque totalement révolue et hautement improbable.
Gary Glitter
Le grand méchant loup du Glam Rock ! Un physique peu avenant, une poitrine velue largement mise en évidence, des grimaces à faire peur… Difficile de comprendre à notre époque comment un tel chanteur a pu avoir autant de succès. Tout ce look glitter aurait pu ne faire de lui qu’un comique troupier. Comment a t’il fait ? La réponse est dans la musique. Tout d’abord deux batteurs qui martèlent à l’unisson un rythme tribal inspiré des vieux Rock ‘n’ Roll, un accompagnement minimaliste aux guitares et à la basse qui ne fait que ponctuer le chant par moments en lui apportant un contre-chant, des choeurs noyés dans la testostérone, le tout résultant en un morceau irrésistible.
Kiss
“Kiss aurait-il pu exister sans le Glam Rock ?” est une mauvaise question, mal posée. La vérité est que quelle soit l’époque où ils seraient sortis, Kiss aurait été Kiss. Leur ascension aurait simplement été plus laborieuse s’ils étaient arrivés avant ou après le Glam Rock. Ils relèvent plus de l’influence d’un Alice Cooper que d’un David Bowie ou d’un Marc Bolan.
Mott The Hoople
Un groupe dont personne n’aurait jamais dû entendre parler. Quelques albums sans succès, une carrière quasi terminée avant d’avoir commencé, les musiciens n’ont dû leur avènement qu’à David Bowie qui les a placés talentueusement en réanimation. En leur composant et produisant All The Young Dudes, il leur a fait cadeau de la consécration et d’une nouvelle carrière. Qui plus est, cette chanson restera comme un des principaux hymnes du Glam Rock.
The New York Dolls
Ils sont nés au mauvais moment ou au mauvais endroit. Le Glam Rock est un genre musical exclusivement britannique et les New York Dolls paieront cher le fait d’être américains. Alors que leur allure de travestis rock en Angleterre à la même époque serait apparue comme une surenchère à Ziggy Stardust, l’Amérique les méprisera et ils seront cantonnés au milieu décadent et branché new yorkais. David Johansen, le chanteur, aura tout de même une carrière en tant que chanteur de Swing et acteur et Johnny Thunders, le bouillonnant et inspiré guitariste, de par ses déboires à répétition représentera pour toujours l’image du loser magnifique, symbole sans lequel le Rock serait bien différent.
Steve Harley & Cockney Rebel sont l’auteur d’un de ces hymnes intemporels du Glam Rock
Suzi Quatro
Toute de cuir vêtue, d’une beauté à couper le souffle et d’une agressivité scénique qui capte l’attention sans effort, cette chanteuse bassiste aura quelques hits dans la mouvance Glam Rock qui, contrairement à ce que l’androgynie affichée pourrait laisser penser, est un milieu très macho : le Rock c’est une affaire de mecs ! Qu’importe ! La prestation scénique de Suzi Quatro sentira bon le cuir noir défraichi, la sueur et l’huile de vidange : une musique de bikers. Elle a la particularité d’être le premier leader féminin d’un groupe de Rock, ce qui inspirera l’avenir des Runaways qui suivront sa trace sur la voie de l’émancipation.
The Runaways
Il faut voir le film The Runaways pour comprendre les épreuves que ces filles ont dû traverser pour se faire une place dans le monde très macho du Rock de l’époque : elles étaient le premier groupe entièrement féminin ! Grâce leur soit rendue pour avoir fait sortir les rockers et rockeuses de leur mentalité préhistorique 🙂
Sparks
Un chanteur à la prestation précieuse et délirante, un clavier qui a tout du sadique psychopathe… Les Sparks ont vraiment marqué leur époque. Et leur musique… Ne ressemble à aucune autre et aucune autre ne lui ressemble.
Queen
Avant que Queen ne devienne QUEEN, ce groupe a largement frayé avec le Glam Rock, que ce soit dans l’habillement, la prestation scénique ou la musique.
Elton John
Il n’a jamais fait partie du mouvement Glam Rock, même si ses frasques vestimentaires sur scène auraient pu le porter naturellement vers ce genre musical. C’est surtout sur le plan musical qu’il y fera quelques incursions, principalement dans l’album Goodbye Yellow Brick Road.
Mud
Ce groupe n’est pas resté dans les annales des grands musiciens britanniques mais ils avaient une grande aptitude à créer des “morceaux qui déchirent”, comme disent les jeunes ! Des morceaux qui emportent immédiatement l’adhésion et qui ne sortent plus de la tête une fois qu’ils y sont entrés.
The Rubettes
Une rafraichissante re-création du Rock ‘n’ Roll américain des années 50 dans le Glam Rock. Les Rubettes sont beaux gosses, ont un look original, chantent bien, jouent bien, bougent bien et ont parfaitement assimilé ce qui faisait le charme du vieux Rock ‘n’ Roll. Leurs hits savoureux sont nombreux mais s’il fallait n’en garder qu’un…
Bay City Rollers
Immortalisés de manière comique dans le film Love Actually, les Bay City Rollers resteront indissociables de cette période du Rock britannique.
ABBA
Voilà une histoire que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaitre. Il faut avoir vécu les soirées de l’Eurovision regardées avec ses parents, année après année, toutes plus ennuyeuses les unes que les autres, pour comprendre à quel point cette Eurovision 1974 était comme une fête du Glam Rock. Les costumes du groupe, tout d’abord : couleurs chatoyantes, un peu androgynes pour les deux musiciens, les bijoux, les maquillages, les paillettes… Tout ceci est clairement d’inspiration Glam Rock. Au départ, c’était surtout une astuce fiscale, la loi suédoise ne permettant la déduction comptable de vêtements que s’ils ne peuvent être portés dans la vie de tous les jours. Mais les membres d’ABBA en ont fait leur marque de fabrique, leur signe distinctif. Et la musique ! Je crois bien que c’est la première fois que j’entendais du Rock authentique à l’Eurovision. Le son, le rythme, les voix, tout y était.
La prochaine fois : et pour quelques paillettes de plus – Final du cycle Glam Rock