Le début des années 80 est en demie teinte pour le Disco. Même si quelques hits intéressants affleurent ici ou là, comme on va la voir, le coeur n’y est plus et on est dans une atmosphère de fin de partie.
C’est le moment que choisissent les Village People pour sortir leur film, Rien n’Arrête La Musique. Vu le désintérêt grandissant du public pour le Disco, le film est évidemment un flop. C’est dommage et profondément injuste car il est vraiment sympa à regarder, drôle et édifiant sur l’état d’esprit du groupe. L’un des rares films de l’époque du Disco qui soit intéressant. Son titre est prophétique : la popularité des Village People ne se démentira pas au fil du temps et le Disco, après avoir semblé mourir, ne cessera de renaitre de ses cendres, symbole éternel d’une époque bénie et joyeuse où tout était permis.
L’un des derniers grands hits du Disco est aussi l’un des plus beaux. En 1970, le chanteur Gordon Lightfoot a sorti une troublante et magnifique ballade sur la disparition de l’amour entre deux êtres, une chanson qui pose cette question dérangeante : “Qu’avons-nous mal fait pour en arriver là ?” Viola Wills en fera une version Disco magnifique en 1980. La version remix de Tom Moulton est mémorable car elle met en valeur les performances vocales de Viola Wills et amène imperturbablement la chanson a son paroxysme.
Kool & The Gang, tout en restant dans un esprit Disco avec Celebration, semblent annoncer la prochaine vague, le Funk des années 80 avec Michael Jackson et Prince.
“Funkytown” de Lipps Inc. est peut-être le dernier hit de l’époque du Disco :
Les films sur le Disco
Aie, Aie, Aie ! Je redoutais depuis le début de ce cycle d’avoir un jour à en arriver là et dire ce que j’ai vu. Je m’étais mis en devoir de regarder jusqu’au bout les films sur le Disco et le résultat est… Consternant ! Et typique de l’attitude du Show Biz quand il veut tirer parti n’importe comment et à moindres frais d’un mouvement qui a le vent en poupe. Scénarios dignes d’un étudiant en première année de cinéma, acteurs pas très bons jouant de manière outrée et ridicule, réalisations approximatives, tout y est. On est clairement là dans des “déchets” du 7ème art. Jamais un mouvement culturel et musical n’a été autant massacré par le monde du cinéma.
Deux exceptions à l’époque toutefois. Même si sa prétention à être un document sociologique sur le Disco n’est, comme on l’a vu, qu’une forfaiture, Saturday Night Fever est un bon film, avec le Disco comme toile de fond.
Rien n’Arrête La Musique est un film touchant sur les Village People. Leur humour et leur auto-dérision font craquer.
Curieusement, ce n’est qu’à la fin des années 90, peut être grâce au recul du temps qui permets de mieux apprécier les choses, qu’on verra deux films rendant hommage et justice au Disco.
Les Derniers Jours Du Disco relate la vie de jeunes adultes qui trouvent dans le Disco une façon de vivre et une occasion de se retrouver. Très bel hommage.
Studio 54 est également un biopic sur la boite de nuit du même nom et son patron, Steve Rubell. Le musicien de Funk George Clinton disait du Studio 54 : “c’est la Disco de la haute société. Nous qui étions vraiment branchés musique, on allait plutôt au Paradise Garage”. Quoi qu’il en soit, le Studio 54 était un modèle pour les discothèques de l’époque. Le film présente l’avantage de montrer le Disco dans ce qu’il a de plus exaltant mais également ce qu’il a de plus sombre. Le réalisateur a monté et remonté plusieurs fois son film à tel point qu’on assiste à plusieurs histoires fort différentes. Personnellement, ma version préférée est celle de 1 h 40 mn, disponible sur Apple TV.
La chanson “Funkytown” dont nous parlions plus haut a également servi de titre et d’inspiration à un film de 2011 qui retrace la descente aux enfers de quelqu’un qui a un peu trop pris au pied de la lettre la façon de vivre dans les discothèques.
Final
Nous approchons de la fin de ce cycle sur le Disco et il est temps de regarder ce que nous pouvons retirer de tout ça. A mon sens, le principal message du Disco est relaté dans une chanson de Gloria Gaynor de 1983, “I Am What I Am” :
Je suis ce que je suis, je suis ma propre spéciale création
Je suis ce que je suis, et ce que je suis n’a pas besoin d’excuses pour exister
Pour finir, une surprise :
Cette intégration du Disco dans l’univers généraliste de Walt Disney montre, s’il en était besoin, que cette musique et l’état d’esprit qu’elle véhicule font partie intégrante de la culture mondiale. Les sourires viennent sur les visages quand ils entendent ce groove, il leur donne une joie de vivre simple et forte. Comme le reflet lointain mais pourtant tenace d’une époque insouciante où, quelles que soient les difficultés, les gens étaient portés sur la fête et le partage des bons moments. La persistance de cet état d’esprit fait dire à ses fans que le Disco est éternel : Disco Never Dies !