
« Si je passe là-bas
Ne pleurez pas
Je ne suis rien
Un cœur »
Jean Luc, ces vers disent beaucoup de toi, de ton amour, pour la vie, pour les gens, pour la poésie. La modestie du sentiment, ce qui n’est, évidemment, pas rien. La délicatesse et la vraie attention aux autres.
Tu es donc là-bas et tu as fort à faire, n’en doutons pas. Les retrouvailles avec de si nombreux amis doivent t’occuper et te réjouir.
Je te rencontrai au Marché de la poésie. Immédiatement, je fus frappé par le sourire qui illuminait ton visage taillé à la serpe. Un sens de l’accueil fraternel et un don rare pour l’intimité immédiate qui vous met en confiance. Un cœur, en somme.
Il faut dire et redire ta gentillesse, qui étymologiquement veut dire noblesse. Tu es un gentilhomme.
Pourtant, rien de ce que peux raconter ne te raconte. Ton œil vif et malicieux de gamin qui a fait une bêtise, par exemple. Il y a chez toi une étreinte de la vie.
Tes proches diront peut-être qui tu es dans l’intimité, la chaleur de tes parages, tes tristesses enfouies, ta poétique fragilité. Je ne sais parler que de ton humour, de ton rire, des moments partagés, où tu m’ouvres un monde et me nourris de tes nombreuses anecdotes. Et sous tes rires, la lame de certaines blessures, le sérieux de tes attachements.
« Soleils au poing », le titre d’un de tes recueils traduit vraiment, intimement, ce que tu es: avide de lumière et révolté par l’imposture du monde. Et quand tu t’emportes, tu nous emportes avec toi.
Jean Luc, à ta manière humble et ébouriffée de rebelle timide, tu mets les poings sur les « i » du mot poésie.
Salut l’ami ! Attends-moi là-bas !