
Tout s’est éloigné de ma pensée après ton départ
Même mon retour à Bagdad
Paris est comme un champ de pluie
Elle ne rejette aucun homme
Sa poitrine s’ouvre à la mélancolie
au parfum du muguet et aux cloches insoumises
L’après-midi ici dessine des étreintes de lumière
et un ciel plein de rêves
Oui les salauds n’empêcheront pas le jour de chanter
et quand ma révolte contre ta mort
surgit dans une chambre remplie d’exil
je tends la main à cette mort
qui me semble impalpable et factice
Le cri en moi grandit
J’essaie de retenir le mirage de l’horizon
car bientôt là-bas
personne ne prendra soin de personne
Le ciel de ma nuit craque
Pourtant il y a encore une vie
et un reste de corps qui essaye de s’enfuir
Avant que la rouille envahisse l’âme du poème
soyons ensemble, mon ami, dans la dernière prière
ensemble dans ce moment d’émergence
soyons ivres, frémissants
Emmène-moi loin d’ici
car la lumière me manque
Dans ton passage vers un “je ne sais où”
essaie de réparer mon ciel fissuré
Dis aux anges malicieux qui te ressemblent
qu’il vaut mieux chevaucher le vent que prendre le large
La mort souvent exagère dans sa cruauté
tel un héros légendaire maladroit
Tu es semblable à un frère
qui a escaladé l’arbre
qui le relie au ciel
et n’est jamais redescendu
Ta voix se déverse à présent en gouttes de rosée sur la Seine
alors que tu frappes fortement au cœur de ton poème
Le train de nos vies en désordre
s’éloigne pour toi
sans retour
et le monde est en guerre
A chaque instant où tu perds quelque chose
le poème naît de toi et avec toi
Regarde à travers l’œil magique de ta porte verrouillée
Danny-Marc, qui semble silencieuse, t’aime
et ne t’ordonne sûrement pas de mourir maintenant
Les escaliers jusqu’au vingtième étage
sont certes plongés dans l’obscurité
mais le jardin public en ville
somnole jusqu’à midi le dimanche.
Fraternellement à toi
Salah
Salah Al Hamdani
10 décembre 2024
Savigny-sur-Orge