«On s’appuie sur la non-violence pour des questions morales, mais surtout parce que ça marche. C’est une stratégie qui attire l’attention des médias et la sympathie du public»1. Les faits semblent donner raison à ce militant d’Extinction Rebellion (XR) participant au recrutement de nouveaux «rebelles» appelés à rejoindre les troupes du mouvement mondial de désobéissance civile contre l’effondrement écologique et le réchauffement climatique. Plusieurs signes montrent en effet que ce mouvement séduit, bien au-delà des cercles militants traditionnellement impliqués dans ce type d’actions: quantité de familles et de retraités issus très majoritairement de la classe moyenne se sont associés aux différentes actions conduites à travers le monde.
Des succès incontestables
Les actions menées par le nouveau mouvement XR enregistrent en peu de temps certains succès notables qu’il convient de mentionner pour comprendre cette rébellion, d’un nouveau genre: Le succès de la militante suédoise Greta Thunberg et de la lycéenne américaine Jamie Margolin leader du mouvement Zero Hour, qui ont mobilisé des millions de jeunes dans des grèves scolaires contre le dérèglement climatique. Le succès du mouvement XR, qui, quelques jours après sa création en octobre 2018 en Angleterre, a réussi à bloquer durant le «Rebellion Day» 5 ponts de Londres grâce à la mobilisation de milliers d’adhérents scandant «We don’t have time!» («nous n’avons plus le temps»), soutien conduisant le Parlement britannique a déclaré l’urgence climatique.
Le succès du mouvement en France, qui a vu les médias largement relayer les divers blocages – de centres commerciaux, de places publiques, de lieux symboliques des pouvoirs politiques et économiques… – dont XR a fait l’un de ses chevaux de bataille. Les perturbations générées ont été réprimées avec mesure par les forces de l’ordre et plutôt bien supportées par l’opinion. Au grand étonnement de certains. «Ce que je constate là, c’est qu’à la différence des Gilets jaunes on est escortés par les CRS […] Tout se passe de manière très tranquille», remarquait2 un ex-Gilet jaune. Des réactions qui marquent effectivement une rupture dans les comportements habituels de la société française en pareil cas.
Hors de la politique point de salut?
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