Vue la rapidité des événements dans une guerre, même si cet article ne parle pas des événements guerriers, il est utile de savoir qu’il a été écrit le 24 novembre, vers 10h, au moment où la trêve conclue entre le Hamas et Israël a l’air d’être respectée, les échanges de prisonniers-otages devant commencer l’après-midi.
Il y a une dissymétrie entre les pacifistes et les belliqueux, au désavantage des pacifistes. Les belliqueux ne craignent pas la violence et tuent les pacifistes facilement. La réciproque n’est pas vraie.
Il devrait en résulter une disparition des pacifistes non-violents, soit qu’ils soient tous tués, soit qu’ils se taisent et gardent leur conviction par devers eux, qu’ils n’en fassent plus part à personne, qu’ils s’invisibilisent pour le dire dans un élément de langage apparu récemment… afin de n’être pas assassinés. Michel Serres s’est posé la question et a fait du bon Samaritain la personne, qui, dans sa rareté, dans son exception, arrive à compenser et, au-delà même, à promouvoir plus de bien que de mal dans le monde : Darwin, Bonaparte et le samaritain (2016).
La liste est longue, des conciliateurs assassinés, dans divers pays et diverses époques. Je vais en citer quelques-uns : Henri IV, Abraham Lincoln, Anouar el-Sadate, Yitzhak Rabin… et des pacifistes ou non-violents : Gandhi, Jean Jaurès, Martin Luther King…
Le Bon Samaritain et la Guerre
L’explication de Michel Serres est modeste. Elle n’explique pas vraiment. Elle décrit plutôt. Elle décrit un phénomène, le bon « Samaritain » comme compensation efficace de la violence. C’est plausible : on voit que l’énorme agressivité des humains les uns envers les autres n’emporte pas l’emploi de leur temps. S’il n’y avait que ça dans l’humain, les hommes et les femmes épuiseraient leur énergie à s’entretuer et à se cacher pour éviter d’être tué(e)s. On voit que ce n’est pas le cas, qu’ils arrivent à produire des biens et des services pacifiques, des institutions, des échanges verbaux, qu’ils arrivent à traiter leurs différends par le débat, qu’ils arrivent à produire du « droit »… les droits de l’Homme, du Droit international, entre autres. Ils l’appliquent mal et l’exercice du droit, même en temps de paix, est l’objet de mensonges, de dénis, de juges « tailleurs » qui recomposent les faits ou les lois selon leur arbitraire…
Les guerres du monde ont pris vigueur dans la bande de Gaza. Vu notre nombre (8 milliards), l’information passe par des canaux peu nombreux, rapides, voire instantanés, donc incontrôlables dans l’instant, à peine contrôlables a posteriori… L’information remplit les règles du spectacles : un événement à la fois en est une des plus prégnantes. Donc, la guerre en Ukraine disparait des écrans, d’autres agressions n’y sont plus visibles, si tant est qu’elles ont été prises en considérations au moment de leur début : l’Arménie, le Yémen, les Ouïghours, la Syrie… etc.
L’effort en vu de la paix dans cette région du « Moyen-Orient » a été très grand. Dans la liste des conciliateurs assassinés, il y a deux pacificateurs de cette région du monde : Sadate, Arafat, chacun tué par un belliciste de son pays. Derrière l’assassinat d’Yitzhak Rabin, si j’en crois le film Le dernier jour d’Yitzhak Rabin d’Amos Gitaï, il y avait un jeune député : Benyamin Netanyahou. C’est une thèse crédible mais incertaine.
Le droit international de la guerre est violé par les deux parties, de façon inégale mais cela brouille considérablement l’applicabilité de ce Droit au niveau planétaire. Il y a là un risque de le voir disparaitre, s’étouffer lui-même dans sa vacuité.
Le Hamas est une organisation terroriste par sa déclaration d’avoir pour but de détruire Israël, quant à l’attaque, particulièrement odieuse, que certains appellent pogrom, que d’autres appellent razzia (Gilles Kepel), son caractère terroriste est indéniable, très extrême. Le comportement de l’État d’Israël est parfois conforme à la loi internationale et parfois non. Les colonisations nombreuses en Cisjordanie sont illégales. Son droit à se défendre est bien réel mais la façon qu’il a de le faire est plus que proportionnel en quantité, sa réaction est structurée par la possession d’otages par le Hamas, acte de terrorisme… Droit et non-droit se chevauchent, ou alternent.
Benyamin Netanyahou, qu’il ait joué ou non un rôle dans l’arrêt du processus de paix, est d’une dureté totale dans la conduite de la guerre par rapport aux buts affirmés : anéantir le Hamas par la mort de ses dirigeants. Il y a une dissymétrie : Israël s’en prend au Hamas pour ce qu’il a fait, le Hamas s’en prend à Israël et aux Juifs pour ce qu’ils sont.
Israël, avec le peu recommandable Benjamin Netanyaou, a commencé à normaliser ses relations avec des États musulmans voisins, dans des accords appelés « Abraham » : Israël va organiser pour partie la défense militaire des Émirats arabes unis et du Bahreïn, avec des accords connexes avec le Soudan et le Maroc. Création de Droit international entre Israël et des États inamicaux il n’y a pas longtemps. La razzia (ou pogrom) du 7 octobre s’est déroulé après des visites officiels de ministres israéliens en Arabie saoudite… qui peuvent avoir l’air de viser une extension de ces accords et normalisations. Ces rapprochements se font sans tenir aucun compte de la situation des Palestiniens. Cette absence de considération pour les Palestiniens est partagée autant par Israël que par les musulmans arabes ! Les Palestiniens tentent peut-être de faire cesser ces accords en reprenant le sentier de la guerre, de leur guerre.
C’est comme si on retrouvait là un effet du combat des pacifistes et des bellicistes, au niveau des pays cette fois.
Les immenses et longs efforts vers la paix ont déjà échoué, ce qui est plutôt désespérant. Cependant, il faut bien noter que des négociations vers la paix sans la Palestine et les Palestiniens n’ont aucune chance de réussir.
Écrivain, auteur de théâtre, essayiste… Danseur quelques fois. Libertaire et scientifique. Pense par lui-même. Décalé chronique. A fait de nombreux métiers : comédien, metteur en scène, auteur, professeur de sciences économiques et sociales, professeur des écoles, a beaucoup publié dans les « cahiers pédagogiques »… Divorcé, père de trois enfants, habite de 4 à 10 mois par an, suivant les années, à Dakar, Sénégal… à Paris le reste du temps.
Rares sont ceux qui méritent qu'on les contredisent
On ne s'approprie que ce qu'on a d'abord tenu à distance pour le considérer.
La vie est jeune. En vieillissant, elle se fait durée, elle se fait temps, elle se fait adieu.
Il est vain de vouloir libérer la vie des mensonges de l'art.
La viande de boeuf est faite d’un subtil mélange d’herbe et d’air. Ne manger que ça, c’est être végétarien…
Les bêtes sont des personnes muettes
Les gens exigent qu'on ait un métier. - Comme si vivre n'en était pas un - et encore le plus difficile !
Quand un philosophe me répond, je ne comprends plus ma question.
On ne peut expliquer un paradoxe, non plus qu'un éternuement. D'ailleurs le paradoxe n'est-il pas un éternuement de l'esprit ?
Ce que je veux dire, c'est qu'elle avait des yeux où il faisait si bon vivre que je n'ai jamais su où aller depuis.
On ne peut savoir si l'homme se servira longtemps encore de la parole ou s'il recouvrera petit à petit l'usage du hurlement.
Je ne crois pas qu’il soit possible, même à ceux qui ont de grandes familles, de réussir s’ils n’unissent pas à leur talent naturel des qualités simples, solides, laborieuses, et surtout une légitime confiance dans le succès : il n’y a rien de tel en ce monde que de vouloir.
Accepter le seul risque raisonnable, celui de se dépasser.
L’art est une reconfiguration du champs des possibles
Le destin de celui qui ne songe qu'à se mettre à couvert, c'est d'être survolé
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