Imaginez qu’un islamiste violent et radicalisé ait tué un ancien président français connu pour ses liens avec l’Église Catholique, parce que sa mère, celle du radicalisé, avait choisi de se convertir au christianisme et avait ainsi trahi sa famille. Quelle aurait été la réaction des médias français ?
Le radicalisé n’était pas un islamiste, mais un « antisectes »
C’est précisément ce qui s’est passé ici. Sauf que le radicalisé n’était pas islamiste, mais « antisectes », et que le Président est un ancien premier ministre non point lié à l’Église catholique, mais à l’Église de l’Unification (appelée par les médias français « la secte Moon » depuis les années 70 et la création des premiers groupuscules « antisectes » en France), comme l’est la mère du tueur.
Lorsqu’un islamiste tue un catholique chez nous (ça arrive, malheureusement), on recherche les instigateurs et leur responsabilité pénale, et cela inclut les idéologues qui prêchent la haine de l’autre. C’est normal. Mais ici, que nenni.
A lire la presse française, on en viendrait presque à penser que parmi les coupables il faudrait y placer la « secte ». On frise l’apologie du terrorisme. Mais on ne s’en inquiète pas, car c’est une « secte ». Je dis « on frise », parce que personne ne justifie expressément le meurtre ni ne glorifie le meurtrier. Mais l’angle est ambigu, et la complaisance nauséeuse, par absence de recul et d’indignation. Le Monde titre « Shinzo Abe assassiné pour ses liens avec la secte Moon ». La Provence : « la secte Moon confirme que la mère de l’assassin présumé d’Abe est une fidèle ». Nulle part l’idée que tuer un homme pour ses liens avec une Église (le meurtrier aurait confirmé qu’il n’y avait rien de politique dans son geste), fusse-t-elle celle de l’Unification, relève du crime terroriste au même titre que s’il s’était agit du meurtre d’un chrétien, pour sa religion, par un islamiste.
Des groupuscules dangereux
Quant aux idéologues instigateurs, il n’est pas encore arrivé le temps ou en France, on prendra la mesure du danger de l’idéologie soi-disant « antisectes ». Et pour cause, la France finance ces groupuscules depuis plus de 40 ans, avec l’argent du contribuable. A l’étranger, ces groupes sont pointés du doigt (pour ceux qui lisent l’anglais ou maîtrisent la traduction en ligne, il y a un article très intéressant sur la FECRIS et son implication dans la guerre que les Russes mènent en Ukraine ici : https://www.europeantimes.news/2022/03/how-the-anti-cult-movement-has-participated-to-fuel-russian-anti-ukraine-rhetoric/. La FECRIS est une organisation française, financée par le Premier Ministre, qui regroupe des groupuscules antisectes dans toute l’Europe et au-delà). En France on ferme les yeux sur leurs effets délétères.
Si l’on peut concevoir que la discrimination ordinaire, les persécutions sans violence, ne suffisent pas à éveiller la conscience des médias et de nos gouvernants sur les dangers de ces groupes, combien faudra-t-il de meurtres, d’attentats, voire de Témoins de Jéhovah emprisonnés en Russie, de membres du Falun Gong torturés et dépouillés de leurs organes en Chine, pour qu’un réveil se produise ?
Cessons de financer les idéologues extrémistes antisectes
L’assassinat de Shinzo Abe est un acte terroriste. Shinzo Abe n’était pas membre de l’Église de l’Unification mais ses liens avec elle (il était par exemple intervenu lors d’un colloque de cette église en 2021) ont suffi pour qu’il en meure par balles. Le meurtrier était un radicalisé violent. Les idéologues sont connus, ils opèrent impunément dans nos pays. Il est temps qu’on les reconnaisse pour ce qu’ils sont. Et si nous ne sommes pas prêts à rechercher leur responsabilité pénale, arrêtons au moins de les financer, une fois pour toutes.