Dans le Réel d’après Covid, tout bascule parce que l’apocalypse économique est chez nous. In situ, les agences pour l’emploi débordent surtout de bonnes intentions pieuses. Et l’écart s’allonge entre la Parole promise et son incarnation. Les oligarques, députés en complet veston bon chic bon genre, aux ordres du petit caporal Macron qui rêve de faire de la République Française un royaume inédit de comploteurs cherchant désespérément des modèles identificatoires ! Même la Franc-Maçonnerie en dentelles d’antan se meurt, actrice levant sa jambe sur la scène d’un Grand Guignol de famille. Qui est le Maître de la Maîtresse et du Grand Commandeur ? Qui est l’intégriste qui confesse ? En tout cas, ils sont bien tous incapables d’inspirer la Fraternité et la quête de la Liberté et de l’Égalité quand ils prônent l’orgueil des Hauts grades autoritaires et séniles comme de vieux commerçants cachant des scandales dans de bavards Conseils de l’Ordre en pays « balkanien ».
Aujourd’hui, tout fait faillite, surtout la Culture et la finesse. Roselyne Bachelot n’y peut rien : la pauvreté ressort ses sibylles tremblantes dans nos rues où rôdent des fantômes en masques chirurgicaux obsédés de distances sociales pour sauver le « Capital- santé » d’une nation bien malade de la tête ! En effet, depuis la pandémie mondiale du Covid, même la poésie des quartiers défavorisés manque de mots percutants pour exprimer les menaces de mort qui rôdent autour de nos sociétés liberticides, obsédées jusqu’au vomissement par tant de consommations ratées au crépuscule de l’Essentiel…
Même les grandes banques centrales font des crises de foie gras, et de cartes de crédit capturées pour tant de découverts se multipliant de façon presque systématique. Nos célèbres firmes s’engagent dans « une spirale de taux d’intérêt bas » expliquent les journalistes spécialisés en prédisant « l’ère de l’argent gratuit, favorisant les inégalités sociales, notamment les propriétaires immobiliers » (sic).
L’infâme revient toujours au galop
Dans un autre domaine, la lente perte du sens du Sacré devient un argument paradoxal pour troubler le slogan voltairien du « Chassons l’infâme » ! En effet, l’infâme revient toujours au galop ! L’inspiration religieuse déserte l’Eglise de Rome « la gâteuse ». Le très vieux Pape François pond un bien médiocre livre de sentences qui illustre je ne sais quelle recette à la sauce Jésuite (cf « Les pensées du Pape » choisies par Caroline Pigozzi, au Cherche-Midi, 2020,).
Il est vrai que même Philippe de Villiers, le patriarche affairiste du Puy-du-Fou, Souverainiste courtois et malin, retrouve un élan de soixante-huitard nostalgique quand il loue les « Gaulois réfractaires » de la dernière chance pour reconstruire un monde respirable (cf « Les Gaulois réfractaires demandent des comptes au Nouveau Monde », Fayard, 2020) !
De facto, tous les clichés optimistes sur la gauche de progrès, y compris celui de la mondialisation paradisiaque, ont pâlis sous l’effet du Conoravirus assassin, décrypteur de conscience et d’inconscience…
Tout va mal, merci, et je ne me sens pas bien, bien mal à l’aise sous mon masque bleu clinique cachant mes rides de crocodile trop tendre pour faire peur ou inciter à la réflexion.
Il est vrai : même les programmes des écologistes vertueux ont des allures de vieilles recettes de Grand Mère sans pesticide industriel, vaguement sorcières, les grands-mères, au nom de la biodiversité à préserver ! Mais toute recette éculée fait les succès électoraux éphémères quand les Municipales battent tous les records d’abstention, parce que les urnes inspirent le virus assassin !Indéniablement, tout fout le camp, même le charme androgyne d’un trop jeune Président qui s’est trop longtemps pris pour un empereur inspiré et dominateur (Macron Premier pour la galerie). Même son flirt savant avec feu Emmanuel Lévinas ne produit plus aucun effet sur le bon peuple soumis et crédule et qui lit si peu !
Les vertus paradoxales du Covid
Républicain fortuné ou tyran ripoliné et attardé, ou même fasciste larvé, le citoyen du temps présent tourne de l’œil et du masque dans sa grosse bagnole pétaradante de suffisance. Ce n’est évidemment pas la sienne dès qu’on évoque le péril du Carbone pollueur.
Tout quidam se fout du bon Dieu comme de l’an quarante, du général de Gaulle comme du Maréchal Pétain, de l’anarchisme comme de la démocratie participative pour la frime. Il a remplacé, sans trop en avoir conscience, le « collabo » avec les nazis d’antan par le cadre marchandant avec les Chinois fin de siècle et, experts en remise en ordre policier, de chasse au Covid, à Hong Kong comme de bien entendu.
Positif ou négatif ?
Rebelle(s) interpelle, que nous soyons positifs ou négatifs devant la Sainte Trouille des réanimations ratées. Personne, même les technocrates et les fonctionnaires n’échappent pas au sentiment brûlant de la précarité de l’Homme. Nul besoin de passer un test savant ou d’être Jean Ferrat pour chanter Aragon :
« Rien n’est précaire comme vivre
Rien comme être n’est passager
C’est un peu fondre pour le givre
Et pour le vent être léger
J’arrive où je suis étranger »
Incontestablement, le long drame du Covid nous interdit d’être superficiels. Il nous force à réinventer de toutes pièces une société inédite. Il nous rend un certain goût du Sacré pour expliquer la Création, et nous oblige à une prise de conscience de la compassion universelle à mettre d’urgence en commun. Il nous rappelle l’ensemble des périls et des avertissements énumérés par le livre de l’Apocalypse.
Force est de reconnaître désormais que le confinement, brusquement décidé dans l’hexagone par nos fonctionnaires bornés, nous a appauvri de manière catastrophique, tant au plan physique et psychologique, que selon une optique exclusivement capitaliste.
Les technocrates de la pensée courte face à la pandémie sans vaccin
L’émergence brusque et brutale du Covid, comme toutes les épidémies terrifiantes depuis les siècles des siècles, fait table rase des technocrates de la pensée exclusivement sécuritaire ! Le virus tueur secoue les certitudes sanitaires des toubibs imbéciles. Il déniaise aussi les frénétiques de la consommation outrancière. Il suggère qu’il y a peut-être autre chose à faire et à subir pour toucher parfois au bonheur du « vivre ensemble ». Il ne nous reste alors qu’un vague consolation de souche chrétienne : à tout perdre au plan matériel, on en retrouvera l’infini de sa pensée spirituelle libre, je veux nommer son âme ! Dans le même esprit interrogatif, sous prétexte de nettoyer la Sainte République laïque, je déplore les grimaces de ces dames raides de la rue Cadet, en tablier de Maîtresses d’Hiram, qui ne se consolent toujours pas des déboires des Miviludes obsédées de sectes perverses, Miviludes dignes de l’Inquisition d’autrefois, mais heureusement en bonne voie de disparition, par la volonté de l’Elysée.
Ainsi Macron a du bon, parfois… même à l’époque du Conoravirus !
L’heure a sonné de construire un nouvel humanisme inédit, de reconstruire une spiritualité vivante, en marche elle aussi, de prétendre à devenir des réparateurs de civilisation.
Politiques de tous les partis, serrez-vous les coudes pour le Grand Futur. Et relisez Saint-Simon, Fourier, Proudhon et autres rêveurs d’utopies ! Créez à mains nues des Temples insoumis. Et gageons qu’il en restera toujours quelques idées à reprendre afin de changer toute la mise au poker de la vie. Sauvons l’âme des choses humaines…
Mais qui croit encore à l’âme aujourd’hui ?