Une intéressante histoire du coup de foudre vient d’être publiée. De quoi attiser la curiosité de tous les déçus de l’amour mais aussi de tous les amoureux de l’amour ou de l’Histoire et de la langue française.
On apprend dans ce livre que l’expression « coup de foudre » date de 1741. On la découvre chez Crébillon fils, dans «Les égarements du cœur». Il sera le premier auteur à en donner une définition : «un mouvement dont la cause nous est inconnue et qui nous entraîne, avec une violence à laquelle on voudrait vainement résister, vers l’objet qui nous enchante; même avant que de savoir si nous le frappons aussi vivement que nous en sommes frappés nous-même.» On apprend que par le coup de foudre, la sagesse du mariage, à la mode du XVIIème siècle, semble balayée et que le XVIIIème siècle avec ses Lumières ouvre une nouvelle voie. Avec Rousseau, on parlera de « l’amour subit », qui élève l’âme et rend à celui ci sa noblesse. Pour Stendhal, cette expression sera considérée comme ridicule, mais il s’y intéressera et écrira, en 1822, son essai « De l’amour ». A la fin du XIXème siècle, Théodule Ribot, le fondateur de la psychologie, commencera à parler de révélation de l’inconscient, puis Freud parlera de «retrouvaille», puisque l’on admirerait en l’autre un double de soi- même auquel l’on s’attacherait à cause d’une ancienne mémoire sensorielle. Au XXe siècle, les sondages nous diront que deux tiers des amours liés à un coup de foudre finissent mal en général, brisant le rêve de l’éternité entrevue. L’auteur n’oubliera pas de nous raconter aussi l’approche médico-scientifique des attractions humaines et de nous faire le portrait de quelques personnages mythiques en état de coup de foudre tels que Ramsès II ou Obélix. Un beau programme et un sujet original!
Martine Konorski