Je ne dors pas, je suis sans milieu
Mon regard est sans musique
Mon moteur ronfle sans rythme,
Les arbres percutent la canopée
Et j’allume la radio
aussitôt , la Callas
Je mets en marche l’essuie glace arrière
Afin de retirer les voilures de mon cerveau.
Et activer les « yeux de l’ avant ».
Je déteste ce temps, je déteste cette vie, je déteste cette route.
Fulgence le sait bien
Il se promène dans la rue avec son chien.
J’aime cette femme qui est la mienne et qui écoute au travers des murs de verre, le plaisir de cette voix, à perte d’oreilles
C’est nouveau d’entendre s’épancher le silence.
La capsule à l’arrêt, j’ouvre le sas arrière,
Enveloppé d’une dose unique de poudre de toi
Pour masquer le dégoût et facilité la déglutition de l’ingérable
Je prends n’importe quel objet et le laisse à terre
Comme fasciné, drainé, hypnotisé.
Je redresse le rétroviseur, sans conviction
L’horizon est vicié, ma vue translucide
L’orchestre tente de jouer à capella.
Seul ma joue défaite tremble et Fulgence vient de perdre son chien.
Souffler trop court sur la peau de maux
N’ai pas joué
Les voye-elles sont liquides
Et cause l’absence et la solitude
Mes nervures sont sous scansion
A la recherche d’un vide de convenance
Ou d’une parole fulgurante
Serge Papiernik