L’importance que l’on accorde à un album est terriblement subjective. Elle est bien sûr conditionnée par notre vécu : si cet album a été la bande sonore d’une partie importante de notre vie, il est bien sûr sacré ! Même si c’est une oeuvre particulièrement obscure pour le commun des mortels… Un album peut aussi défrayer la chronique, bousculer les ventes à son époque et semblera paré d’une gloire éternelle… Jusqu’à ce qu’on s’aperçoive, des années plus tard, qu’il est tombé dans l’oubli et n’était, au fond, qu’un feu de paille de son temps.
De la pérennité d’un album
Une façon plus objective de juger un album est de constater son influence dans le temps. Influence sur le public mais également influence sur des musiciens qui s’en sont inspirés et qui sont devenus célèbres. Un parallèle audacieux mais intéressant pourrait être fait avec la peinture. Vincent Van Gogh n’a pas vendu une seule toile de son vivant. En tant que peintre de son époque, c’était un raté sur le plan de la célébrité. Désormais, et depuis longtemps, plus personne ne peut concevoir la peinture en tant que forme d’art sans avoir une pensée pour Van Gogh. Il en est un jalon. C’est ce qu’on pourrait appeler avoir raison, sur la durée.
Le classement officiel des plus grandes ventes d’albums de tous les temps est une liste plutôt passionnante à étudier. On y trouve, tout en haut, des disques que l’on a écoutés, comme plus ou moins tout le monde l’a fait à l’époque. On peut aussi y chercher vainement des albums qui semblaient immortels à leur époque et qui n’ont pas tenu leurs promesses sur la durée. Il semblerait que le temps qui passe rende justice, en bien ou en mal, à l’influence véritable d’un album, le rendant intemporel ou, au contraire, en le plongeant dans les affres de l’oubli.
Les plus grandes ventes d’albums de tous les temps
La plus grande vente d’album de tous les temps est Thriller de Michael Jackson, talonné par Back In Black de AC/DC, dont j’ai déjà parlé. En troisième position, on trouve The Dark Side Of The Moon de Pink Floyd, un album qui avait tenu le haut de la liste depuis le milieu des années 1970. De fait, peu de gens ont omis d’acheter au moins un de ces trois albums (les trois, pour votre serviteur).
Le processus qui a amené le petit Michael, enfant star des Jackson Five (“il est si mignon !”), à son avènement est une conjonction d’opportunités bien gérées et de vision à long terme patiemment concrétisée.
La gestation : les Jackson Five puis les Jacksons
Or donc, les Jackson Five ont fait une carrière éblouissante à la Motown, dirigés d’une main de fer et à coup de taloches par leur père. Les hymnes qu’ils laissent derrière eux sont innombrables. Pur produit manufacturé de la Motown, ils s’émancipent en 1976 et essaient de trouver leur voie à eux.
Emportés par la vague disco, ils en produiront un des plus grands hymnes, Blame it On The Boogie, où le petit Michael cesse définitivement de passer pour “le petit Michael” et commence à devenir LE Michael Jackson que l’on connait. Sa présence et sa grâce crèvent l’écran :
Deux ans plus tard, ils récidivent avec un autre titre imparable, Can You Feel It, où la présence de Michael est telle que les autres Jacksons ont l’air de lui servir de faire valoir. Pendant le couplet, alors que le chant est assuré par Randy Jackson, on a l’impression d’avoir à faire à un morceau sympa, qui groove bien… Mais quand Michael intervient dans le pont, propulsé par les claps, la chanson atteint des hauteurs stratosphériques !
La vie de Michael en dehors des Jacksons
Il faut dire qu’en dehors de son activité avec ses frères, Michael ne perds pas son temps.
Après avoir écumé les pistes de danse du disco, il rencontre en 1978 Quincy Jones sur la production du film The Wiz, une version Rythm ‘n’ Blues du Magicien d’Oz. Jones est un producteur émérite, au palmarès éblouissant dans pas mal de genres musicaux.
Les deux hommes, bien que d’âges très différents, vont parfaitement s’entendre et décident de réaliser ensemble le prochain album solo de Michael.
La prochaine fois : l’album Off The Wall