C’est quoi, au juste, un suppôt de Satan? Un vieux machin, courbé et pas beau, qui revient du Moyen-Âge? Trop dépassé pour notre monde moderne! Mais non, au contraire, il est très beau et sait séduire… car on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre.
L’objectif est de tenir le monde en esclavage par toutes sortes de moyens: par exemple, en le soumettant à des concepts fabriqués de super-puissance, créant l’illusion des ivresses par l’intermédiaire des corps et de la sexualité; en vous enchaînant sous les lumières artificielles de la fête ou de la guerre. Peu importe, à vrai dire, que cela soit au travers de souffrances ou de plaisirs: on viendra pomper vos énergies, si vous vous laissez faire. Les forces masquées savent produire de l’illusion, car en la sphère matérielle elles sont dans leur «domaine». Matière et magie ont même racine. Comme dans «Stars Wars», on reconnaît les «forces du mal» en ce qu’elles cherchent à soumettre votre volonté (étincelle de Dieu) pour se l’approprier (elles en ont besoin pour continuer leur œuvre instable de création / destruction). Il y a bien des trous noirs dans l’univers matériel qui absorbe la lumière, le tout est de s’en éloigner, car la force d’attraction serait trop puissante. Les cohortes du Malin viseront d’abord à affaiblir vos défenses. On s’arrangera donc pour soustraire vos armes, en effaçant progressivement vos discernements, noyés dans un pouvoir de masse qui a décidé pour vous. Le pouvoir de l’image est terrible; elle vient se surimposer à vous en conditionnant vos actes.
Au temps du Moyen-Âge, avec le juste Perceval, il était question de trouver le bon chemin de celui du Trompeur. Ce n’est pas facile, alors que nous sommes tous un peu hypnotisés. Chez les Tibétains, comme sur certaines miniatures perses, on trouvera au pied de la Grande Montagne, le chemin qui monte vers l’Esprit, et l’autre merveilleux qui descend vers les ravins. La Déité est représentée comme une vaste alchimie, où Dieux et monstres figurent ensemble sur la Roue de la Vie. Même si là, tout y est mélangé (on trouvera également des gargouilles qui font la grimace sur la cathédrale de Notre-Dame), les chemins sont pourtant bien distincts et ils se sépareront au pied de la Grande Montagne. Alors dites-moi en quoi les scientologues, jésuites et francs-maçons – s’ils se sont efforcés de reconditionner la volonté, de développer la pensée éducative au travers d’écoles, ou de contribuer au progrès de la civilisation – sont-ils vraiment dignes de foi ?
Olivier Peyrebrune