Dix-huit mois dans les Aurès Éd. L’Harmattan, juin 2019, 214 pages, 22,50€
Membre d’une famille d’éditeur germanopratin renommée, de ce fait mal préparé à la violence du feu des armes et à la douleur des conflits post-coloniaux, l’auteur s’apprête à conclure ses études préparatoires à une carrière d’avocat lorsqu’il est appelé à rejoindre le front algérien. En août 1960, avant de quitter la métropole, il épouse Claude, fille d’un minotier champenois et future orthophoniste, rencontrée quelques années plus tôt au hasard de leurs loisirs d’étudiants. En Algérie, il servira comme officier à la tête d’une section de combat du 7e Régiment de tirailleurs, essentiellement composée de combattants musulmans, basée dans les Aurès, région montagneuse située dans le Nord-Est du pays. C’est le fief des fondateurs du Front National de Libération (FLN), principale force d’opposition à l’empire colonial français et farouche promoteur de l’indépendance de l’Algérie. Séparés par la guerre pendant 18 mois, Jean et Claude vont correspondre intensément. Ces échanges nourrissent une composition à quatre mains, irriguée d’extraits de lettres d’amour, chronique d’une époque oubliée dont l’auteur témoigne en décrivant les rudes combats auxquels il participe, mais également en exprimant les réflexions que la complexité de la situation lui suggère.
Patrick Boccard