Avec Sur L’écriture, on redécouvre avec tendresse Charles Bukowski l’inénarrable « poète-clochard », déglingué, ivre mort du soir au matin. Dans cette anthologie, correspondance inédite qui regroupe des lettres écrites sur une période de 50 ans, Bukovski fait son « grand numéro », comme lorsqu’il est au bar. Cet amoureux des mots, provocateur, n’y va pas avec le dos de la cuillère, comme à son habitude : Shakespeare, « tu pourrais crever d’ennui en le lisant », la poésie ? « Les rimes puent la lavande », Faulkner ? « très souvent c’est de la merde ». À travers ces lettres, on plonge dans l’univers de ce grand fauve amoché, misanthrope qui vit seul avec sa machine à écrire et dont la seule raison de vivre est l’écriture. « L ‘écriture m’a sauvé de l’asile, du meurtre et du suicide. J’en ai toujours besoin. Maintenant. Demain. Jusqu’au dernier souffle ». Toujours sur le bord, sur les marges, là où se noue la folie créatrice. Le grand jeu de « Buk ». À découvrir affectueusement.