Dan Fante vient de nous quitter. Il était le fils de l’écrivain John Fante, monstre de la littérature américaine, que Charles Bukowski décrivait comme « un de ses maîtres ».
Dan était considéré comme un auteur « underground ».
Il laisse derrière lui une œuvre singulière, traitant dans ses textes de l’alcoolisme, du rapport au père et de la survie.
Le sous-titre de son « Dan Fante a memoir », nous dit tout : « A family’s legaçy of writing, drinking and surviving », que l’on pourrait traduire par « un héritage familial d’écriture, d’alcoolisme et de survie » (même si ce n’était pas la traduction choisie dans la version française).
Je recommande particulièrement la lecture de ce texte, relatant le rapport de Dan Fante à son père, ses années d’alcool, ses multiples jobs, ses origines, sa famille, et l’écriture.
Et comment passer à côté de sa tétralogie, « Les anges n’ont rien dans les poches », « La tête hors de l’eau », « En crachant du haut des buildings », « Limousines blanches et blondes platines », dans laquelle Dan Fante s’est créé un double fictionnel inoubliable, Bruno Dante.
C’était un grand écrivain, à la poursuite de son héros : son père.
Il est amusant de noter que Dan Fante a été publié pour la première fois à l’âge de 45 ans, en France et non aux Etats-Unis…
À titre plus personnel, je tenais à lui rendre hommage. Dan était doté d’un sens unique de la description, ses phrases tombaient toujours justes, ses mots sonnaient toujours vrai.
Pour avoir eu la chance de communiquer avec lui par mail dans les dernières années de sa vie, d’échanger sur la notion d’écriture et de survie, je tiens aussi à ajouter qu’il s’agissait d’un grand homme, généreux avec les autres écrivains, dont les conseils étaient pétris de sagacité, et dont les mots, distillés à l’économie, se révélaient précieux.
Je conseille à tous la lecture de ses œuvres, et je conclurai par une phrase qu’il m’a un jour écrite :
« I used to think that when I wrote a book I was taking something from my soul – from my SELF and giving it away. This is not so. When I write, I am sharing what I have. The well is endless. »
« J’avais l’habitude de penser que lorsque j’écrivais un livre, je prenais quelque chose de mon âme – de moi-même, et que j’en faisais don. Ce n’est pas de cela dont il s’agit. Lorsque j’écris, je partage simplement ce que j’ai. Les bienfaits sont infinis. »
Par Christophe Diard