L’album Gratitude
C’est avant tout un album live mais Earth Wind & Fire (EWF) y inclut deux singles enregistrés en studio qui feront date.
Sing A Song :
Can’t Hide Love :
L’album Spirit
Un bien bel album mais également celui du déchirement. Le 17 mai 1976 au matin, Maurice White a eu un entretien avec leur producteur, Charles Stepney. Plus tard dans la journée, Larry Dunn reçoit un coup de fil lui apprenant que Stepney est décédé d’une crise cardiaque, la nouvelle plongeant l’ensemble du groupe dans la stupeur.
Getaway :
Spirit est une chanson écrite, bien avant son décès, en hommage à Charles Stepney où tous les membres du groupe expriment leur gratitude. Il n’aura jamais l’occasion de l’entendre.
Le groupe Earth, Wind & Fire adopte désormais la forme définitive qui fera son succès.
Les chanteurs d’Earth Wind & Fire
Commençons par l’équipe de choc : les trois chanteurs. Dans chaque morceau, il y a un chanteur principal, soit Maurice White pour les parties en voix de ténor, soit Philip Bailey pour les parties en falsetto. Bien que ce dernier puisse exécuter des parties en voix de ténor à l’occasion, c’est son falsetto si particulier et si ample (4 octaves !!!) qui sera sa marque distinctive. Celui qui n’est pas le lead singer devient choriste. En général, Ralph Johnson fera une voix de choriste en support de l’autre choriste. Vu que les trois chanteurs sont aussi percussionnistes, ils contribuent également au groove d’ensemble quand ils ne font pas la voix principale.
Les responsables du groove
Verdine White, frère de Maurice, est un très grand bassiste, au groove subtil et percutant et dont l’exubérance scénique lui donne un statut de guitar hero. Avec son autre frère Fred White à la batterie, il crée une des sections rythmiques les plus excitantes des années 70/80.
Johnny Graham et Al McKay aux guitares vont tricoter des thèmes rythmiques funk imparables, souvent complémentaires plus que doublés. En solo, Graham sera plus blues et McKay plutôt pop.
Le clavier ET directeur musical
Larry Dunn… Quel extraordinaire clavier des années 70/80 ! En plus de la maîtrise de l’orgue Hammond B3 et du piano, il réussit à intégrer dans son jeu toutes les possibilités des synthétiseurs. Il est, par ailleurs, le directeur musical, ce qui veut dire, en clair, qu’il est responsable du son d’ensemble du groupe et, quand on voit à quel point le son d’ensemble de Earth Wind & Fire est subtil et complexe (12 musiciens !), on mesure la responsabilité de Larry Dunn dans cet accomplissement. Contrairement à un musicien lambda qui aura tendance à “caser” son instrument quelque part, il raisonnera toujours en fonction du son d’ensemble. Par conséquent, Larry Dunn est capable de tenir le rôle central dans un morceau, au piano par exemple, mais il est capable également de se contenter de subtils arrangements au synthétiseur, des arrangements qui recouvrent l’ensemble et lui apportent une classe inestimable. Il a suffisamment de compétence, de recul et d’humilité pour cela.
La section de cuivres, les Phenix Horns
Parmi les particularités immédiatement relevables de Earth Wind & Fire, il y a sa section de cuivres, dénommée les Phenix Horns : Louis Satterfield au trombone, Don Myrick au saxophone, Rahmlee Michael Davis et Michael Harris aux trompettes. Plutôt que de reprendre le système d’harmonie complexe des cuivres d’alors, les quatre compères vont se concentrer sur une approche plus percussive où les notes sont parfois jouées à l’unisson mais à des octaves différentes : le trombone dans l’octave du bas, le saxophone et une trompette en double sur l’octave du milieu et l’autre trompette, en général celle de Harris, dans l’octave supérieure où le contrôle et la précision de l’attaque de Harris vont définir le son d’ensemble. Le morceau September en est un bon exemple. Ecoutez attentivement les différentes interventions de la section cuivres :
D’autres collaborateurs inestimables
Le rôle du producteur et arrangeur Charles Stepney est crucial. C’est lui qui va leur apprendre, dès 1974, à composer des morceaux qui, bien que respectant leur nature profonde, vont également communiquer au grand public. Sans lui, EWF serait probablement resté un groupe obscur de Soul Progressive.
George Faison est le chorégraphe. Oui, vous avez bien lu : EWF avait un chorégraphe ! C’est particulièrement frappant sur les extraits de concert que vous allez voir : les membres du groupe évoluent sur scène de manière agencée, leurs gestuelles sont harmonisées et, sur scène, ça donne de l’impact.
Suite à la fascination de Maurice White pour l’Egypte Antique et le feeling indéniablement africain de leur musique, il sera demandé au créateur de mode Bill Whitten de concevoir leurs costumes de scène. C’est lui qui créera leurs tenues si adaptées à leur musique.
L’équipe étant au complet, l’entente et la complémentarité des membres étant au plus haut, et malgré le décès de leur mentor, EWF va pouvoir aborder son premier chef d’oeuvre.
La prochaine fois : l’album All ‘n All de Earth Wind & Fire