A la fin de l’article précédent, nous venions de finir la première face de l’album, plutôt surpris, voire éberlués par la qualité de ce que nous venions d’entendre. Fiévreusement, nous retournons maintenant le vinyle sur la platine tourne disques, impatients de savoir ce que la deuxième face va nous réserver. Je parle évidemment d’une époque que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaitre 😉
Beat It
Ça commence très fort et de manière très surprenante ! Ce morceau est incontestablement du rock dans l’esprit. Et pourtant, la manière dont Jeff Porcaro à la batterie, Steve Lukather à la basse (tous deux membres du groupe Toto) et Paul Jackson Jr. à la guitare, font tourner le thème de base est incroyablement funky. Un mélange de genres particulièrement heureux, l’apothéose étant le merveilleux solo du grand Eddie Van Halen !
Les paroles expriment le dégoût de Michael pour la violence des rues et le machisme des membres des gangs.
Billie Jean
L’intro de batterie a un son tellement particulier que, malgré le fait que ce motif rythmique soit commun à des centaines de chansons, il suffit d’entendre les premières notes pour savoir qu’il s’agit de Billie Jean. Il y a une raison à ça : Quincy Jones, le producteur et Bruce Swedien, l’ingénieur du son, en ont particulièrement soigné la prise de son. A l’aide de pièces de contreplaqué et de couvertures, ils vont donner à cette partie de batterie une sonorité unique.
Epique également a été l’enregistrement de la basse. Pendant plusieurs jours, Louis Johnson et Michael vont essayer nombres de basses pour trouver celle qui convient. Ensuite, Johnson va enregistrer la ligne de basse trois fois, pour lui donner ce son épais.
L’intro dure 28 secondes sans presque aucun changement, ce qui est inhabituel mais donne à la chanson une autre particularité unique que les danseurs apprécieront beaucoup car elle leur permet de s’échauffer pour se préparer à aborder le “corps” du morceau.
Human Nature
Une très belle ballade au rythme funky sur le plaisir qu’il y a à se promener la nuit dans New York et d’y faire, peut-être, une rencontre amoureuse.
Interprétée par les musiciens de Toto, Steve Lukather y tricote en arrière-plan un thème de guitare tout à fait délicieux et plein de subtilités. Le tout baigne dans des arrangements suaves et délicats.
P. Y. T. (Pretty Young Thing)
Un morceau au groove contagieux dont tous les instruments ont été arrangés “aux petits oignons”. La basse de Louis Johnson, en particulier, serait déjà passionnante en elle-même au point de n’écouter que cela 🙂
Le final du morceau est franchement passionnant avec son pont très rock et ses choeurs faisant penser aux petites souris de Cendrillon (les voix des choristes sont repassées dans un synthétiseur à voix, le Vocoder)
The Lady In My Life
Une déclaration d’amour fictive mise merveilleusement en chanson. Comme toujours, les arrangements sont magnifiques !
Fin de la deuxième face du vinyle et fin du disque
Bercé par l’atmosphère suave du dernier morceau, alors que ses dernières notes résonnent encore, on réalise qu’on vient d’écouter un très, très grand disque, un album d’exception et qu’on va souvent y revenir.
Par contre, en cette date du 30 novembre 1982 où on vient de l’acheter à sa sortie, on ne réalise pas encore à quel point cet album va devenir un véritable phénomène de société car cette adoration toute personnelle qu’on nourrit pour lui va déferler dans le monde entier.
La prochaine fois : L’avènement de Michael Jackson, Thriller, les vidéos