Episode précédent: L’avènement de Michael Jackson, Off The Wall
Voilà un album sur lequel il y a beaucoup à dire, et pour cause : c’est la plus grande vente d’albums de tous les temps, et de loin. J’ai trouvé plus pratique de séparer le sujet en trois articles, deux pour la musique elle-même et le troisième pour les vidéos qui en découlent.
L’équipe de Off The Wall est toujours là et s’est même étoffée de nouveaux membres prestigieux : Steve Lukather et Jeff Porcaro de Toto et Eddie Van Halen… Excusez du peu !
En fait, quand on examine la longue liste des personnes contribuant à cet album (je parle autant des musiciens que des techniciens), on rencontre des gens qui sont presque tous au plus haut niveau de maitrise artistique de leur carrière. Rien d’étonnant à ce qu’ils aient pu tous donner le meilleur d’eux-mêmes dans cet album.
Un disque de fusion
Michael Jackson s’est toujours intéressé à des tas de styles musicaux. Il ne se sent que peu concerné par ce cloisonnement endémique des genres dans la musique américaine. Qui plus est, l’idée qu’un album ne contienne qu’un seul hit et que le reste ne soit que des chansons moyennes le rebute. Dès le départ, l’objectif est de faire un album qui ne soit constitué que de hits. Avec sept singles (sur neuf morceaux au total) qui sont arrivés dans le Top 10, on peut largement lui concéder qu’il y est arrivé !
Wanna Be Startin’ Somethin’
Un morceau où la batterie est entièrement assurée par une boîte à rythmes, ce qui est nouveau à l’époque. Il s’agit de la LinnDrumm qui vient de sortir. Louis Johnson développe sa ligne de basse dessus d’une manière très funky. Le morceau est une véritable pièce d’orfèvrerie en matière d’arrangements. La tension constante, maintenue du début à la fin, explose dans le pont vocal à partir de 5 mn 09. Ce passage est en fait un plagiat d’une chanson de Manu Dibango qui gagnera son procès sur le sujet.
Baby Be Mine
Une très belle chanson de disco-funk, comme une petite soeur de Rock With You dans l’album précédent, Off The Wall, dont elle reprend quelques caractéristiques. Le pont final est de toute beauté avec ses déchainements de la section cuivres.
The Girl Is Mine
Une histoire amusante où Paul McCartney et Michael Jackson se disputent une femme. Gros carton en single.
Thriller
Après cet intermède léger, on passe aux choses sérieuses et la transition est bluffante. Décider de l’ordre des morceaux dans un album et de la transition entre les uns et les autres est une forme d’art en soi, normalement dévolue au producteur et à l’ingénieur du son en mastering (la finalisation).
Après une intro d’ambiance typique des films d’horreur, le morceau démarre d’une façon magnifique par une montée en intensité finalement ponctuée par un thème de section cuivres imparable et majestueux. A la première écoute, on comprend tout de suite qu’on a à faire à un morceau d’exception.
Un morceau incroyablement funky, qu’il est inutile de détailler ici : il faut l’écouter attentivement du début à la fin. Un régal pour les oreilles. Sur cette fin, justement, Vincent Price, célèbre interprète de grands films d’horreur, nous délivre une description glaçante, digne de ses meilleurs moments, et qui finit par son rire véritablement flippant. Un grand moment !
Fin de la première face de l’album vinyl
Et on est déjà sur les genoux face à une telle qualité d’album ! Et pourtant, ça ne fait que commencer…
La prochaine fois : Thriller, la musique II