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Après quelques années de cette recette magique (un album contenant au moins un grand hit), les musiciens se ressaisissent et reviennent à leurs sources tout en versant tribut à la musique actuelle de l’époque.
L’album Heritage
Daydreamin’ renoue avec leurs grandes pièces symphoniques, même si la section cordes est interprétée par des synthés/sampleurs :
I’m In Love, toujours ce feeling subtilement africain dans l’intro :
Welcome est un véritable chef d’oeuvre. La basse de Verdine White atteint les extrêmes graves avec une puissance tranquille et beaucoup de profondeur dans le groove. Les synthés sont parfaitement à leur place (merci Larry Dunn !). Les choeurs sont comme la voix des anges. Les Phenix Horns sont juste… Sublimes dans la façon dont ils amènent le morceau à son paroxysme :
L’album In The Name Of Love
L’album présente les mêmes qualités qu’Heritage : un mélange gracieux de sons modernes alliés au classicisme triomphant du groupe.
Rock It. Très surprenant par son côté moderne mais c’est vraiment du Earth, Wind & Fire. Majestueux, les Phenix Horns :
In The Name Of Love. Peut être le dernier grand morceau studio du groupe, omniprésent dans les concerts. Philip Bailey nous gratifie d’un pont magnifique :
Epilogue
Maurice White est diagnostiqué de la maladie de Parkinson dans les années 80 et il arrêtera de chanter avec le groupe sur scène. Il le quittera en 1994, contraint et forcé.
Au Rock ‘n’ Roll Hall Of Fame de 2000, Earth, Wind & Fire sera intronisé. Philip Bailey y fera un éloge émouvant de Maurice White : “Notre visionnaire, notre leader”, avant que celui-ci ne prenne la parole.
Maurice White décède en 2016, des suites de sa maladie, laissant le reste du groupe orphelin. Verdine White ne manquera pas de saluer son frère, son héros et son meilleur ami.
Earth, Wind & Fire continue à faire des concerts à guichet fermé dans le monde.
La vision musicale de Earth, Wind & Fire était majestueuse et ambitieuse, comme ont pu l’être, en leurs temps, celles de Count Basie et de Duke Ellington avec leurs big bands. Ils nous ont donné ce qui restera parmi les plus beaux fleurons de la musique afro-américaine… Et de la musique, tout court.
Pour finir, laissons la parole à quelques piliers du groupe.
Maurice White : “Chaque chanson que j’ai écrite venait d’un endroit vrai en moi. Un endroit où tout est sincère et beau.”
Philip Bailey : “Au-delà de la musique et des paroles, il y a quelque chose qui a touché les gens : notre sincérité. Elle était indéniable.”
Verdine White : ” Quand on s’est séparés, dans les années 80, pendant un temps j’ai pensé arrêter de jouer de la basse. Pourquoi continuer ? J’avais déjà fait partie du plus grand groupe du monde. En conséquence, j’avais déjà accompli ce que je pouvais faire de mieux de mon existence.”
Plusieurs cultures post-pharaoniques ont tenté de détruire les pyramides. Ça s’est avéré impossible. Elles semblent éternelles. Il se pourrait que le monument musical qu’est Earth, Wind & Fire soit aussi indestructible que les pyramides qui ornaient les pochettes de leurs albums.