Le logement coûte de plus en plus cher aux Français[1]. Aujourd’hui, 57,5% des Français sont propriétaires de leur résidence principale, une part en progression quasi continue depuis 1985. La France occupe la 8ème place des pays de l’Union européenne où en moyenne un peu plus de 60 % de la population est propriétaire de sa résidence principale[2]. La Roumanie occupe le 1er rang avec 95 % des ménages propriétaires de leurs logements, suivie par la Pologne et l’Espagne. Mais le niveau des prix de l’immobilier résidentiel, en constante progression depuis 2016, limite l’accès à la propriété pour les jeunes ménages, 20% seulement des moins de 30 ans étant aujourd’hui propriétaires. La valeur moyenne des maisons ou des appartements s’élève à un peu moins de 194.000 €. En 2020, 28,5 % de la dépense de consommation finale des ménages était allouée au service du logement, premier poste de dépense, loin devant l’alimentation ou les transports.
Le vieillissement démographique, la multiplication des décohabitations provoquées par les ruptures conjugales et les recompositions familiales conduisent les parents à rester dans leur logement après le départ de leurs enfants, ou le conjoint survivant lorsqu’un des membres du couple décède. Ces tendances contribuent à diminuer nettement le nombre de personnes par ménage et par logement : un peu plus de 3 personnes en moyenne en 1968 à comparer avec 2,3 personnes en 2016. Le nombre de mètres carrés occupés par une personne est passé de 23 m2 en 1970 à 40 m2 en 2006, chiffre resté stable depuis.
D’après les dernières données disponibles datant d’il y a environ 5 ans, la surface moyenne des logements s’élève à 90,9 m2 en France métropolitaine, celle des maisons continuant d’augmenter très légèrement, tandis que celle des appartements recule. Les logements comptent en moyenne 4 pièces d’habitation. Les ménages propriétaires disposent en moyenne de 109 m2, alors que les locataires disposent de moins de 70 m2. Les ménages âgés disposent en moyenne de 60 m2 par personne, alors que ceux de moins de 30 ans disposent d’un peu plus de 30 m2. En ville, la surface moyenne par personne est de 31 m2, alors qu’elle est de 47 m2 dans les communes rurales. Près de 70 % des logements disposent d’au moins une pièce de plus que la norme officielle reconnue, alors que 8,4 % n’atteignent pas cette norme et génèrent des situations de surpeuplement.
A cause des règles d’urbanisme locales qui limitent les hauteurs de construction, les hauteurs sous-plafond ont diminué de 27 cm dans les appartements et 9 cm dans les maisons.
Le logement est le lieu où l’on vit : un appartement, un pavillon, une maison… Il est composé de plusieurs pièces, chacune ayant, selon les occupants, une ou plusieurs fonctions particulières. Leur agencement, leur aménagement et leur fonction dépendent de la manière de vivre de chacun.
- L’entrée : sas entre le dehors et le dedans, elle fait la jonction entre la zone publique de l’extérieur et la zone privée ; elle occupe une position centrale sur la façade de la maison et distribue les accès à la partie jour et à la partie nuit de l’habitation ; simple couloir ou hall, sa taille varie entre une surface de quelques mètres carrés et une spacieuse « galerie » parsemée d’indices économiques et culturels : tableaux de maître, commode Louis XV, portemanteau croulant sous les vêtements, chapeaux, parapluies… ; avec la diminution des surfaces, l’entrée tend à être sacrifiée par les promoteurs et les architectes d’intérieur, qui vantent
l’« espace » et le « décloisonnement » ; elle comporte souvent un placard qui servira de vestiaire pour ranger vestes, manteaux, chaussures, sacs…
- Le salon : autrefois dénommé séjour, ses fonctions ont beaucoup évoluées ; sa surface stagne autour 21 m² en moyenne ; il est destiné à rassembler et à accueillir, la famille, les amis ou toutes personnes hôtes ; à l’origine le salon est meublé et décoré pour créer une atmosphère de confort et de convivialité, tout en montrant de manière plus ou moins ostentatoire un statut social ; ce cloisonnement a progressivement disparu, le salon devenant une extension de la salle à manger, voire de la cuisine « ouverte », où l’on continue à prendre les repas tout en effectuant d’autres activités telles que lire, regarder la télévision ou écouter de la musique ; le mobilier peut être composé d’un canapé, de fauteuils, d’une bibliothèque, d’une table basse, d’une commode et d’un secrétaire…
- La cuisine : apparue à la fin du 19ème siècle avec la généralisation de l’eau courante, du gaz et de l’électricité, dédiée à la préparation des repas, la cuisine est située de préférence, proche de l’entrée et du garage, facilement accessible lors du retour des courses ; dans les logements bourgeois, elle tient à distance la domesticité qui doit par ailleurs emprunter un escalier ou une porte de service ; à l’inverse pour les classes moyennes, la cuisine est le cœur de la maison ; sa taille doit permettre de prendre les repas, voire d’accueillir les enfants qui font leurs devoirs sur un coin de la table en formica où la maman prépare les plats ; souvent la cuisine est également le lieu où s’échangent des conversations plus intimes que dans la salle à manger ; le format traditionnel de la cuisine a été peu à peu remplacé par des « coins cuisines » ou des cuisines « ouvertes » inspirés des modes de vie américains, permettant de préparer les repas tout en discutant avec les autres membres de la famille ou les convives ; un bar peut lui être adjoint permettant ponctuellement de prendre un repas rapide ; selon sa taille, elle est équipée d’une table, d’un réfrigérateur, d’un four, d’une gazinière ou de plaques électriques, d’une hotte aspirante, d’un évier, d’un lave-vaisselle et d’une table où la famille peut s’installer pour manger.
- La salle à manger : au 19ème siècle, elle permet de partager les repas lors de circonstances spéciales, telles que les anniversaires ou autres fêtes à caractère plus ou moins religieux, entourées d’un cérémonial particulier, touchant à la vaisselle, mais surtout à la nature et au nombre de plats et de boissons servis ; en dehors de ces occasions, cette pièce désacralisée, a plus ou moins disparu des nouveaux plans, absorbée par le salon-pièce à vivre, ou recyclée en chambre ; elle peut être équipée d’une table et de chaises, et comporter des meubles de rangement de la vaisselle, ouverts pour en montrer la richesse, fermés pour une moindre ostentation.
- La chambre : pièce privée par excellence, elle apparait à la fin du 18ème Siècle comme l’endroit où toute la famille dort ; progressivement, les parents prennent un peu d’indépendance en installant une séparation plus ou moins étanche sur le plan visuel et sonore et les enfants se voient attribuer des chambres, individuelles ou pour plusieurs d’entre eux, rassemblés par sexe, âge ou affinité ; la taille moyenne des chambres est de 12,3 m², les toutes petites chambres comprises entre 5 et 9 m² sont de plus en plus rares ; les lits deviennent de plus en plus confortables et sont associés à des tables de chevet, des commodes, des armoires… chacun aménage sa chambre en fonction de son âge, de ses goûts et de sa créativité, les jouets laissant progressivement la place aux livres, puis aux appareils connectés pour regarder des séries ou chatter avec ses amis ; un meuble permet de travailler, les parents aisés disposant d’une « suite parentale » combiné avec un « dressing » et une salle de bains attenantes.
- La salle de bains : elle est la pièce où l’on se lave et où l’on prend soin de son corps ; plus ou moins partagée entre les membres de la famille, elle comporte un lavabo, une armoire à linge et une pharmacie ; le bidet tend à disparaitre sauf chez les plus de 60 ans ; de même, la baignoire qui perd du terrain depuis une dizaine d’années, est encore présente dans 56 % des logements ; plus gourmande en eau et en surface, elle souffre de ne pas être facilement accessible pour une grande partie de la population vieillissante ; dans 41 % des logements, l’eau chaude met plus de 30 secondes à arriver ce qui représente un gaspillage moyen de plus de 7.500 litres d’eau par an.
- Les toilettes : le logement « décent » défini par la loi comporte une installation sanitaire intérieure au logement comprenant un WC, séparé de la cuisine et de la pièce où sont pris les repas, et un équipement pour la toilette corporelle, comportant une baignoire ou une douche, aménagé de manière à garantir l’intimité personnelle, alimenté en eau chaude et froide et muni d’une évacuation des eaux usées ; dans les trois quarts des appartements, les WC sont séparés de la salle de bain.
- Le grenier : situé sous le toit, il est utilisé pour ranger et déposer tout ce qui ne sert pas souvent ; que ce soit en maison ou en appartement la part de logements possédant un grenier a été divisée par 3,5.
- La cave : elle tend à disparaitre : que ce soit en maison ou en appartement la part de logements possédant une cave a été divisée par 12 ; comme le grenier et le garage, elle devient un lieu de rangement d’équipements et d’objets qui ne servent pas souvent ; néanmoins, certaines caves continuent d’être un lieu de rangement et de conservation de la nourriture pourvu que sa température puisse être stable et inférieure aux autres pièces de la maison.
- La terrasse et le balcon : un appartement sur deux possède un balcon ou une loggia. Ces extensions ayant été récemment multipliées par 3, tendance qui devrait se confirmer avec le nouvel engouement pour les espaces extérieurs qui s’est notamment manifesté à l’occasion du confinement.
- Le garage : lieu où l’on gare la voiture et les éventuels deux roues et vélos, mais aussi nombre d’équipements de bricolage et de jardinage ; 86 % des logements individuels ont un parking ou un garage, souterrain ou de plein air alors que seulement 64 % des immeubles collectifs possèdent des places de stationnement ; 56 % des logements ne disposent pas d’un local à vélos ou à poussettes.
- Local à poubelles : 41 % des immeubles n’en possèdent pas.
- Le jardin : la quasi-totalité des maisons construites après 1975 ont un jardin.
Patrick BOCCARD
[1]https://www.insee.fr/fr/statistiques/5432495?sommaire=5435421
[2] https://lefortuniste.fr/plus-le-pays-est-riche-moins-il-y-a-de-proprietaires/