L’album Cosmo’s Factory (suite et fin)
Up Around The Bend
Who’ll Stop the Rain est une autre chanson sur la guerre du Vietnam. La pluie sert de métaphore aux bombes qui tombent par milliers :
I Heard It Through The Grapevine est à l’origine une création de Gladys Knight And The Pips mais sa version la plus connue reste celle de Marvin Gaye. Le groupe arrive à en faire une pure création de CCR :
Long As I Can See The Light
CCR entame une tournée européenne triomphale qui aura pour point d’orgue un concert fabuleux au Royal Albert Hall de Londres.
L’album Pendulum
Après le merveilleux Cosmo’s Factory, Pendulum fait l’effet d’une douche froide. Le groupe prend le chemin de la recherche sonore et de nouvelles directions musicales. Ce genre de stratégie n’est pas vraiment leur fonds de commerce. Sauvés comme par miracle de ce désastre, deux morceaux parmi les plus remarquables de CCR tirent leur épingle du jeu et auraient mérité haut la main de faire partie de Cosmo’s Factory.
Hey Tonight représente à la perfection CCR à son plus haut niveau. Après une intro de guitare pour le moins exaltante, on est en présence du plus pur style CCR dans l’arrangement des instruments, le son et le chant. S’il ne fallait en garder qu’un…
Have You Ever Seen The Rain est peut-être la plus belle ballade de CCR et comme une petite soeur au rock puissant Hey Tonight :
Dans l’absolu, et seulement dans l’absolu, Pendulum est un bon album. Beaucoup de groupes à la réussite moyenne auraient vendu leur âme pour sortir un album de cette qualité. Le problème est qu’entre Bayou Country et Cosmo’s Factory, CCR nous avait habitué à un tel niveau de qualité que Pendulum devenait, en comparaison, totalement insuffisant.
Déception artistique vis à vis de l’album ou lassitude de la direction autocratique de son frère, Tom Fogerty quittera le groupe après cet album, ce qui ne va pas arranger les choses. Il y a des groupes comme ça où chaque membre est irremplaçable, peu importe l’impression de contribution modérée à l’ensemble qu’on peut lui accorder.
L’album Mardi Gras
CCR se retrouve donc à l’état de trio. Peut être sensible aux critiques de son frère, John Fogerty décide de démocratiser la direction musicale de l’album. Bien mal lui en prend car ça va être encore pire. CCR se noie dans un éparpillement de directions musicales. La descente aux enfers continue.
La seule chose remarquable dans cet album est sa pochette qui est vraiment magnifique (en illustration au début de cet article). Sinon, deux chansons surnagent sans problème.
Someday Never Comes est une très belle ballade remarquablement interprétée par John Fogerty :
Sweet Hitch-Hiker est un rock puissant, typique du style CCR. Leur dernier 🙁
Ces deux morceaux, tous deux de John Fogerty, sont noyés au milieu de morceaux très moyens composés et chantés par Stu Cook ou Doug Clifford. On aurait eu à faire au premier album de ces deux derniers, il aurait été possible d’être charitable. Mais il s’agit du dernier album de Creedence Clearwater Revival ! Une bien piètre épitaphe 🙁
Epilogue à CCR
Dégouté de voir sa tentative de démocratisation échouer et désormais persuadé qu’il n’a plus besoin de CCR pour faire de la musique (ce qui est devenu horriblement exact !), John Fogerty jette l’éponge, quitte le groupe et entame une carrière solo qui nous donnera quelques bien beaux albums. Doug Clifford, Stu Cook et Tom Fogerty auront des carrières en pointillés.
John Fogerty réapparaitra régulièrement sur le devant de la scène du rock avec quelques succès, dont l’inoubliable Rockin’ All Over The World :
Le groupe CCR est mort mais sa légende ne va faire que s’amplifier au fil du temps. A tel point qu’il est devenu impossible d’envisager l’Histoire du rock ‘n’ roll sans Creedence Clearwater Revival.