Jean-Luc Maxence – Comment scrutes-tu dans ton rétroviseur, Gilles?
Gilles Pudlowski – Comment je regarde dans le rétroviseur ? Je pense que j’ai eu beaucoup de chance dans ma vie et que tu en représentes une, ma première… quand tu m’as accepté, à mi-temps, comme « Directeur Littéraire » là ou habita André Gide, au 23 rue Vaneau, aux Editions de L’Athanor. Je ne l’oublierai jamais. Après, ce fut Jean-Claude Lattès, puis tout s’en suivit. Ensuite, le lancement du PUDLO qui devait avoir un retentissement international… Aujourd’hui, le site LES PIEDS DANS LE PLAT a une influence comparable aux phénomènes les plus célèbres des réseaux sociaux. Ceux qui ne m’aiment pas disent que je suis le plus malin ; ceux qui m’aiment, le moins stupide !
JLM- Pour toi, existe-il une contradiction entre l’art de la cuisine et la littérature?
Gilles Pudlowski – Pas vraiment. L’un peut compléter l’autre. N’oublions pas qu’un poète célèbre écrivait en substance : « il n’y a pas que du hasard, il n’y a que des rendez-vous ». C’est aussi par la table, par le bon restaurant, par une table copieuse et bonne, qu’on a pu faire connaître ta petite revue de poésie PRESENCE ET REGARDS comme à des personnalités des Lettres tels Frank Maubert ou Pascal Oury qui vient d’entrer à l’Académie Française.
Je t’ai fait rencontrer rue Vaneau Georges Pérec dont tu éditas, je me souviens, une étonnante et belle photo à la Une de PRESENCE ET REGARDS. Et j’entends encore de longs dialogues passionnés de toi avec Perec dans ton arrière-boutique. Au début, tu fus mon premier petit “patron”, comment puis-je l’oublier ?
JLM- Et moi, je souhaite achever notre courte conversation par un coup de projecteur sur ton recueil LITANIES DU BLUES qui fut, parole de spécialiste, de réelle et haute qualité, et dont je n’oublierai jamais la dédicace !
Gilles Pudlowski- C’est vrai : tu fus bel et bien un camarade de chance, de destin, de première classe, un « porte-bonheur » en somme !