Un spectacle proposé à la Maison de la Poésie de Paris.
Une rencontre détermine toujours le cours des choses. Si l’Homme est seul, il a toujours besoin des autres. C’est un paradoxe, ainsi qu’une lapalissade : si d’un côté, pour s’affirmer, devenir lui-même, l’être humain a besoin de sa solitude, sans les rencontres, sans les échanges avec d’autres semblables, il ne serait rien.
La théorie vaut pour un Big Bang comme pour un rendez-vous entre deux êtres. Entre ces deux êtres, les univers souvent s’évitent, parfois se côtoient, et plus rarement, fusionnent.
Entre Olivier Adam, l’écrivain, et Florent Marchet, le chanteur, l’histoire date d’il y a plusieurs années déjà. C’est le premier qui a découvert les albums du second, et les écoutait en boucle, pendant qu’il écrivait. Des points communs assez évidents réunissent leurs deux univers : un côté torturé, une sensibilité et une fragilité à fleur de peau, et puis des thèmes qui reviennent inlassablement, la perte, l’absence, la famille…
Puis ils se rencontrèrent, et Florent Marchet apprécia autant les œuvres d’Olivier Adam que l’inverse.
Sur scène, à la Maison de la Poésie, les deux artistes aux faux airs de frères proposent ensemble un spectacle… Renversant.
S’agissant de choisir des extraits significatifs du dernier roman d’Olivier Adam, « La Renverse », et de les accompagner en musique, les chansons de Florent Marchet s’imposent d’elles-mêmes. Personne d’autre n’aurait été plus naturel que lui pour accompagner Olivier Adam dans sa lecture. On assiste à un véritable numéro d’homme orchestre de la part du chanteur, jonglant entre sons électroniques, clavier, guitare…
Les mots d’Olivier Adam n’en trouvent que plus d’écho dans la nuit. Exprimant la trame principale de son roman, l’histoire d’Antoine, dont la famille explose après un scandale politico-sexuel, et de sa fuite, il nous embarqua dans son univers.
À la fin, l’espace de quelques instants, les rôles s’inversèrent ; Florent Marchet lut, et Olivier Adam chanta.
« Rebelle(s) » en fut ému. En espérant très bientôt une nouvelle représentation de ce spectacle fort et mélancolique…
Christophe Diard