Cette troisième livraison de REBELLE(S) ose évoquer quelques « cons » qui paralysent notre pays. Le Dossier sur ce thème tente résolument de ne pas céder à un sectarisme qui empêcherait toutes les initiatives de rapprochement « transhumaniste ».
En « néo-jungien » têtu, pour préserver l’âme de la planète, interdisons-nous de nous enfermer dans une approche essentiellement rationaliste, laquelle est loin d’englober toutes les possibilités d’explication de la vie.
Rappelons-nous alors une exhortation de Carl Gustav Jung qui, à 58 ans, commentant un texte d’Arthur Koestler, écrivait : « Il existe une vie psychique, intérieure, irrationnelle, la vie spirituelle dont pratiquement personne, à l’exception de quelques mystiques, ne sait ni ne veut rien savoir. La vie intérieure est généralement considérée comme un non-sens que l’on doit fuir le plus rapidement possible. Curieusement, cela s’applique aujourd’hui aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest ».
Stricto sensu, l’Église catholique, apostolique et romaine, en dépit de son chef charismatique le pape François qui prêche la miséricorde, n’en finit pas d’excommunier autour d’elle. Elle oublie qu’une certaine tolérance est seule susceptible d’adoucir le heurt généralisé des fondamentalistes religieux qui assassinent. Il n’est pas mort le « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens » de l’abbé Amalric contre les cathares.
Malheureusement, notre début de vingt-et-unième siècle menacé d’obscurantisme à la Daesh, refuse parfois, lui aussi, toute forme d’ouverture. Que de religions accusent celles d’à côté d’être des sectes ! Que de bras étroits trouvent encore plus jansénistes pour ne pas accueillir le Grand Autre fraternel.
Nos théologiens savants, chrétiens ou non, n’en finissent pas de chasser tout mode de pensée acceptant le mélange d’opinions. Ils boudent cet antique système de philosophie grecque qui consistait à concilier toutes les opinions en n’hésitant pas à mêler vues et doctrines différentes.
J’aime à souligner que le mot « syncrétisme » est le mot maudit par excellence de nombreux théologiens conformistes. Je le déplore. À mes yeux, ce réflexe en effet obstrue toute vision élargie de la véritable spiritualité du vingt-et-unième siècle.
Dès sa création, R.B.L s’est refusé à se figer dans une pensée immobile. Il a aimé communier à cette idée de syncrétisme puisque son universalité et son actualité ne lui ont jamais semblé aussi utiles pour demeurer « pas comme les autres » et, avant tout, quêteur et constructif. Chassons les « cons » dogmatiques, figés, pour aider à la sauvegarde du futur !
Jean-Luc Maxence