Le monde a chaud, soif, faim.
Mais plus encore, la terre tremble.
« Le nombre de pays en conflit a doublé en une décennie » (banque mondiale).
Les populations craignent ces guerres car au bout du chemin, il n’y a que mort, exil et désolation.
Elles le savent, c’est comme dans la fable, « s’ils ne meurent pas tous, tous sont frappés ». Sauf que ce n’est pas une fable mais une terrible réalité pour une grande partie des citoyens du monde.
Alors, « la haine engendre la haine, la peur engendre la peur » (Martin Luther King). L’engrenage devient ainsi inévitable.
Certains hommes exceptionnels ont tenté (et réussi parfois) à stopper ou ralentir la folie du monde.
Ils ont eu du courage, de l’énergie pour prendre des initiatives et « casser les frontières », les préjugés, stopper la haine de l’autre.
Daniel Barenboïm, l’un des plus grands pianistes, chef d’orchestre et directeur musical de sa génération, est de ceux-là.
Au moment où il s’apprête à fêter ses 80 ans, le 15 novembre prochain, il vient malheureusement d’annoncer qu’atteint d’une « maladie neurologique grave », il se met en « retrait de ses activités ».
C’est une bien triste nouvelle et tout en lui souhaitant le meilleur pour sa santé, il nous parait important de lui rendre hommage et de le remercier pour son immense talent et son extraordinaire combat mené pour la réconciliation des peuples.
Né d’une famille juive, il co-fonde en 1999, avec son ami l’écrivain chrétien américano-palestinien Edward Saïd, le West-Eastern Divan Orchestra qui réunit chaque année des musiciens d’Israël et des pays arabes voisins qui viennent en Europe pour se former. Ces jeunes apprennent à se connaître, à travailler ensemble, à élaborer un projet collectif. L’art transcende tous les préjugés. La musique devient bel et bien « l’aliment de l’amour » (William Shakespeare dans La nuit des rois)
Dans des propos recueillis par le Nouvel Observateur, Daniel Barenboïm, « messager de la paix » des Nations Unies, explique : « La seule idée politique qui était derrière le projet était qu’il n’y a pas de solution militaire à ce conflit, et qu’il ne faut plus attendre que la politique le règle. Nous devons tous combattre l’ignorance qui règne dans chacun des deux camps, à propos de l’autre; apprendre à respecter la logique du « narratif » de l’autre. Cet orchestre a été fondé contre l’ignorance. Comme je suis musicien, j’ai agi dans la musique. »
« La culture joue un rôle important dans les situations de conflit ou de post conflit : les traditions et le patrimoine culturel sont un instrument de réconciliation » (Nations Unies).
Merci Monsieur Barenboïm et Bon anniversaire