Voici le récit d’une introspection aux confins de son âme et de son métier de professeur de lettres, que nous livre Dalie Farah, qui un matin d’hiver 2017, en traversant hors du passage piéton, reçoit une gifle monumentale d’un inconnu, après lui avoir fait un doigt d’honneur.
On est vite tenté de se dire: elle l’a cherché !
Provocation !! Insoumission ? Révolte ?
Comment une femme peut-elle faire surgir en elle autant de violence, sans craindre les conséquences ?
C’est ce que ce récit, au taux d’alcoolémie élevé de révolte, explique.
Entre défi et réaction d’un geste chargé de symbole, on est en droit de se demander qui de la victime ou de l’agresseur est le plus responsable. Un geste impudique comme un réflexe conditionné chez une femme intègre, qui ne ménage pas sa peine ; elle a appris à se rebeller envers l’autorité, surtout masculine. Elle a enfoui, dans son corps de petite fille, de la honte.
Un geste impudique comme un croche-pied à la bonne éducation. Un geste impudique pour exorciser son humiliation. Dès lors, ce geste est décliné et pointe du doigt tous les aspects de la société où les injustices sont criantes.
Entre l’admiration de la part de ses élèves et la culpabilité que lui renvoient ses collègues, elle cherche une issue et tente de comprendre et d’analyser l’origine de cette violence.
Les bribes de dialogues émanant de la salle des profs fusent et mitraillent la pseudo-éducation.
Voici un livre irrévérencieux, politiquement incorrect, à lire des deux mains paumes ouvertes et non d’un seul doigt.
Alexandra Touitou Sénéchi