Stan Laurel, né Arthur Stanley Jefferson en Angleterre (1890) et mort à Santa Monica en Californie (1965) a participé comme acteur ou réalisateur à plus de 170 films durant une carrière où il a brillé au firmament. Enfant de la balle – ses parents étaient comédiens -, il commença sa carrière au Music-Hall et fut un temps la doublure de Chaplin avant qu’il ne partent tous deux pour l’Amérique au sein de la même troupe.
Il restera dans les mémoires comme le compère hilarant et chapeauté d’Oliver Hardy avec lequel il tourna 107 films dont 23 longs métrages, il se maria aussi 5 fois ; à moins que ce ne soit l’inverse. Ginger Rogers et Fred Astaire se détestaient cordialement mais Laurel et Hardy furent de grands amis jusqu’à la mort de Hardy en 1957 dont Laurel ne se remit jamais vraiment.
Tout comme pour Hardy, son nom a été donné à un astéroïde de la Ceinture Principale, constituée de milliards de petits corps tournant autour du soleil. Maintenant qu’ils ont rejoint le firmament au sens propre, (2865) Laurel et (2866) Hardy n’ont aucune chance de se recroiser un jour, leurs éléments orbitaux n’étant pas les mêmes, à l’instar de l’argument du périapse qui n’est pas le nom d’un cheval de course ou un traité de scolastique médiévale mais la trajectoire de l’orbite. Y rentre dans son calcul un vecteur d’excentricité, ce qui leur va bien à tous deux.
Impossible de trouver dans l’Encyclopédie galactique en vingt-huit volumes in-folio la moindre information sur leurs masses respectives, dont on sait pourtant qu’elles n’étaient pas les mêmes. Leurs magnitudes absolues, c’est-à-dire leurs luminosités, sont par contre quasi-identiques. Ne dit-on pas « Laurel et Hardy », associant ces artistes pour l’éternité, en un tout d’égrégore spirituel et chapeauté. Hats Off* – « chapeau bas ! »
Éric Desordre
*Hats Off est un film muet de 1927, celui qui a révélé le tandem comique au grand public. Il est le seul film de Laurel et Hardy dont les bobines aient été définitivement perdues. On ne le connait que grâce aux photos de tournage.