Il y a, dans l’addiction aux drogues, un parallèle à faire avec le suicide. Quelque soit la drogue, soi-disant douce, dure ou légale, son effet reste une altération de la conscience, et quoi qu’en disent Carlos Castaneda et autres promoteurs d’une conscience qui serait augmentée par certains stupéfiants, la drogue opère une scission avec la conscience des choses, du monde, des autres. Si la vie est conscience, alors la prise de drogue entraîne une scission de l’être et de la vie, une mort lente, une descente vers l’extinction de ce qui est conscient de vivre.
On peut alors imaginer que c’est le régime applicable au suicide qui devrait s’appliquer à la prise de drogue. Si je décide de me suicider, cet acte n’est pas punissable par la loi. Même si je me rate, je ne serai point poursuivi pénalement. Il devrait en être de même pour le consommateur de drogue. Après tout, s’il veut se détruire, ou juste éteindre progressivement la flamme vitale qui l’anime, c’est son choix.
Par contre, si quelqu’un, au lieu de m’aider à relever la tête, m’encourage dans mon suicide, m’y pousse, me fournit les armes ou outils nécessaires à mon acte, le voici commettant un délit ou un crime. Et c’est normal. Ce n’est pas parce que je te dis « tue-moi », que si tu le fais tu ne seras pas un meurtrier.
Même celui qui ne fait que « porter assistance » en aidant quelqu’un à se suicider, tombe sous le coup de l’article 223-6 du Code pénal qui réprime la non-assistance à personne en danger.
Dépénalisons complétement la consommation de drogue
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