Le mouvement « En Marche » fondé par Emmanuel Macron connaît aujourd’hui une désaffection inquiétante chez les militants. Ce soi-disant nouveau parti fait-il réellement de la politique autrement ? Ou cache-t-il une vérité dont on ne veut pas parler ? Et quel rôle joue Brigitte Macron ?
De nombreux marcheurs ont quitté « En Marche » car ils ressentaient une absence sévère de démocratie interne, estimant même que son organisation politique était digne de l’Ancien Régime. A bien regarder les statuts d’ « En Marche », on peut être frappé par le manque de représentativité de la base militante. Cela ne s’est jamais vu dans un parti politique français. La liberté d’opinion et d’expression est complètement bafouée et aucune critique ne peut être émise contre le pouvoir et ses abus. Invraisemblable ! Certes, le mouvement a rassemblé de nombreux partisans grâce notamment aux réseaux sociaux. Mais les chiffres ne permettent pas de rendre compte de l’effet castrateur exercé sur les marcheurs qui, s’ils peuvent organiser librement des barbecues, des apéros ou encore des dîners-débats entre eux, demeurent malheureusement des militants novices auxquels on empêche de participer aux décisions du mouvement. Mais d’où vient cet effet castrateur ?
Une politique de la castration
L’hyperprésidentialisation actuelle de la République Française peut se comprendre à bien des égards comme une des manifestations du refus de l’angoisse de castration. Lors de son allocution devant l’Assemblée Nationale le 04 juillet 2018, le premier ministre Edouard Philippe ironisait d’ailleurs sur sa relation avec le président : « Je me sens mal, si mal. J’ai la boule au ventre tous les matins à l’idée de bosser avec ce castrateur ». L’ironie du premier ministre français en dit long sur la psychologie macronienne. On reconnaît le castrateur au fait qu’il ne s’est jamais plié à l’angoisse de castration et qu’il a toujours su maintenir son Moi infantile omnipotent. Les français ont pu s’en apercevoir lorsque le président a remis en place avec un ton moralisateur inouï un jeune collégien qui a eu l’impudence de l’appeler « Manu ». Les caméras ont ainsi pu filmer la puissance castratrice du président. Mais d’où provient-elle ? Les psychanalystes savent qu’il faut toujours commencer par analyser la cellule familiale. Première observation : le jeune président est très discret sur sa famille. Ses parents, Jean-Michel Macron et Françoise Noguès, sont tous deux médecins. Emmanuel est l’aîné d’une fratrie composée de sa sœur Estelle et de son frère Laurent qui sont également tous les deux médecins. Il est à noter que les parents d’Emmanuel ont perdu une petite fille avant la naissance d’Emmanuel. Du coup, il est à se demander si la disparition de cette sœur aînée n’a pas engendré au sein de la cellule familiale une névrose d’angoisse ?
Mais c’est certainement l’épouse du jeune président qui nous apporte le plus d’éléments. Le fossé générationnel qui sépare Emmanuel et Brigitte a bien entendu été le centre de discordes dans la famille. Si Brigitte Macron aime à déclarer que « le seul défaut d’Emmanuel, c’est d’être plus jeune qu’elle », on peut s’interroger quant à la place maternelle qu’occupe la première dame de France. Si Brigitte incarne une mère pour Jupiter et les!Français, il est plus que probable qu’elle dissimule également un aspect obscur. Il y a certainement une mère dévorante, une ogresse castratrice qui habite en elle. Ceci pourrait alors nous éclairer sur le comportement de notre président castrateur à son tour. Oui, il faut supposer que le président Macron est un jeune loup aux dents longues qui tire son ambition de son complexe de castration non résolu.
Le complexe de castration chez Freud
Que nous dit Freud sur la castration ? Si la médecine définit la castration comme une mutilation physique de l’organe reproducteur, la psychanalyse y voit plutôt une expérience psychique qui apparaît dès l’enfance. La castration, c’est ce moment particulier où l’enfant reconnaît la différence sexuelle, cet instant symbolique primordial où il rompt avec le sentiment illusoire d’omnipotence. Cette rupture est rendue possible par la distinction qu’il perçoit entre les hommes et les femmes d’un point de vue anatomique. L’enfant prend conscience des limites du corps. La psychanalyse nous dit également qu’il ne faut pas réduire la castration à un instant symbolique qui serait limité dans le temps. Si cette expérience psychique surgit très tôt dans l’enfance, il se répète inlassablement tout le long de la vie. D’ailleurs, l’analyse personnelle a pour fonction de faire revivre consciemment cette expérience de la castration que nous avons tous tendance à refouler. Accepter la souffrance qu’implique la perte de l’omnipotence et les limites du corps, tel semble être l’un des objectifs de la cure analytique.
C’est en 1908 que Freud décrit le complexe de castration à partir du cas clinique du petit Hans. On peut repérer 4 étapes majeures dans le complexe de castration chez le garçon qui diffère sur plusieurs points chez la fille.
1) Dès son plus jeune âge, le garçon s’invente une croyance : tout le monde est doté d’un pénis.
2) Les parents mettent en garde le garçon contre ses désirs incestueux. Freud lie le complexe de castration au complexe d’Œdipe. La menace de castration est le dispositif psychique que les parents utilisent pour faire comprendre au garçon qu’il risque d’être dépossédé de son pénis s’il continue à vouloir destituer son père et posséder sa mère. Les menaces verbales et les multiples interdictions visant à restreindre la libido infantile vont ainsi former le « surmoi », l’ensemble des barrières psychiques qui permet de contenir le « ça », le réservoir des pulsions inconscientes.
3) Plus le garçon découvre la zone génitale, et plus il réalise l’absence de pénis. Mais la croyance du garçon est tenace. Il refuse le principe de réalité et se forge une autre croyance : les filles ont un petit pénis qui grandira plus tard.
4) La croyance du garçon s’éteint lorsqu’il fait le lien entre les femmes d’âge mûr sans pénis et sa mère. L’angoisse de castration surgit et se concrétise lorsque la perception de l’absence de pénis chez la femme est associée au rappel des menaces parentales concernant les pratiques auto-érotiques et les désirs incestueux du garçon.
Freud nous explique que les désirs incestueux sont maîtrisés sous les effets de la castration. C’est l’angoisse de castration qui contraint le jeune garçon à accepter la loi du Père, à renoncer au désir incestueux avec la mère et qui met ainsi fin au complexe d’Œdipe. Cette crise est essentielle car elle permet l’identité masculine du garçon. Elle a été féconde puisque le garçon a apprise à gérer sa frustration et à engendrer ses propres limites.
Le conflit oedipien d’En Marche
Au regard de sa soif de pouvoir et de son amour indéfectible pour Brigitte (mère substitutive et castratrice), il est certain qu’Emmanuel Macron n’a pas résolu son Œdipe et son complexe de castration. Il persiste dans une relation castratrice qu’il a certainement vécue avec sa mère génitrice et devient lui-même castrateur par refus de perdre son Moi infantile omnipotent.
La non résolution oedipienne d’Emmanuel Macron ne peut que plonger son mouvement politique dans la même impasse. Il y a un effet direct sur la personnalité de Jupiter mais aussi sur le mouvement « La République En Marche » qui se fonde finalement sur la non résolution oedipienne d’Emmanuel Macron et non sur une conviction politique. Il n’y pas de logique partisane ou de militantisme politique dans ce mouvement. Il y a chez les adhérents un transfert sur le couple Macron. S’il existe un sentiment d’appartenance politique, il faut dire qu’il est aussi évanescent qu’un Big Mac.
Frédéric Vincent