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Quand ma lune bleue redevient or

Bertrand Pavlik Par Bertrand Pavlik
9 avril 2022
dans Rock and Folk et Musique(s)
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I’m dead © Thomas Hawk

La vie après la mort est un sujet génial ! J’adore ce genre de thème. Merci à la rédaction de Rebelles. Je suis content car je vais pouvoir raconter n’importe quoi ! Qui va me contredire ? Qui peut dire que je ne vous balance que des cracks ? Personne n’en est revenu de la mort ou bien c’est tellement bien l’au-delà qu’ils n’ont pas envie d’en faire de la publicité. Faire une page rock sur la vie après la mort, c’est cool. Je me sens un peu comme Bob Seger quand il chante cette super ballade « Against The Wind ».

Long Live Rock

La vie après la mort, c’est carrément rock n’roll. Quand tu es une star du rock, même mort, tu es toujours vivante. L’étoile reste éternellement flamboyante. John Lennon a été assassiné le 8 décembre 1980 et on continue à lui fêter son anniversaire. Jimi Hendrix, Jim Morrison, Prince, Mark Knopfler (Il est mort celui-là ? Pas grave, sa musique a toujours été chiante à en mourir), Led Zepp sous un nouveau nom, Greta Van Fleet, continuent à sortir de nouveaux disques depuis leurs décès. C’est cool. Les Who avaient raison de chanter « Long Live Rock ».

Elvis ‘s Punk

Depuis qu’Elvis Presley est mort, on ne l’a jamais autant vu se promener, libre pépère, sur la Lune, dans un supermarché, à une station-service, dans mon lit, etc … Le Punk, c’est pareil. Punk’s Not Dead. D’ailleurs, hein, c’est la preuve qu’Elvis a toujours été punk, au nom du sacré saint Syllogisme.

Elvis Presley ‘s not dead.

Punk’s not dead.

Elvis Presley ‘s punk.

C’est les Cramps qui vont être contents !

Rocking Deads

Bon j’arrête parce qu’en réalité, c’est bien flippant. Ouais, d’un autre côté, la réalité, c’est toujours flippant ! Tout d’abord, ce nouveau rock zombie, ça montre un truc, que le succès de ces morts, de la Mort, c’est l’immobilisme, l’absence de renouvellement, puisque même deads, ce sont toujours les mêmes qui triomphent. Pourtant, je ne pensais pas que le Rock, c’était comme la politique. Mais si, ça l’est…. chiotte ! Pareil au cinéma, surtout en France, on a les zombies et leur progéniture. Mais, les zombies, souvent, on leur tend tellement la toile, qu’ils font presque plus jeunes que leurs gosses. Le Rock, le cinéma, c’est génial. Plus tu vieillis, plus tes gonzesses sont jeunes, quasiment pré-pubères. Là, je crois que je tiens un truc. Notre civilisation, ben, elle a peur de la mort, depuis toujours. D’où le besoin de paraître toujours jeune, même à des âges canoniques, de se faire retendre ou de se botoxer de temps en temps. Ouais, c’est ça. On a peur de la vieillesse, on a peur de mourir.

Et hop, comme la poussière sous le tapis, on va cacher nos vieux grabataires dans des EPHAD. Cependant, la Covid est passée par là. Tous les vieux des EPHAD ont ressurgi comme des hordes de zombies pour hanter notre mauvaise conscience de les avoir enterrés vivants dans ces mouroirs qui n’enrichissent que des grands groupes financiers. Tiens ? Encore un truc auquel l’Etat a renoncé pour le privatiser, la fin de vie dans la dignité. Bref, la Covid, ça a nous a  mis le nez dans notre mortalité. Oh My God, on croyait que la guerre était devenue propre, que les frappes chirurgicales ne tuaient que les méchants et pas les gentils, qu’on pouvait vivre éternellement jeunes, etc … .

Low Spirituality, High Fidelity

Tout cela, c’est lié à un déficit de spiritualité. On a beau tenter le coup des spiritualités alternatives, hors-pistes, tout cela n’est que le vent d’un mec qui s’appelle Mark Eting. On finit par s’en lasser et on passe à autre chose puis à encore autre chose, un peu comme Cheetah de liane en liane, pour finir par lire la Guénon dans son EPHAD. On en a oublié, que dans certains cercles, on dénomme la mort comme l’ultime initiation. D’ailleurs un truc me tarabiscote. Quand on est initié, il n’y a jamais de retour en arrière. Alors comment Jésus a pu revenir ? Pour nous sauver de nos péchés ? Superbe intention mais quand on voit l’état du monde aujourd’hui, joker ! Il doit bien être déçu Jésus Christ Superstar. Est-ce vraiment un progrès de ne plus faire le choix de se précipiter dans la gueule de feu de Moloch Baal, contre une promesse d’éternité ? Mouais….

Mieux, l’autre jour, un de ces experts, médecin je crois, nous balançait que ne pas vivre jusqu’à cent-vingt ans était une anomalie puisque notre corps était conçu pour … Jusqu’à quand repousserons-nous l’idée que nous sommes, comme tous les hommes, mortels ? En voiture, Simone, vers la mort, sauf pour un gonze etune souris ! Les littéraires comprendront l’allusion! D’ailleurs, une remarque, en passant, là les féministes, elles nous laissent le monopole, hein ? On dit que l’homme est mortel mais jamais que la femme est mortelle ! Elle l’est pourtant, et de plusieurs manières si délicieuses ! A force d’occulter le fait que nous allons, un jour, mourir, nous en avons perdu notre spiritualité, puisque nous en avons refusé l’apokalupsis. A force d’avoir peur de la mort, d’essayer d’imaginer une vie après la mort, on en néglige la vie. Vive la vie. Pour bien mourir, il faut bien vivre ! Une vie bien nourrie prépare une mort riche.

La petite mort, c’est si bon !

Attention, je ne parle pas des Walking Dead et autres zombies qui aiment bien boulotter des vivants bien dodus. J’évoque autre chose. L’idée la plus proche en est la petite mort qui vient après l’orgasme. L’amour, c’est le renoncement à la maîtrise, c’est se perdre dans l’autre. C’est ne plus être un séparément, c’est à dire multiple, mais être un ensemble. La petite mort vient après que nous ayons été un avec l’autre, que nous ayons renoncé à la division pour l’union. On se sent si vivant aux côtés de celle qui nous fait mourir ainsi. Merci à une blonde vénitienne déclamée par Claude Nougaro, à une brune chantée par Amy Winehouse, à une asperge portugaise punkisée par Siouxsie & The Banshees, à une blonde honorée par les Allman Brothers et à une japonaise couvrant le Mont Fuji, de me faire sentir si vivant.

Be Bop A Lula, nous touchons là, un principe important , à savoir qu’il faut être multiple pour ne finir par faire qu’un. C’est ce que disait Billy Mulligan, l’homme aux 23 personnalités. Soyons tous atteints de Troubles Dissociatifs de l’Identité (TDI). Vive la partouze de personnalités dans nos têtes.

Deux amis se prenaient la tête

Cela me fait imaginer une histoire, celle de deux gars qui avaient peur de la mort. Tous les deux suivent des chemins initiatiques, étudient toutes les philosophies, les médecines, etc … Le premier apprend, écoute, s’imprègne des autres pendant que le second court après la solution, la réponse. Le premier se nourrit du chemin pendant que le second s’épuise à courir après la Vérité. Avant de mourir, le premier imprégné de toutes ses rencontres devient fou et meurt atteint de TDI, avec, allez, 23 personnalités comme Billy Mulligan. Le second, meurt, d’épuisement, avec toute sa raison, sans jamais avoir découvert ce qu’il y avait derrière le rideau de la mort. Hop, ils se réveillent, tous les deux, découvrant qu’après la mort, il y a bien une vie mais comme pur esprit, sans aucun contact avec qui que ce soit, sans rien voir, juste pur esprit, c’est à dire seul pour l’Eternité.

Qui croyez-vous qui fut le plus heureux après sa mort ? Le premier aux multiples personnalités qui pouvaient tourbilloner dans son esprit ? Ou bien le second, à la raison intacte mais seul pour l’Eternité ?

Il y a deux morales à cette histoire et à cet article :

  • Faites péter votre côté dionysiaque ! Vivez ! Soyez Rock ! Ecoutez de la musique, lisez, échangez, voyagez ! Chantonnez Jailhouse Rock plutôt que d’y vivre. Retrouvez les Muses, aimez-les spirituellement, charnellement. Défoncez-vous. Soyez un nouveau Rebelle, soyez-vous, c’est ça la rébellion suprême !
  • Jean-Paul Sartre a eu tort d’écrire que l’Enfer, c’est les autres. Au contraire, pour avoir une mort réussie, il faut vivre. Plus on est de fous, plus on rit. Une fois mort, l’Enfer, c’est soi alors que le Paradis, c’est les autres ! Pensez à la parabole des talents de l’Evangile de Matthieu (XXV,14-30) et celle de Luc (XIX, 12-27) !

Dans mort, il y or

Voilà, j’ai raconté n’importe quoi car le sujet s’y prête tellement. Personne ne peut me contredire. C’est génial.

Maintenant, je vais vous laisser car j’ai un rendez-vous sur la lune avec King Creole. Je vais mettre mes Blue Suede Shoes ! Elvis ‘s Punk !

“When my blue Moon turns to gold again

When the rainbow turns the clouds away

When my blue moon turns to gold again

You’ll be back in my arms to stay

 

Memories that linger in my heart

Memories that make my heart grow cold

But someday they’ll live again, sweetheart

And my blue moon again will turn to gold.

 

The lips that used to thrill me so

Your kisses were meant only for me

In my dreams they live again, sweetheart

But my blue moon is just a memory

 

The castles we used to build together

Were the sweetest stories ever told

Maybe we will live them all again

And my blue moon again will turn to gold.”

Elvis Presley

Tags : Bertrand PavlikBilly MulliganClaude NougaroElvis Presleyévangile de MathieuRock‘n’Roll
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Bertrand Pavlik

Bertrand Pavlik

Avocat, Conseiller du 6ème arrondissement de Paris pendant près de 20 ans, chroniqueur sur Sud Radio, chargé de cours à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Bertand Pavlik a également été sept fois champion de France de Football américain.

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On ne peut expliquer un paradoxe, non plus qu'un éternuement. D'ailleurs le paradoxe n'est-il pas un éternuement de l'esprit ?
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Emil Cioran
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