• S’abonner à Rebelle(s)
  • L’ours
  • Contact
dimanche 5 février 2023
  • Connexion
  • S'enregistrer
Rebelle(s) Mag
  • Accueil
  • Politique(s)
  • Art(s)
  • Philo-spirit(s)
  • Société(s)
  • Littéraire(s)
  • Spécial Ukraine
  • Tribune(s) Libre(s)
  • Qui sommes-nous ?
Pas de résultat
Voir tous les résultats
  • Accueil
  • Politique(s)
  • Art(s)
  • Philo-spirit(s)
  • Société(s)
  • Littéraire(s)
  • Spécial Ukraine
  • Tribune(s) Libre(s)
  • Qui sommes-nous ?
Pas de résultat
Voir tous les résultats
Rebelle(s) Mag
Pas de résultat
Voir tous les résultats

La France est fatiguée… ce n’est pas nouveau, ni facile à soigner

Patrick Boccard Par Patrick Boccard
13 février 2022
dans Société(s)
0
Partager sur FacebookPartager sur Twitter
Homme bleu au mur lépreux © Eric Desordre –

Le 15 mars 1968, le journal Le Monde publiait un éditorial titré « Quand la France s’ennuie », dont les observateurs avisés jugèrent qu’il était prémonitoire des événements qui agiteront le Pays au mois de mai suivant. Il est intéressant de rapprocher ce diagnostic du fameux « La France est une nation qui s’ennuie » proféré par Lamartine1 à l’adresse de Louis Philippe, jugé incapable de maîtriser les bouleversements sociaux nés de l’industrialisation.

La tentation est grande de rapprocher ces mises en garde historiques de celle qui est en train d’enrichir le tableau clinique déjà chargé des Français, largement documentée par les docteurs en sciences politiques, en économie, en sociologie ou en psychologie, selon lesquels « la France est fatiguée.

Car si les experts s’accordent à considérer que la pandémie de Covid-19 a aggravé le niveau de fatigue des Français, il était largement présent en amont des bouleversements que le Coronavirus a provoqué. Début 2010, le Médiateur de la République relevait déjà une « usure psychique » de la société, indiquant dans son rapport annuel2 qu’elle était atteinte d’un « burn out » révélateur d’une perte de confiance en l’État. Ils précisent par ailleurs que la fatigue n’est pas seulement « physiologique », mais qu’elle s’accompagne d’une lassitude psychologique, nourrie de défiance à l’égard des élites et des institutions et d’une inquiétude face à l’avenir. Si ce syndrome dépressif n’est pas une spécificité hexagonale, il y semble plus répandu que dans les autres pays européens, y compris dans ceux dont la santé économique est plus fragile et la situation sociale moins enviable.

Dans une note publiée une première fois en octobre 2020, et enrichie en novembre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) met en garde les États face à cet état de lassitude ambiant.

Cet état des lieux peut porter à penser que, comme toutes les crises, celle-ci finira par passer. Cet optimisme risque néanmoins de laisser le champ libre aux affrontements des plus extrêmes, opposant les tenants du « c’était mieux avant » aux fanatiques de la 6ème extinction, sans compter les paranoïaques d’une pandémie fabriquée de toute pièce et les zélateurs du grand remplacement, tous faisant planer un grand danger sur la pérennité de la démocratie.

C’est pourquoi il semble prudent et plus utile d’analyser la réalité de la fatigue ambiante, d’en cerner les origines, d’en évaluer les dommages et d’en identifier les solutions possibles.

Le lexique de la fatigue en dit long sur la diversité de l’impact de la fatigue : on se dit « claqués, crevés, lessivés, vidés… », victimes d’un « coup de pompe », d’un « passage à vide », qu’on est « au bout du rouleau » ou encore qu’elle « nous tombe dessus » ou que l’on est « morts de fatigue »…

D’un point de vue médical, il est classique de distinguer la fatigue physiologique (normale) résultat d’un effort physique intense ou d’un stress émotionnel repéré et la fatigue pathologique, symptômes de maladies bien identifiées, soit organique (maladie infectieuse, cancer, maladie métabolique ou hormonale, maladie neurologique…) soit fonctionnelle d’origine psychique ou psychiatrique (dépression et névrose). Les limites de toute classification sont à la marge, là où se trouve la fatigue subjective, fatigue ressentie qui n’est pas sans retentissement sur la santé par son expression psychosomatique. Lorsque la diminution du pouvoir fonctionnel, la diminution de l’activité qui en résulte n’est plus réversible par le repos, c’est un signe d’usure (plus ou moins prématurée) ou d’une altération de structure. Les spécialistes distinguent la fatigue hors travail et la fatigue professionnelle, dont les causes respectives sont souvent distinctes mais dont les symptômes se ressemblent, soulignant les interactions de l’une sur l’autre.

Le Covid-19 est à l’origine de plusieurs symptômes dont la fatigue, qui fait partie des plus fréquemment rencontrés et se caractérise par des pics de fatigue et/ ou des baisses d’énergies soudaines qui ne sont pas régulières et peut persister quelque temps après l’infection. Lorsque cette fatigue post-Covid, dure plus de 3 mois suivant l’infection, il s’agit d’un syndrome de fatigue chronique qui nécessite la consultation d’un médecin.

Des indicateurs convergents

Au cours des derniers mois, entre les attentats terroristes, les manifestations des gilets jaunes, l’incendie de Notre-Dame de Paris et d’autres tensions qui ont traversé la société, près d’un Français sur deux a connu un épisode de fatigue persistante, qu’il s’agisse de fatigue physique, psychique ou intellectuelle. Plusieurs indicateurs permettent d’évaluer précisément la forme de cette fatigue, ses effets, ses victimes, ses causes et la manière dont les personnes concernées ont tenté de la réduire.

À la question « Quel sentiment caractérise votre état d’esprit actuel ? », la fatigue arrive en tête des réponses avec 17%, suivie de l’incertitude (15%) et de l’inquiétude (15%). Les femmes de moins de 35 ans sont les plus épuisées (26,5%), suivies des employés (22%) et des agriculteurs (21%). L’espoir ne recueille que 25 %, la confiance 21 %, le bien-être 19 %, la sérénité 18 %, la révolte et la colère 14 % chacune3.

Toutes les catégories de Français sont concernées. Les personnes les plus exposées sont celles qui souffrent de précarité, d’un manque d’interaction sociale, d’antécédents psychiatriques ou sont mal informées. Les plus touchées sont les moins de 20 ans dont la santé mentale est altérée pour 1 étudiant sur 2 4. Cette situation n’est pas spécifiquement française. Une étude réalisée dans 10 pays révèle que les jeunes de 18 à 24 ans rapportent 6 fois plus d’idées suicidaires que les plus de 60 ans. Ce risque est plus élevé chez ceux dont les proches ont été infectés par le Covid, qui ont peu de soutien social, qui sont exposés aux médias plus de 3 heures par jour et qui ont des antécédents de difficultés psychologiques. Et, en 2020, l’espérance de vie mondiale a connu sa plus forte baisse depuis la Seconde Guerre mondiale 5.

En France, la fatigue se traduit surtout par un sommeil ou un repos non-réparateur, une humeur maussade, un manque de dynamisme, une baisse ou un ralentissement de l’activité et une réduction de la motivation. En général, la fatigue est attribuée à la maladie (surtout chez les personnes âgées), aux soucis personnels, qu’ils soient d’ordre privé ou professionnel, au surmenage physique (notamment chez les ouvriers et les agriculteurs), au surmenage intellectuel (spécialement pour les moins de 20 ans, les étudiants et les cadres supérieurs), à un sommeil perturbé ou à un événement occasionnel important dû à un accident ou au décès d’un proche6. La fatigue est donc assez fortement corrélée à des caractéristiques individuelles, mais elle est aussi liée à des conséquences de la situation sanitaire, telles que la dégradation de la situation financière, le confinement à domicile, la limitation du droit de circuler et, bien entendu, la survenue de symptômes du Covid 19 7.

La fatigue est traitée par des médicaments dans près de la moitié des cas, le plus souvent prescrits par un médecin, surtout chez les personnes de plus de 60 ans, , plus rarement par un pharmacien, 10 % seulement des Français ayant recours à une automédication.

Des effets potentiels alarmants…

Les données quantitatives ont le mérite de mesurer des faits, mais elles peuvent induire que « ce qui n’est pas mesuré n’existe pas ».

D’où l’intérêt de l’initiative de la Fondation Jean-Jaurès et de la CFDT qui ont réuni plusieurs universitaires en sciences sociales8 pour tenter d’éclairer l’impact de la fatigue à partir de données plus qualitatives. Ces experts s’accordent à considérer que la fatigue constatée n’est pas réductible à la « fatigue pandémique » identifiée par l’Organisation Mondiale de la Santé, et qu’elle est « moins une fatigue généralisée qu’une fatigue collective, un état du corps social autant que des individus ». Plusieurs d’entre eux alertent sur les effets potentiels de cette dépression. L’historien Patrick Boucheron rappelle que la fatigue d’un peuple a parfois été le terreau de « grandes catastrophes » et affirme que, s’il faut écouter la plainte de la société, ce n’est « pas seulement par compassion, mais par vigilance politique ». L’économiste Pierre-Yves Geoffard redoute quant à lui que la fatigue « se transforme en épuisement et que cet épuisement paralyse toute envie d’agir ». Le philosophe Frédéric Worms considère de son côté que cet état « ne conduit plus à la révolte, mais à la défection » comme le montre la « désertion » observée chez les soignants victimes de « la perte de sens social de leur travail ».

… notamment en France

Depuis longtemps, la France est considérée comme un pays « pessimiste » comme le révèle la fameuse formule de Sylvain Tesson, observateur avisé de l’état d’esprit des nombreux pays qu’il visite en sa qualité d’écrivain-voyageur : « La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer 9». Effectivement, nombre de témoins étrangers s’étonnent de la déprime hexagonale, alors qu’au terme de deux ans d’une politique du « quoi qu’il en coûte », les campagnes de vaccination ont été assez efficaces, la croissance est de retour, l’emploi a retrouvé son niveau d’avant la crise, le pouvoir d’achat a résisté et l’industrie donne des signes de reprise. Ce constat est notamment partagé par des anglo-saxons, à l’image du titre d’un des plus sérieux média britannique : « France is doing well, but feeling miserable10 », même si Paul Krugman, Prix Nobel d’économie 2008, constate que la récente vague de démissions – « great resignation » – décidée par plus de 4 millions de salariés américains, a épargné le Vieux Continent11.

La fatigue d’être soi

Le mal-être des Français ne s’explique pas par les seuls indicateurs macroéconomiques ou par les nuages qui s’amoncellent à l’horizon (réchauffement climatique, pandémies, inégalités…) Et pas davantage par leur propension à attendre, plus qu’ailleurs, la main secourable de l’État-providence qui s’est largement impliqué dans la recherche de solutions destinées à alléger le poids que la pandémie exerçait sur les citoyens et les entreprises. Il est le symptôme de ce que le sociologue Alain Ehrenberg avait nommé il y a plusieurs années « la fatigue d’être soi »12. Croisant l’histoire de la psychiatrie et celle des modes de vie, il suggérait que cette fatigue est inhérente à une société où la norme n’est plus fondée sur la culpabilité et la discipline, mais sur la responsabilité et l’initiative ; elle est la contrepartie de l’énergie que chacun doit mobiliser pour devenir soi-même et pour réussir, tant dans la sphère professionnelle que dans la sphère privée, et qui impose à tous la maîtrise des mêmes outils : « savoir communiquer, négocier, se motiver, gérer son temps… ». Selon lui, l’individu, même plus libre et autonome, a aussi besoin d’un « être ensemble, au-delà des petites communautés qu’il se crée ». Cette observation explique l’explosion des communautés et du complotisme qui comblent « ce besoin d’être ensemble, de poser des normes communes, de partager des objectifs et des émotions, de s’entraider et de trouver une causalité unique et diabolique 13» aux désordres d’un monde de plus en plus complexe et incertain.

Il ne s’agit évidemment pas de revenir sur la dynamique de l’autonomie et de l’individuation, mais d’éviter une réaction autoritaire et régressive aujourd’hui à l’œuvre, sur fond de choc dépressif. De ce point de vue, proposer, définir, fixer des normes fait partie intégrante du rôle des dirigeants, tout autant qu’écouter, que ce soit en politique ou en entreprise. Peut-être l’ont-ils un peu trop oublié…

Un mal ancien…

L’histoire montre que la fatigue est sans doute moins nouvelle que les penseurs de la modernité le laissent entendre. Georges Vigarello montre14 qu’au fil du temps les symptômes de la fatigue se modifient, que le vocabulaire s’ajuste – « langueur », « dépérissement », « pénibilité »… – que les explications se déploient, que les degrés se précisent et que des revendications se font jour. Les formes « privilégiées » de fatigues, celles qui mobilisent les commentaires, celles qui s’imposent en priorité aux yeux de tous, évoluent. De nouvelles occupations sont apparues et engendrent de nouvelles fatigues. Au 13ème siècle, elles étaient de nature physique, comme celles du combattant fier de défendre sa terre ou celles du pèlerin en quête de rédemption. Au 17ème siècle apparaissent les fatigues « de l’esprit » générées par les avancés de l’éducation et de l’administration. Au Moyen-Âge, on considère que les fatigues des chevaliers et des religieux étaient valorisantes car subies pour le bien commun. Mais il faut attendre la deuxième moitié du 18ème siècle pour qu’une fatigue soit « utile » à certains pratiquants d’activités sportives. C’est au 19ème siècle qu’apparaît une fatigue réellement positive, relevant de la solidarité : celle du médecin, du professeur ou du gendarme, qui rendent service à tous. Jusqu’à l’aube du 20ème siècle, le travail était souvent épuisant. Mais la mécanisation, puis l’informatisation vont créer une nouvelle forme de fatigue. Enfin, l’avènement de la psychologie et le renforcement de la fameuse « écoute de soi », vont rendre chacun plus à l’affût des inconforts, des empêchements, qui sont de moins en moins bien supportés.

… difficile à juguler

Compte tenu de tous les impacts négatifs de la fatigue, elle a toujours été l’objet d’initiatives destinées à la combattre. Dans l’Antiquité, la fatigue se traite par l’absorption de substances reconstituantes, herbes sauvages, poudres et autres décoctions. Au Moyen-Âge, les épices et l’eau sont privilégiées pour compenser « l’évaporation des humeurs ». A ces thérapies seront progressivement ajoutées des produits chimiques et des pratiques de détente et de méditation inspirées de pratiques en cours dans des civilisations orientales, ayant fait leurs preuves pour préserver l’espace intime.

À l’heure actuelle, l’injonction est à la dissimulation de la fatigue et à la démonstration de capacités d’adaptation aux changements, à la vitesse, aux exigences techniques, aux instruments informatiques… Cette pression est d’ailleurs plus forte sur les femmes, qui doivent performer au travail en plus d’endurer une charge mentale et domestique supérieure à celle des hommes. Cette iniquité a d’ailleurs été mise en évidence pendant les périodes de confinement récentes ou les violences conjugales et inter-familiales ont explosé.

S’il est possible de maîtriser la fatigue, il est difficile de l’éradiquer totalement, notamment pour certaines personnes cumulant plusieurs facteurs de fatigue : une quinquagénaire asthmatique, mère isolée, vivant avec ses 2 enfants dans un logement exigu éloigné de son travail, sera plus exposée à la fatigue qu’un jeune diplômé pratiquant régulièrement une activité sportive, résidant dans un centre-ville disposant de nombreuses ressources socio-culturelles, entouré d’un réseau d’amis et partant régulièrement en week-end…

Avec l’épidémie de Covid-19, si 57% des Français ont pris des résolutions pour faire plus attention à leur santé, seuls 37% ont réussi à les tenir. Plusieurs saisons expliquent les difficultés rencontrées dans la tenue de leurs résolutions : la contrainte imposée par ces routines (42%), la nécessité de faire appel aux conseils d’un professionnel de santé (23%), ou encore la difficulté à trouver les bons conseils (14%). Mais le recours aux objets connectés et aux applications pour se faire accompagner dans le suivi de leur santé, particulièrement marqué chez les moins de 45 ans, est considéré comme une alternative intéressante, les Français connectés tenant mieux leurs résolutions que ceux qui ne le sont pas.

Pourtant, bien que très subjective, la fatigue peut être combattue à la condition d’être repérée. Plusieurs tests – échelle de Pichot, Fatigue Severity Scale (FSS), Echelle d’Epworth – permettent d’apprécier l’intensité de la fatigue, mais aussi la façon dont elle impacte les différentes sphères de la vie. Le traitement de la fatigue varie selon sa cause.

Si le médecin ne décèle aucune cause pathologique, il peut prodiguer des conseils d’hygiène de vie et attirer l’attention sur l’usage inadapté de médicaments proposés en pharmacie. Mais leur intérêt par rapport à une bonne hygiène de vie n’est pas bien défini et ils ne la remplacent en aucun cas et, surtout, ils ne doivent pas être utilisés de façon prolongée. Il existe également des médicaments de phytothérapie contenant des extraits de plantes et des oligoéléments.

Mais la fatigue peut revêtir des formes plus graves tels que le syndrome de fatigue chronique, maladie neurologique maintenant reconnue sous le nom d’« encéphalomyélite », qui se manifeste par une fatigue extrême, accompagnée de maux de tête, de difficultés de concentration et de douleurs musculaires. Ce type de fatigue, très difficile à diagnostiquer car il évolue par poussées, doit être traité dans des services de médecine interne ou de neurologie qui préconisent selon les cas des programmes de rééducation fonctionnelle, de thérapie cognitive et comportementale, de relaxation et de méditation, et certains médicaments comme les immunoglobulines, les antidouleurs, les antidépresseurs ou les corticoïdes.

Pour le Docteur Elkaïm15, médecin généraliste, « en termes de traitement, on ne peut proposer que des « béquilles » à nos patients qui souffrent de ce syndrome. Cela passe principalement par des conseils d’hygiène de vie et par le fait d’apprendre à gérer leurs efforts, notamment en les fractionnant, pour ne pas dépasser un seuil au-delà duquel peuvent survenir un malaise post-effort. C’est ce que l’on appelle la méthode « Pacing16 ».

De son côté, Léonard Anthony17, spécialisé dans les fatigues du quotidien, s’ingénie à expliquer à ceux qui le consultent, que « la fatigue peut devenir une alliée à partir du moment où on cesse de la combattre (…). Si on est constamment en position de défense, on va rester fatigué. Alors que si on apprend à repérer les signaux que nous envoie notre fatigue et qu’on les écoute, on peut adopter des stratégies pour ne plus se laisser entraîner dans des situations épuisantes, et adopter des habitudes qui nous économisent. »

De manière plus générale, la question se pose des conséquences psychosociales de la pandémie. Il convient en particulier d’examiner les risques de décompensations dans les années à venir. Certains, et notamment les plus jeunes, risquent de subir de plein fouet les conséquences tant économiques que psychologiques de la crise sanitaire actuelle. L’Association médicale australienne (AMA) a du reste alerté sur le risque d’augmentation du nombre de suicides d’ici quelques années, en tablant sur une hausse moyenne de 25 %, voire 30 % chez les jeunes.

Au-delà des comportements individuels, les États vont jouer un rôle crucial dans l’après pandémie et dans le recul de la fatigue. La Charte d’Ottawa proposée en 1986 par l’Organisation Mondiale de la Santé mettait déjà en avant l’intégration de la santé dans toutes les politiques publiques considérant que « les déterminants de la santé et du bien-être sont extérieurs au secteur de la santé et sont d’ordre social et économique (…). Par ailleurs, l’OMS invite les gouvernements à se questionner sur les mesures acceptables ou non sur le long terme : « une balance est à trouver entre le fait de laisser les gens vivre leur vie, tout en réduisant le risque. »

A cette occasion, la pédagogie pourrait être faite des bienfaits de la fatigue et de rappeler que la fatigue est la mère de la rêverie, « cette plongée dans la sphère de l’oubli de soi, ce tremplin vers l’inconscient, cet état intermédiaire où l’on devient pensif plus que pensant, où on s’enchante des détails, du microcosme, plutôt que de l’évidence 18 ».

Pour le psychiatre Christophe André « Les sociétés occidentales découvre qu’elles sont démunies après des décennies où elles se sont senties dominantes face à la maladie ; l’invention des vaccins ou des antibiotiques avait presque éloigner le spectre de la mort. Aujourd’hui entre le Covid, le réchauffement de la planète, les tensions politiques et sociales, nous sommes confrontés à un violent rappel à l’ordre sur tous les fronts ; le chagrin, lié à cette accumulation de déconvenues face auxquelles nous nous sentons impuissants, nous fait comprendre que l’on a besoin de se réconforter les uns les autres ; peut-être faut-il accepter de courber l’échine avant de se remettre au travail et dans l’action pour reconstruire notre société 19»

Le parallèle suggéré entre l’ennui de la France de 1968 et la fatigue actuelle retrouve de sa pertinence dans la relecture de la conclusion de l’éditorial du Monde : « Le vrai but de la politique n’est pas d’administrer le moins mal possible le bien commun, de réaliser quelques progrès ou au moins de ne pas les empêcher, d’exprimer en lois et décrets l’évolution inévitable. Au niveau le plus élevé, il est de conduire un peuple, de lui ouvrir des horizons, de susciter des élans, même s’il doit y avoir un peu de bousculade, des réactions imprudentes (…) l’ardeur et l’imagination sont aussi nécessaires que le bien-être et l’expansion. Ce n’est certes pas facile. L’impératif vaut d’ailleurs pour l’opposition autant que pour le pouvoir. S’il n’est pas satisfait, l’anesthésie risque de provoquer la consomption. Et à la limite, cela s’est vu, un pays peut aussi périr d’ennui ». Ou de fatigue.

Patrick BOCCARD

1 Discours à la Chambre, 10 janvier 1839

2 https://juridique.defenseurdesdroits.fr/doc_num.php?explnum_id=2299

3 https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/06/quand-ils-se-regardent-les-francais-se-desolent-quand-ils-se-comparent-ils-se-desolent-encore_6104841_3232.html

4 https://www.ipsos.com/fr-fr/la-sante-mentale-des-18-24-ans-plus-que-preoccupante

5 https://academic.oup.com/ije/advance-article/doi/10.1093/ije/dyab207/6375510?searchresult=1#304035039

6 https://www.ipsos.com/fr-fr/pres-dun-francais-sur-deux-souffre-de-la-fatigue

7 https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2021-03/ER1185.pdf

8 https://www.jean-jaures.org/publication/une-societe-fatiguee/

9 https://www.dailymotion.com/video/x5lxb65

10 https://www.economist.com/europe/france-is-doing-well-but-feeling-miserable/21806329

11 https://www.nytimes.com/2021/11/05/opinion/great-resignation-quit-job.html

12 https://www.odilejacob.fr/catalogue/psychologie/psychologie-generale/fatigue-detre-soi_9782738108593.php

13 « La fatigue des Français, un symptôme et une alerte », Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos, Les Echos, 13.11.21

14 « Histoire de la fatigue », Georges Vigarello, Ed. Seuil, septembre 2020, 480 p., 25 €

15 https://www.france-assos-sante.org/2021/11/18/traiter-la-fatigue-est-ce-possible

16 https://www.france-assos-sante.org/2021/07/12/epuisement-et-pacing-une-methode-pour-apprendre-a-economiser-et-mieux-gerer-son-energie/

17 https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Grosse-fatigue-comment-pas-craquer-2020-11-22-1201125947

18 Ode à la fatigue, Eric Fiat

19 https://www.leparisien.fr/societe/notre-societe-a-besoin-detre-consolee-lart-de-la-consolation-selon-christophe-andre-15-01-2022-OGKD5Z7R5ZHPVAZ73TLHYPFXRY

Tags : Alain EhrenbergCharte d’OttawaCovid 19Fondation Jean JaurèsFrédéric WormsGeorges VigarelloLamartineMédiateur de la RépubliqueOMSPatrick BoccardPatrick BoucheronPaul KrugmanPierre-Yves Geoffardsanté publiquesociologieSylvain Tesson
Article précédent

Rock 70’s / 80’s : Téléphone !

Article suivant

Dans l’intimité des ateliers

Patrick Boccard

Patrick Boccard

Patrick BOCCARD, de nationalité franco-suisse, est né en 1951 à Bourguignons, village situé à la frontière de la Champagne et de la Bourgogne, dans une famille de minotiers. Il est marié à la poéte Martine KONORSKI et père de trois enfants. De formation littéraire, il a effectué son parcours dans la communication et les ressources humaines, dans des institutions et des entreprises françaises et internationales, puis comme consultant indépendant. Il collabore régulièrement à des journaux et revues. Il est l’auteur de « Les femmes ne sont pas faites pour courir » consacré aux discriminations de genres dans le sport (Ed. Belin, 2015).

Article suivant
Les modeles et leurs peintres

Dans l’intimité des ateliers

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Rares sont ceux qui méritent qu'on les contredisent
Ernst JüngerAphorismes
On ne s'approprie que ce qu'on a d'abord tenu à distance pour le considérer.
Paul Ricoeur
La vie est jeune. En vieillissant, elle se fait durée, elle se fait temps, elle se fait adieu.
Romain Gary
Il est vain de vouloir libérer la vie des mensonges de l'art.
Georges Bataille
Les bêtes sont des personnes muettes
Un buronnier, vacher de l’Aubrac
Les gens exigent qu'on ait un métier. - Comme si vivre n'en était pas un - et encore le plus difficile !
Emil Cioran
Quand un philosophe me répond, je ne comprends plus ma question.
Pierre Desproges
On ne peut expliquer un paradoxe, non plus qu'un éternuement. D'ailleurs le paradoxe n'est-il pas un éternuement de l'esprit ?
Emil Cioran
Ce que je veux dire, c'est qu'elle avait des yeux où il faisait si bon vivre que je n'ai jamais su où aller depuis.
Romain Gary
On ne peut savoir si l'homme se servira longtemps encore de la parole ou s'il recouvrera petit à petit l'usage du hurlement.
Emil Cioran
Je ne crois pas qu’il soit possible, même à ceux qui ont de grandes familles, de réussir s’ils n’unissent pas à leur talent naturel des qualités simples, solides, laborieuses, et surtout une légitime confiance dans le succès : il n’y a rien de tel en ce monde que de vouloir.
Charles Dickens
Accepter le seul risque raisonnable, celui de se dépasser.
Erri de Luca
L’art est une reconfiguration du champs des possibles
Jean-Louis Bischoff
Le destin de celui qui ne songe qu'à se mettre à couvert, c'est d'être survolé
Ernst JüngerAphorismes
L'homme le plus éclairé est le plus ébloui
Victor Hugo
Précédent
Suivant

Rubrique(s)

  • 3 questions à…
  • Art(s)
  • Cinéma(s)
  • Classique(s)
  • Dossier du mois : L'art peut-il influencer le monde ?
  • Dossier du mois : La foire aux cons : toujours d'actualité
  • Dossier du mois : Qu’est-ce que se rebeller aujourd’hui ?
  • Edito(s)
  • Geekologie(s)
  • Inclassable(s)
  • L'impertinence poétique
  • Le Mag papier
  • Les gonzoïdes de l'Apocalypse
  • Les grands entretiens rebelle(s)
  • Littéraire(s)
  • Mémoires Démasqués
  • Philo-spirit(s)
  • Politique(s)
  • Rock and Folk et Musique(s)
  • Société(s)
  • Spécial Ukraine
  • Théatre – Spectacle(s)
  • Tribune(s) Libre(s)
  • Voyage(s)
interviews 1 scaled

Articles récents

  • Pourquoi tant de haine ? 3 février 2023
  • Scientifiques émotifs 29 janvier 2023
  • La camisole chimique menace les Français 29 janvier 2023
  • Affaire Dupont de Ligonnès : la secte qui n’en était pas une 25 janvier 2023
  • Cavalcade amoureuse au Théâtre de la Ville 22 janvier 2023
  • Génocide des Ouïghours : les musulmans ont aussi leurs collabos 20 janvier 2023
  • Perdu en mère 16 janvier 2023
  • Zhanargul Zhumatai : Un entretien dramatique avec une survivante d’un camp d’ethnie kazakhe qui pourrait bientôt “disparaître”. 13 janvier 2023
  • L’âge d’or des Rolling Stones : Beggar’s Banquet 13 janvier 2023
  • Des médiums et des cathos contre Poutine 13 janvier 2023
  • Ombres et lumières 8 janvier 2023
  • Fin du Cycle Disco : 1980 et au-delà… 8 janvier 2023
  • Des Saints, Sinon Rien – Censure d’aujourd’hui 7 janvier 2023
  • La poétique désabusée de « La Maman et la Putain » 6 janvier 2023
  • Réhabiliter Louis Aragon, rue de Bourgogne… 5 janvier 2023
  • Russie : nazis cannibales, Novopashin récidive ! 4 janvier 2023
  • La Douma, les nouvelles lois et le droit de buter de l’Ukrainien 3 janvier 2023
  • Cycle Disco : 1979, deuxième partie 2 janvier 2023
  • J’ai découvert Raël grâce au Figaro ! Une enquête de dingue ! (Ironie) 1 janvier 2023
  • Écouter, sentir… 31 décembre 2022
  • Poutine communiste ou tsariste ? D’Alexandre III à Joseph Staline 26 décembre 2022
  • Cycle Disco : 1979, première partie 26 décembre 2022
  • Chroniques familiales – extraits 25 décembre 2022
  • Coups de coeur au bout du monde – Chili 25 décembre 2022
  • SANS NOTES ! 25 décembre 2022
  • L’Église orthodoxe russe veut une loi contre les idéologies destructrices 18 décembre 2022
  • Que va faire le nouveau ministre de l’Éducation nationale ? 15 décembre 2022
  • Délestages extrêmes 15 décembre 2022
  • Laïcité et république 15 décembre 2022
  • Cycle Disco : 1978 (3ème partie) 12 décembre 2022
  • Un manteau russe ou ukrainien ? 11 décembre 2022
  • Arrêtez de me Weinstiner ! 8 décembre 2022
  • Quartier rouge 8 décembre 2022
  • Prendre la route 8 décembre 2022
  • La Dernière Page 8 décembre 2022
  • La France a du mal avec ses rebelles – 2/2 8 décembre 2022
  • La France a du mal avec ses rebelles – 1/2 8 décembre 2022
  • Fin du cycle Glam Rock : et pour quelques paillettes de plus 3 décembre 2022
  • En Russie, il est de plus en plus dangereux de créer une ONG 1 décembre 2022
  • Faut-il réhabiliter l’anarchie ? 1 décembre 2022
  • Sécurité partout, éducation nulle part 1 décembre 2022
  • Elephant 29 novembre 2022
  • Alain Jouffroy ou le dernier des surréalistes rebelles 29 novembre 2022
  • « Lettres à sa fille » – Calamity Jane 27 novembre 2022
  • En dépit de sa mère ! 27 novembre 2022
  • Le Père Boulier, un prêtre rouge combattant l’antisémitisme 26 novembre 2022
  • Cycle Glam Rock : pour une poignée de paillettes… 26 novembre 2022
  • Koltès à la Bastille 17 novembre 2022
  • L’Ukraine harasse Poutine 13 novembre 2022
  • Enfermé dehors 11 novembre 2022
  • Imagination active et transe chamanique – 3/3 10 novembre 2022
  • Imagination active et transe chamanique – 2/3 10 novembre 2022
  • Imagination active et transe chamanique – 1/3 10 novembre 2022
  • La musique, instrument de réconciliation des peuples 10 novembre 2022
  • Cycle Glam Rock : Roxy Music 7 novembre 2022
  • Nos années 80… Souvenirs, mon amour 5 novembre 2022
  • La loi des séries 5 novembre 2022
  • Les choses, une histoire de la nature morte 5 novembre 2022
  • C’était mieux avant ! 5 novembre 2022
  • Sur la trace des cyclos 4 novembre 2022
  • Un Christ à prix d’or ! 4 novembre 2022
  • Poutine est un Staline qui ne s’ignore pas 4 novembre 2022
  • Ma rencontre avec Jung 30 octobre 2022
  • Les différentes régions du ciel 30 octobre 2022
  • Du désordre amoureux au renoncement au monde 30 octobre 2022
  • L’homme qui tua Liberty Valance 30 octobre 2022
  • L’homme et le divin 30 octobre 2022
  • Écosophie 30 octobre 2022
  • L’écosophie de Michel Maffesoli et le corps 30 octobre 2022
  • L’âme-son (hameçon) du rock n’ roll 30 octobre 2022
  • Pour Alexandre Novopashin les Ukrainiens sont un ramassis de nazis satanistes et sectaires 25 octobre 2022
  • Ma millième note 23 octobre 2022
  • Grande démission : le travail a perdu son sens 23 octobre 2022
  • Russie : Non, le Patriarche Kirill n’a pas changé 21 octobre 2022
  • Cycle Glam Rock : Lou Reed, partie II 20 octobre 2022
  • Cycle Glam Rock : Lou Reed, partie I 16 octobre 2022
  • Altered carbon – Richard K. MORGAN 16 octobre 2022
  • Cycle Glam Rock : La Genèse, partie II 10 octobre 2022
  • La radicalité est une exigence de liberté 9 octobre 2022
  • Nouvelles sorcières, nouveaux inquisiteurs ? 9 octobre 2022
  • Orthographe, sexe et cinéma 7 octobre 2022
  • Le col de Tichka 7 octobre 2022
  • Cycle Glam Rock : La Genèse, partie I 7 octobre 2022
  • La légalisation de l’euthanasie est-elle une boite de Pandore ? 7 octobre 2022
  • La guerre à sept ans 2 octobre 2022
  • À Corps Perdu 2 octobre 2022
  • De la nécessité de croire 2 octobre 2022
  • De Goya à Rushdie 1 octobre 2022
  • Écouter, sentir… 1 octobre 2022
  • Rêve d’une poésie indépendante des partis au pouvoir… 25 septembre 2022
  • Coriolan 25 septembre 2022
  • Le dernier homme 25 septembre 2022
  • L’improbable métamorphose du monde 24 septembre 2022
  • Dérive séductrice en Écosse 18 septembre 2022
  • Du coquin et du sauvage ! 18 septembre 2022
  • L’économie : une religion inconsciente? 18 septembre 2022
  • L’ensorcellement du monde 18 septembre 2022
  • On ne peut vivre qu’à Paris 11 septembre 2022
  • 2015, retour vers le futur… 10 septembre 2022
  • Cycle Glam Rock : Slade 10 septembre 2022
  • Buster Keaton est un génie ! 9 septembre 2022
  • Mentions légales site
  • S’abonner à Rebelle(s)
  • L’ours
  • Politique de cookies

© 2022

Pas de résultat
Voir tous les résultats
  • Accueil
  • Qui sommes-nous ?
  • Le Mag Papier
  • Geekologie(s)
  • Littéraire(s)
  • Société(s)
  • Politique(s)
  • Art(s)
  • Art(s)
  • Cinéma(s)
  • Rock and Folk et Musique(s)
  • Théatre – Spectacle(s)
  • Dossier du mois : Qu’est-ce que se rebeller aujourd’hui ?
  • Edito(s)
  • Inclassable(s)
  • L’impertinence poétique
  • Littéraire(s)
  • Philo-spirit(s)
  • Tribune(s) Libre(s)
  • Voyage(s)
  • Dossier du mois : Qu’est-ce que se rebeller aujourd’hui ?
  • Contact

© 2022

Bienvenue !

OU

Login to your account below

Mot de passe oublié ? S'inscrire

Create New Account!

OU

Fill the forms bellow to register

*By registering into our website, you agree to the Terms & Conditions and Privacy Policy.
Tous les champs sont obligatoires. Se connecter

Récupérez votre mot de passe

Veuillez saisir votre nom d'utilisateur ou votre email pour réinitialiser votre mot de passe.

Se connecter
Social Media Auto Publish Powered By : XYZScripts.com
RBLs
Gérer le consentement aux cookies
Nous utilisons des cookies pour optimiser notre site web et notre service.
Les cookies fonctionnels Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’utilisateur.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques. Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.
Gérer les options Gérer les services Gérer les fournisseurs En savoir plus sur ces finalités
Voir les préférences
{title} {title} {title}
Ce site web utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site web, vous consentez à ce que des cookies soient utilisés. Visitez notre Politique de confidentialité et de cookies.
Êtes-vous sûr de vouloir déverrouiller ce poste ?
Unlock left : 0
Êtes-vous sûr de vouloir annuler l'abonnement ?