On est début 1978. Un sentiment de saturation commence à émerger par rapport au Disco, on en entend partout. Il faut dire que depuis le succès planétaire du film La Fièvre du Samedi Soir, le Show Biz s’est aperçu qu’on pouvait facilement et rapidement se faire de l’argent avec cette musique. Au milieu du foisonnement de morceaux qui se prétendent Disco et qui n’en sont, au fond, qu’un pâle reflet, le vrai Disco de qualité est complètement noyé dans ce déluge de musique mal faite, vite faite, vite encaissée dans les tiroirs-caisses et vite oubliée. On entend de plus en plus, un peu partout, du très, très mauvais Disco, d’où la saturation de l’auditeur moyen, peu informé sur cette musique. De là à ce qu’il la prenne en grippe, il n’y a qu’un pas.
Le groupe Ram Jam émerge dans ce contexte et, volontairement ou involontairement, on ne sait, tire son épingle du jeu avec Black Betty. C’était exactement le genre de morceau que les gens avaient envie d’écouter à ce moment-là : un Rock puissant, communicatif et inspiré.
Ce qui est quand même curieux c’est que ce morceau reprend pas mal des caractéristiques du Disco : la grosse caisse sur les temps, omniprésente, des effets particuliers sur les cymbales charleston, quelques traits de guitare Funky. Mais le son de la guitare principale est résolument Rock, la façon de chanter du leader également.
Pour la petite histoire, cette chanson date de 1933 et est un vieux chant de travail afro-américain dont les paroles regorgent de références à l’alcool, aux armes à feu, au fouet, etc. Comment faire du neuf avec du vieux !
Toujours est-il que Ram Jam va se tailler la part du lion avec ce morceau qui est devenu un standard des discothèques.
William H. Miller
Le morceau :