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Nietzsche versus Dark Vador

Christophe Diard Par Christophe Diard
13 mai 2023
dans Geekologie(s)
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Je suis ton pere © NRV
Je suis ton pere © NRV –

« Je suis ton père ! » assène Anakin Skywalker, alias Dark Vador, à son fils Luke, lors de leur premier combat, dans Star Wars V, qui est en fait l’épisode 2 de la saga. «À force de contempler l’abîme, c’est l’abîme qui finira par te contempler», aurait sans doute répondu Nietzsche à Luke Skywalker. Mais peut-on substituer à un combat de sabres lasers un combat de citations? La réponse est probablement non.

À force de vouloir combattre Dark Vador, Luke Skywalker se retrouve face à sa vérité: cet être masqué, qui a choisi le côté obscur de la force, est bel et bien son père, à lui, le jeune Luke, convaincu par le côté lumineux de cette même force. Et ce, quitte à y laisser une main: c’est après avoir coupé la main de Luke au sabre laser, que Dark Vador lui assène cette terrible vérité, «twist» absolu de cette saga intemporelle que bien des fans, à l’époque, ont sans doute eu du mal à encaisser. Et Luke de lui répondre «Non!», un non opposé à la foudroyante et accablante vérité, un non opposé avec toute l’énergie qui lui reste. Comment en effet accepter que son père soit son père? Luke ne peut se résoudre à ce que l’Autre, cet homme costumé et masqué, puisse prétendre être son géniteur alors qu’il représente tout ce que lui déteste : l’asservissement, le pouvoir et le meurtre.

Tuer le père ?

À travers la question du rapport au père, c’est toute une problématique qui nous apparaît : la filiation, l’identité, et la transmission des valeurs, et ce n’est pas Friedrich Nietzsche qui nous soutiendrait le contraire. Friedrich Nietzsche, le philosophe du « par delà le bien et mal », fut orphelin de père dès l’âge de cinq ans. Il vivra longtemps avec l’ombre de son père (!), Ludwig, pasteur protestant, figure qui n’a pas eu le temps, pour le jeune Friedrich, de devenir une autorité…
Mais qui a eu valeur de modèle pour lui : les voisins de Nietzsche, dans son enfance, considéraient Ludwig comme un modèle, un « ange », comme ils le disaient. C’est bien simple, dans la famille de Friedrich, son père aurait sans doute été le seul avec lequel il aurait aimé entretenir une véritable relation de longue durée. Malheureusement, il est mort trop tôt. Friedrich n’a donc pas eu à tuer le père : il est plutôt en quête d’une figure paternelle. Il deviendra, au final, sans doute, son propre père. Et vivra, toute sa vie, avec l’ombre de Ludwig, qu’il n’aura pas assez connu. Finalement, Friedrich ne fait-il, à travers ses textes dont Ainsi parlait Zarathoustra, que prêcher dans le désert, comme son propre père prêchait dans les paroisses alentours ?Tandis que Luke Skywalker, le personnage central de George Lucas dans la deuxième saga, sortie en premier, doit au sens propre comme au sens figuré, tuer son paternel. Il ne le souhaite pas : il hait de tous ses pores ce que son père est devenu, ce Dark Vador, figure du mal absolu au moins en apparence. Mais il n’a pas le choix, il lui faut l’affronter, et le mettre hors d’état de nuire.
C’est finalement son père, redevenu l’espace d’un instant Anakin Skywalker, le Jedi et non le Sith, qui sauvera Luke de l’Empereur, au prix de son propre sacrifice. Luke voudra l’emmener avec lui sur son vaisseau, mais Dark Vador, trop abîmé par son combat, périra dans ses bras. Luke lui confie vouloir le sauver, et Anakin lui confesse qu’il l’a déjà fait…
Ce n’est donc pas un parricide, mais un sacrifice paternel au profit de son fils, qui l’a déjà sauvé en lui montrant la bonne voie à suivre, à lui, Dark Vador, qui s’était perdu sur le chemin de ses peurs et de ses haines.

Faut-il (vraiment) adhérer au côté obscur ?

On peut se poser la question décalée de savoir si Nietzsche aurait adhéré à la Force, et plutôt du côté Jedi, ou du côté obscur. Toute sa vie, Nietzsche aura lutté contre le Mal, le Mal en lui, le Mal du monde. Il trouvera qu’il faut penser par delà le bien et le mal pour mieux comprendre les enjeux de son temps, et pour finalement tendre vers le surhumain. À première vue, une critique liminaire lui serait immédiatement venue à l’esprit, et il nous faut jouer à « Ah si j’étais Nietzsche », sur l’air de « Ah si j’étais riche », pour mieux comprendre et Nietzsche, et Star Wars, et le rapport avec notre époque.
Il se serait probablement dit : « C’est une saga créée pour la Plèbe, par un type qui a bien appris la mythologie, qui s’est intéressé de près à toutes sortes de mythes, et a pondu, en pompant certains types bien précis de théories, de héros et de sagas, notamment dans la mythologie grecque, un divertissement pour les masses, et au final, se faire des couilles en or. » Naturellement, Nietzsche, quelque peu snob, aurait usé d’un langage beaucoup plus châtié pour calomnier, et au marteau, comme il le faisait bien souvent, cette saga empirique. Dans un deuxième temps, après avoir sonné le crépuscule de l’idole « Star Wars », il se serait amusé à décortiquer la philosophie inhérente à la saga. Et il aurait pu s’interroger : quelques éléments de sa propre pensée ne se seraient-ils pas retrouvés, ici ou là, parmi les histoires, les théories et les personnages fournis par l’univers des films Star Wars ?
Se serait-il reconnu en Luke Skywalker, courageux aventurier, lumineux, devenant nomade par la force (!) des choses, ou en Obi Wan Kenobi, vieux Jedi ermite vivant dans une grotte (!) (cf. Ainsi parlait Zarathoustra) et sortant de cette même grotte pour venir en aide au jeune Luke, attaqué par des créatures sauvages et belliqueuses ? Ou en Dark Vador, figure mythique et mystérieuse, semant le chaos et le désordre pour rallier à la cause de l’Empereur la galaxie entière, mais qui souffre en réalité terriblement, physiquement de n’avoir plus de corps viable, et psychologiquement dans ses relations aux autres (rappelons ici tout de même qu’il a étranglé sa femme de colère, et ne sait pas à coup sûr si ses enfants sont encore vivants, de ce fait). Il se serait probablement identifié un peu aux trois… Et quid de maître Yoda, ce petit être verdâtre semblable à une grenouille, détenteur d’une grande sagesse, pour qui la Force est partout et nos actions toutes connectées ?L’aurait-il pris pour un Kant miniature, avec sa notion d’entendement ?
Sur le plan philosophique, Nietzsche, l’athée, le pourfendeur des religions, aurait-il adhéré à la notion de « Force », présente dans l’univers Star Wars, ou aux « Midichloriens », créatures microscopiques, dotées d’une volonté propre et mystérieuse, et qui relient tous les êtres entre eux ? On peut presque parler de l’existence de Dieu, à travers ces deux thématiques. Nietzsche se serait-il révélé mystique, eu égard à cette réflexion ?Sans doute n’aurait-il pas adhéré à la philosophie, ni à la religiosité sous-jacente à la mythologie Star Wars. Néanmoins, quelques comparaisons amusantes peuvent être mises en avant, pour le plaisir, bien que cela puisse paraître un peu osé, ou rebelle, au premier abord.
La notion d’Amor Fati, chère à Nietzsche, aimer son destin, peut être mise en parallèle avec la philosophie des Jedis, qui comprend cette volonté d’amour de son propre destin. La colère sous-jacente des Siths est à mettre en parallèle avec la hargne et la philosophie à coups de marteau propres à Nietzsche qui s’attaque à toutes les philosophies préexistantes, et à toutes les religions, avec un coté belliqueux parfois, non sans rappeler le côté obscur de la force. La notion même de Jedi peut se rapprocher du surhomme, qui on le rappelle ne veut pas dire « aryen » ou « superman », mais simplement un but, un objectif, un cap, un horizon duquel l’homme doit s’inspirer pour s’améliorer. Un Jedi étant un sage, un individu qui n’attaque jamais mais se défend, un être assez complet et spirituellement en paix avec lui-même, le rapprochement semble facile. Il y a du Bouddhisme dans le Jedi, il y en a aussi un peu chez Nietzsche par certains aspects. Quant au côté obscur, il est incarné par la tentation, celle de la facilité, de l’envie, de la jalousie, de la colère… Bien que Nietzsche ait philosophé par delà le bien et le mal, et ait cédé à une certaine forme de colère sur bien des points, on ne peut pas dire qu’il se rapproche du côté obscur, mais plus d’une volonté de lumière, différente certes de celle des Lumières, mais par certains égards, donc, proche des Jedis.
Le côté obscur cède à la peur et à la colère, et la philosophie doit mener à une forme de sagesse, de lecture du monde et de construction de concepts qui permettent une explication dudit monde, certes; mais qui laisse place à un esprit apaisé, en paix avec lui-même. Donc l’objet de la philosophie de Nietzsche n’est pas de céder à ses pulsions, à la colère ou à l’angoisse, mais de mettre au cœur des enjeux une sensibilité «humaine, trop humaine», et d’accéder au meilleur de nous-mêmes. Les Jedis, voulus par George Lucas, en sont donc proches par certains points, et Nietzsche pencherait davantage vers eux.

La peur de la mort… qui tue !

On le voit, les thèmes abordés dans Star Wars peuvent être vus comme philosophiques et psychologiques. Mais le plus important, peut-être celui sur lequel Nietzsche, qui s’estimait psychologue de l’Humanité, se serait le plus penché, c’est la peur de la mort. C’est ce sentiment qui pousse les Siths, les serviteurs du côté obscur, à semer le chaos et la destruction, pour fuir leur propre mort. C’est elle qui pousse finalement Anakin à provoquer la mort, et à tuer accidentellement sa femme, dans la première trilogie, sortie en deuxième. C’est cette même peur qui le pousse aussi à essayer de sauver sa mère, enlevée par les mêmes créatures qui avaient attaqué Luke, et il échouera, perdant ainsi une première fois face à la mort…
La peur de la mort, c’est elle aussi qui poussa Nietzsche à chercher, à écrire, à écrire encore, jusqu’en 1889 et son ramollissement du cerveau à Turin. C’est cette même angoisse primaire qui poursuit la série tout du long, et que la philosophie des Jedis cherche à dépasser. Les Siths, représentants du côté obscur, pensent pouvoir la combattre en accédant à l’immortalité, un thème très actuel. Car l’ancien maître de l’Empereur, Dark Plague, aurait maîtrisé la mort et créé la vie à partir de la Force uniquement… L’empereur l’explique à Anakin, et le convainc ainsi, finalement, de le rejoindre. Anakin gobe tout, il tombe dans le pot aux roses: c’est sa plus grande peur, la peur de la mort, surtout celle des autres; l’Empereur le sait, et parvient finalement à le manipuler.
Les Jedis, quant à eux, ont totalement accepté l’idée de la mort. Plus tard, Yoda parviendra même à communiquer avec Qui Gon Jinn, maître d’Obi Wan, décédé depuis longtemps. Se laisser emprisonner par ses peurs, ses obsessions, ses phobies, ses addictions, est pour le Jedi le chemin qui mène vers le côté obscur de la force.La sagesse, en somme, est du coté Jedi: Spinoza, comme la Force, semble être en eux. Alors que pour les Siths, au contraire, ce sont la libération de la colère  et la quête du pouvoir absolu qui permettent de dégager le maximum de puissance possible, et par là même, de lutter efficacement contre la mort. Ils pensent atteindre ainsi une sorte de nirvana diabolique, et Anakin, par peur de perdre ceux qui l’entourent encore, va y céder… Il cèdera à ses pulsions meurtrières, il passera du côté obscur; lui jusqu’alors apprenti d’Obi Wan, sera convaincu par Palpatine le sénateur fourbe et roublard, qui est en fait l’empereur… car dans la saga, comme dans la vie, certains avancent masqués.

Dark Vador, Nietzsche et la figure de l’Antéchrist: chacun porte sa croix…

Antéchrist : figure d’un imposteur maléfique qui tente de se substituer à Jésus-Christ.On l’a vu, il est sans doute plus facile de jouer au jeu des sept différences entre Dark Vador et Friedrich Nietzsche. Mais ils ont quand même un «sacré» point commun: chacun porte sa croix, et une énorme, de surcroît… Nietzsche, toute sa vie durant, porta le fardeau de sa différence, de son intelligence qui l’isolait, de ses problèmes de santé qu’il n’arrivait pas à endiguer (épilepsies, maux de tête, maux de ventre…) et qui le contraignaient parfois à rester allongé plusieurs jours d’affilée, voire même dans le noir. Il passa une grande partie de sa vie nomade, et seul, à errer de ville en ville, mallette à la main, à la recherche du bon climat, celui qui serait le moins défavorable à ses différents maux.
Son Zarathoustra fut lu par moins de cent personnes, il se considérait lui-même comme une sorte d’imposteur, un véritable Antéchrist. Tour à tour psychologue de l’humanité, piètre courtisan (cf. Lou Salomé), malade imaginaire ou pas, philosophe, génie, poète, gourmand gourmet (ah, les platrées de pâtes italiennes, et les omelettes fourrées à la marmelade de pommes), il vécut un destin tragique hors du commun : devenu définitivement fou en 1889, il passa ses onze dernières années dans l’ignorance absolue de ce qu’il se passait autour de lui, enfermé dans un monde qui n’était plus le nôtre, accaparé par sa mère, puis par sa sœur, ses deux pires cauchemars, sans en avoir conscience, puis il fut reconnu sans le savoir… et même sa canne, bien après sa mort, fut offerte par sa sœur à Hitler.
Dark Vador, alias Anakin Skywalker, n’est pas un personnage ayant existé dans notre monde réel. Mais dans l’imaginaire de George Lucas, il est né de père inconnu; on apprendra plus tard qu’il est issu de la pensée des Midichloriens, sortes de mini créatures / dieux invisibles qui possèdent une volonté propre, et qui auraient «inséminé» la mère d’Anakin à son insu, afin de donner naissance à un Antéchrist qui rétablirait l’équilibre dans la Force; un équilibre qui avait été mis à mal par les manipulations de Dark Plague.
Séparé de sa mère à onze ans, emmené par Qui Gon Jinn et Obi Wan Kenobi, qui le délivrent d’une vie d’esclave, il est formé pour devenir un Jedi. Mais il tombe amoureux, et ne se remet jamais de sa séparation familiale. La colère est forte en lui et les Jedis ne tolèrent pas ce sentiment. Tout comme l’attachement amoureux. Manipulé par Dark Sidious, l’Empereur Sith, officiellement nommé Palpatine et sénateur, il basculera du côté obscur, et portera ensuite son fardeau. Découpé en morceaux par son ancien maître, Obi Wan, il passera le restant de ses jours dans une combinaison abracadabrantesque, sertie de son fameux casque, devenu une légende.
Au final, il se rachètera en sauvant son fils, Luke, de l’Empereur qui allait le tuer. Dark Vador peut être considéré comme une figure christique, sacrificielle, qui a également et paradoxalement valeur d’Antéchrist, ayant répandu la terreur et le chaos pendant une bonne partie de son existence. Il paiera de sa vie ses méfaits, non sans avoir sauvé son fils et rétabli l’équilibre dans la Force. Comme la prophétie, connue par Yoda, l’avait annoncé.
La plus grande croix portée par Nietzsche est posthume. Il ne fait qu’ouvrir les portes de la perception, il ne constitue pas à lui seul une doctrine, une pensée fixe, ou une croyance à avoir.
Il ne fait qu’écrire des miroirs: le lecteur est aussi important que Nietzsche pour comprendre Nietzsche. Chaque lecteur peut se faire une interprétation différente de sa pensée, puisqu’elle est en mouvement: elle n’est qu’un chemin, et non pas une destination. Nietzsche nous donne à réfléchir, il ne nous enseigne rien: «Prenez garde à l’ombre de ma statue, qu’elle ne vous écrase» – Also sprach Zarathustra). Sa plus grande tragédie, sa plus grande croix est d’avoir été interprété à des échelles trop importantes par des hommes avides de pouvoir, ou d’avoir été récupéré à son insu et sans qu’il n’ait eu son mot à dire, par de grands mouvements. Nietzsche est un auteur pour tout le monde et pour personne, comme l’est son œuvre majeure, «Ainsi parlait Zarathoustra». L’inversion de toutes les valeurs peut être prise au sens premier, et provoquer des =catastrophes; alors que les plus grandes révolutions se font à l’échelle individuelle, en soi et non hors de soi.

Des prequels et des sequels – des prolégomènes, vers l’éternel retour

Concluons sur une note amusante. Certains échos semblent éloquents entre la vie de Nietzsche, son œuvre, et la saga de George Lucas. On l’a vu, sur l’ombre du père, sur l’idée de la Force, et celle du Surhomme, sur le bien et le mal, et sur l’éternel retour.
Luke Skywalker a eu la main coupée par son père, et c’est en coupant à son tour la main de Dark Vador, dans le combat final de la deuxième saga (sortie en premier), qu’il s’aperçoit que si on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, comme le disait Héraclite, certaines situations sont parfois vouées à se reproduire, l’histoire étant un éternel recommencement. Il abandonne alors le combat, et défie l’empereur, sans arme, lui demandant (un peu naïvement) d’arrêter ses méfaits.
Cet écho de la main coupée, de la même scène qui se répète, se retrouve dans l’œuvre de Nietzsche, et dans une certaine forme de nostalgie qui l’accompagne. Y compris dans sa vie même: Friedrich Nietzsche sera finalement victime d’un atavisme cruel, celui de la maladie héréditaire dont il fut atteint, que certains nomment «ramollissement du cerveau». Il chute à Turin en 1889, près d’un cheval, et ne redeviendra jamais lui-même.Son père avait connu le même sort, alors que Friedrich avait cinq ans, et son frère cadet mourut à l’âge de deux ans, peut-être des mêmes conséquences. Un écho ici pas si amusant que cela, finalement.
Quand aux «sequels», cette mode qui voit d’anciens mythes cinématographiques ou audiovisuels refaire surface, modernisés, arrangés, réécrits, on peut noter que non seulement la saga Star Wars connaît une suite, mais que les séries cultes Twin Peaks, De David Lynch, X-Files de Chris Carter, ou le manga Dragon Ball Z, de Akira Toriyama, connaissent eux aussi des «sequels», parfois plus de vingt ans après leur première diffusion…
Nietzsche lui-même avait prévu une suite à Zarathoustra: un cinquième livre, dont l’une des fins possibles était le suicide de Zarathoustra, se jetant dans un volcan, comme Empédocle. Mais le manque d’inspiration l’empêcha de donner suite à son projet. On pense immédiatement à la scène de combat entre Anakin et Obi Wan, près d’un volcan, qui signe la fin (finalement provisoire) d’Anakin Skywalker. En effet, il finit découpé en petits morceaux par son maître, mais il y survit. À moitié brûlé par le volcan, il sera condamné à sa tenue et à son casque, à sa réelle nature de Dark Vador, et sa colère, ensuite, mettra beaucoup, beaucoup de temps à se calmer…Gageons que contrairement à Nietzsche, les grands pontes de l’industrie cinématographique et télévisuelle américaine ne feront pas cas d’un quelconque manque d’imagination, tant que l’argent coulera à flots et que les fans seront nombreux.
Rappelons pour conclure qu’«Ainsi parlait Zarathoustra» a eu, dans un premier temps, moins de cent lecteurs…

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Christophe Diard

Christophe Diard

Né à Paris en 1983, Christophe Diard est écrivain. Il travaille sur des thèmes comme l’angoisse, la mémoire et la survie. Ancien collaborateur de la revue Books, ex-rédacteur en chef du magazine Rebelle(s), il est également scénariste et parolier. Auteur du livre UN CERTAIN FRÉDÉRIC PAJAK.

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