Chuck Berry est le rocker préféré des guitaristes. De Keith Richards des Rolling Stones, son plus grand fan, à Angus Young de AC/DC, en passant par Eric Clapton et tant d’autres, ce guitariste a réussi l’exploit d’être un modèle et un inspirateur pour la majorité du gotha des guitaristes des années 60 et 70. Tous parlent avec affection de leurs débuts sur l’instrument en tentant de reprendre du Chuck Berry.
Il faut dire que même avec une technique balbutiante, une mauvaise guitare et un mauvais ampli, Chuck Berry ça sonne vraiment ! Il y a une raison technique à ça. Les soli de Berry sont émaillés de passages où il joue deux cordes en même temps, les passages en notes seules n’étant que des transitions rapides entre deux passages sur deux cordes. Tout ça a énormément d’impact ! Ses détracteurs diront quand même que toutes les intros de ses morceaux se ressemblent… certes ! Mais, pour ma part, je n’en ai jamais trouvé deux rigoureusement identiques. Chuck Berry ou le charme du changement dans la continuité.
En plus d’être une icône pour les guitaristes, Chuck Berry se paye le luxe d’être un très bon parolier de rock ‘n’ roll. Ses chansons foisonnent d’observations truculentes sur la vie de tous les jours dans les années 50. Dans le même temps, elles ont une portée intemporelle par les sujets abordés. Ce gars savait vraiment observer les gens, toutes classes sociales et couleurs confondues. Il pouvait à l’occasion être frondeur avec une certaine distinction. Dans Roll Over Beethoven, l’un de ses plus grands hits, il emploie des métaphores médicales pour décrire l’effet que le rock ‘n’ roll a sur lui et, pour finir, déclare : « remue toi, Beethoven, et mets Tchaïkovski au courant » Un certain Claude Moine, alias Eddy Mitchell, a plutôt bien adapté ses textes en Français.
Mais Chuck Berry est également un grand showman. Se servant de sa guitare comme d’un étendard, il popularise pas mal d’attitudes scéniques qui deviendront des classiques.
Souvent sous-payé en tant que musicien noir, ayant dû partager les droits d’auteur de son premier tube Maybellene avec le disc-jockey Alan Freed (parce qu’il programmait le morceau) et Russ Fratto (parce qu’il avait financé le label de Berry, Chess Records), Chuck Berry gardera une grande amertume vis-à-vis du show biz. Tout ceci le rendra carrément radin. En tournée, il se préparait des sandwiches à manger dans sa Cadillac alors qu’il aurait largement eu les moyens de se payer de grands restaurants. Il voyageait seul et engageait souvent un groupe amateur sur place pour l’accompagner en concert, sans répétition préalable, car c’est moins cher (d’où le niveau musical lamentablement bas de certaines de ses prestations). Tout ça ne l’empêche pas de donner en moyenne une centaine de concerts par an dans les années 80 et 90.
En 1986 ; le film/documentaire Hail ! Hail ! Rock ‘n’ Roll, largement piloté par Keith Richards, lui rend un vibrant hommage.
Vu son immense apport à cette musique, il est impossible d’envisager le rock ‘n’ roll sans Chuck Berry… Et même le rock tout court.
Le problème avec les vidéos de Chuck Berry c’est qu’on n’a pas toujours et la prestation scénique intéressante et la qualité musicale. Aussi, pour chaque morceau emblématique de l’artiste, j’ai parfois rajouté la version studio et, plutôt que de choisir les versions originales des années 50, que tout le monde connaît, je me suis focalisé sur l’album Golden Hits de 1967 où Chuck a réenregistré ses plus grands morceaux dans des versions superbes. Ça et là, j’ai rajouté une version par un autre artiste qui a fait d’un morceau de Chuck Berry l’un de ses chevaux de bataille.
Roll Over Beethoven :
Live :
Studio :
Version des Beatles, chantée par George Harrison, très intéressante pour les voix :
Memphis Tennessee :
Live :
Studio :
Sweet Little Sixteen :
Live :
Studio :
Johnny B. Goode :
Live :
Version du film Retour Vers Le Futur :
Version de Jimi Hendrix :
Reelin’ And Rockin’ :
Live :
Studio :
Around And Around :
Studio original :
Studio 1967 :
Version des Rolling Stones :