« Daesh : harcèlement, violence, propagande… Le plan de conquête… », « Syrie : Daesh décapite deux femmes pour la première fois », « Les djihadistes de Daesh tuent 120 civils à Kobané », « Syrie : Daesh offre des esclaves sexuelles aux gagnants d’un concours de mémorisation du Coran », « Daesh commet un massacre à Palmyre : récits de survivants », « DAESH. ATTENTAT EN ISÈRE : Une explosion et un homme décapité »… et autres milliers de gros titres de cet acabit marquent notre quotidien médiatique et nous rappellent que le danger est partout, que Charlie c’est toi, c’est moi, que demain, alors que je me rends au travail, j’exploserai peut-être aux couleurs d’un drapeau noir calligraphié en arabe, et que mon fils sera peut-être à mes cotés, lui qui à 8 ans ne connaît même pas encore la différence entre un sikh, un musulman et un terroriste, voire entre un musulman, un chrétien et un athée.
Ce « moi », qui est en danger où qu’il se trouve dans le pays, même dans le fin fond de l’Isère, ce n’est pas moins que 66 millions d’habitants de France, tous visés, potentiellement. La terreur est là, et c’est normal. La décapitation, ça a plutôt tendance à être terrorisant, en plus d’être abject.
La terreur, c’est bien sûr la victoire du terrorisme. Le premier terrorisme, du point de vue de l’histoire du mot, était d’Etat. « La doctrine des partisans de la terreur », la « politique de terreur pratiquée pendant la Révolution », nous dit le dictionnaire du Trésor de la Langue Française. Guillotine à répétition sur les places publiques, jugements et sentences arbitraires et tolérance zéro pour les « traitres » à la révolution avaient valeur pédagogique, la terreur étant considérée comme nécessaire à l’imposition de la liberté au peuple. Robespierre nous le rappelait avec force, intelligence et conviction : « Domptez par la terreur les ennemis de la liberté ; et vous avez raison, comme fondateurs de la République ».
[RETROUVEZ LA SUITE DE CET ARTICLE DANS LE MAGAZINE N°1]
Par Michaël Sens