Vladimir Poutine, depuis son accession à la tête du Kremlin, a exploité le sport comme un puissant instrument de pouvoir. Cet usage géopolitique du sport n’est pas nouveau, mais l’envahisseur de l’Ukraine est probablement le premier chef d’État à avoir intégré le sport au cœur de l’arsenal élaboré pour atteindre ses objectifs stratégiques. Dès son premier mandat en l’an 2000, il a patiemment construit une redoutable mécanique visant à instrumentaliser le sport et à manipuler ses dirigeants, afin de les transformer en vecteur de sa politique d’influence et de domination, tant sur le plan intérieur qu’en dehors des frontières. Ce projet, même s’il a été conduit en recourant à des méthodes peu compatibles avec les valeurs historiques du sport et en mobilisant une série d’agents peu respectueux des règles du jeu démocratique, a été couronné de succès indéniables. Les plus spectaculaires sont incontestablement l’accueil des Jeux olympiques d’hiver en 2014 et de la Coupe du monde de football en 2018, suivis par des milliards de téléspectateurs. La « sportokratura 1 » mise en œuvre par l’ex-patron du KGB lui a apporté d’autres victoires, moins visibles, mais tactiquement extrêmement précieuses. Mais cette complicité avec les élites du sport-business n’a pas empêché celles-ci de condamner puis de sanctionner la décision de leur ancien « partenaire » de « libérer l’Ukraine du terrorisme et du nazisme ». Cette attaque a surpris la plupart des observateurs d’un monde jusqu’ici complaisant avec les entorses poutiniennes, plus à l’aise dans la profération de menaces que dans l’application de mesures. Le coach du Kremlin lui-même n’avait sans doute pas anticipé que l’ensemble de la planète sport, qu’il pensait sans doute avoir circonvenue, puisse réagir « si vite, si haut, si fort ». Les effets de ces mesures ont, dans un premier temps, certainement terni l’image du père de la « démocrature » russe. Mais, de même que les effets des sanctions économiques et financières sont incertains, c’est dans le temps que leur impact réel pourra être évalué.
L’invasion de l’Ukraine est une prolongation du long match qui se déroule sur le terrain de la géopolitique moderne. Son organisateur va sans doute gagner une place de choix dans l’équipe des dirigeants politiques qui ont tenté de récupérer le sport pour le mettre au service de leurs desseins, qu’ils soient orientés vers des buts louables ou vers des objectifs criminels.
Politique et sport, le meilleur allié au pire
En effet, le sport a toujours été le stade de menées subversives ou d’affrontements, soit entre dirigeants, soit entre États : d’Hitler à Mussolini, en passant par le Maréchal Pétain ou le Général de Gaulle cherchant à promouvoir leurs régimes, de la poursuite de la guerre froide entre l’URSS et les États-Unis à travers le décompte des médailles obtenues aux Jeux Olympiques (JO), en passant par la sinistre compétition opposant les deux Allemagnes et conduisant celle de l’Est à répandre le dopage massif de ses athlètes 2.
Le processus d’attribution des JO confirme ce cousinage ambigu entre géopolitique et sport : Helsinki en 1952 pour faciliter la participation de l’Union soviétique et des pays communistes, Mexico en 1958 pour célébrer l’émergence du tiers-monde, Tokyo en 1964 pour symboliser sa pleine réintégration au sein de la communauté internationale, Munich en 1972 pour sanctionner la normalisation de l’Allemagne… En 1980 le choix de Moscou devait représenter la détente, que l’intervention soviétique en Afghanistan et l’absence de ratification des Accords SALT II ont saboté ; le cru 1988 marque l’émergence de l’Asie et la démocratisation de la Corée du Sud, tandis que celui de 1992 souligne le retour de l’Espagne au banc des nations démocratiques.
Les instances ont largement encouragé et profité de cet état de fait : les attributions critiquées de la Coupe du monde de football à la Russie en 2018 et au Qatar en 2022, résultent en grande partie de la volonté de la Fédération Internationale de Football (FIFA) d’étendre toujours plus sa zone d’influence et, ce faisant, d’accroître les profits des nombreux sponsors qui investissent les enceintes sportives. Lorsque la Coupe du monde avait été attribuée aux États-Unis en 1994, pays qui n’avait pas la culture traditionnelle du football, beaucoup avait protesté. Les mêmes mises en garde s’étaient exprimées lorsque la Coupe du monde s’était rendue au Japon et en Corée du Sud en 2002. Les critiques n’avaient pas non plus épargné les conditions de préparation des infrastructures pour l’Afrique du Sud en 2010.
A l’inverse, quelques décisions avaient été prises en cohérence avec l’idéal sportif. Ainsi de la visite en 1971 d’une équipe américaine de pongistes en Chine, permettant ainsi de délivrer un message d’amitié au peuple américain, initiative saluée par le secrétaire d’État américain Henri Kissinger, alors que Pékin et Washington ne cessaient de s’agresser férocement sur le terrain diplomatique traditionnel.
Qu’importe l’odeur de l’argent pourvu que le peuple ait du pain et des jeux
Au fil de ces crises, l’espace politique est devenu « multipolaire ». Le monde sportif a suivi le même mouvement. Aujourd’hui, la FIFA et le CIO comptent
davantage de membres que l’ONU et font cohabiter la Chine, Taïwan, Israël et la Palestine, ce que l’organisation mondiale n’est pas en mesure de faire.
Le sport tient désormais dans l’espace public international une place sans commune mesure avec celle qu’il a pu occuper dans le passé. La mondialisation, qui contracte le temps et l’espace, lui a offert une plus grande visibilité. Le gigantisme et le coût des grands événements ont permis l’émergence de nouvelles puissances sportives – Qatar, Russie, Chine, Émirats arabes unis, Arabie saoudite… et constituent une aubaine pour les pouvoirs sportifs, qui se sont rapidement accommodés à la nature de ces régimes en renonçant aux progrès des droits humains des peuples concernés. Qu’importe l’odeur de l’argent pourvu que le peuple ait du pain et des jeux !
André Malraux avait prédit que le 21ème siècle serait religieux. Il sera plutôt « celui du sport mondialisé 3. » Avec la globalisation, les rivalités nationales persistent, les frontières sont devenues poreuses et les peuples doutent de leur identité et de leur avenir. Dans ce contexte, le sport est devenu le nouveau terrain d’affrontement pacifique et régulé des États et le moyen le plus sûr de ressouder les peuples autour d’un projet immédiatement identifiable, dans l’espérance d’une victoire ou d’un exploit. Ce constat apaisant est accrédité par plusieurs symboles : ainsi l’Irlande du Nord et l’Irlande du Sud ne forment qu’une équipe en rugby, ainsi du défilé des délégations de Corée du Sud et de Corée du Nord sous le même drapeau lors des JO de 2000 à Sydney.
Le corps, emblème du soft power
Ces convictions et ces pratiques se sont progressivement imposées. Elles ont probablement contribué à désinhiber, entre autres, certains chefs d’État français. À l’image de Valéry Giscard d’Estaing autorisant micros et caméras à saisir ses descentes à ski, tout comme Nicolas Sarkozy l’a fait de ses joggings ou Emmanuel Macron de ses matchs de foot. Néanmoins, ces exhibitions n’ont donné à entrevoir aux électeurs qu’une modeste partie du physique de leurs auteurs. Même Donald Trump, dont la discrétion n’était pas le fort, a observé ce minimum de pudeur, en acceptant de se faire photographier sur ses parcours de golf… en tenue de golfeur !
Vladimir Poutine s’est bien gardé de respecter une telle retenue. Lui que les biographes décrivent comme ayant été un enfant replié sur lui-même, dans une famille d’origine très modeste, vivant dans les bas-fonds de Leningrad – aujourd’hui Saint-Pétersbourg -, ou comme un gamin maigrichon prompt à la bagarre, faisant tout pour « ne jamais permettre à quiconque de l’humilier 4 » et devenu un adulte timide. Depuis son accession au pouvoir, son corps est un vecteur essentiel de sa communication. Il n’hésite pas à se donner en spectacle dans des postures physiquement avantageuses, élaborées dans le strict respect des canons en vigueur dans le monde de la mode et du show-biz, qui en kimono de judo, qui en tenue d’hockeyeur ou, plus osé, torse nu sur un cheval ou allongé au milieu d’un arsenal d’appareils de musculation. Cette complaisance va générer une avalanche d’images et de gadgets illustrés de la trogne botoxée du caïd du Kremlin, qui sera complétée par une généreuse déclinaison de marques, de la vodka Putinka, au caviar Gorbusha Putina ou aux conserves PuTin.
Ce positionnement a été largement décliné par les médias nationaux financés par le Kremlin (Rossiya 1, NTV…) et internationaux (RT, Sputnik…), au point que certains experts considèrent qu’un véritable « Putin branding » – « une marque Poutine » – est à l’œuvre, produit selon les techniques de marketing contemporain.
Grâce à ces mises en scène lui permettant de « montrer ses muscles », Poutine a mis le sport au service de ses objectifs de politique intérieure et du rayonnement de la Russie. Il a très vite compris que la puissance ne ressortait plus seulement du registre de la force pure, « le hard power » qui permet de contraindre ou d’imposer, mais qu’il était possible d’y associer un « soft power » qui aide à séduire, à susciter l’admiration ou le respect.
Une inextinguible soif de puissance
Le plus modeste des psychologues n’hésiterait pas à lire dans ces attitudes la manifestation du virilisme paranoïaque et de la mégalomanie hypocondriaque du Rambo moscovite. Mais, après tout, tant qu’il ne s’agissait que de payer de sa personne pour affirmer son autorité et montrer sa combativité, nul ne pouvait reprocher au dictateur russe de céder à ces démonstrations, assez peu menaçantes pour l’équilibre de la société russe et pour la paix du monde.
Mais son inextinguible fringale de puissance l’a progressivement conduit à asservir le monde du sport, ses dirigeants, ses pratiquants et ses spectateurs. C’est à cette fin qu’il s’est constitué une oligarchie « d’agents » chargés de construire un réseau de connivences et de confusion d’intérêts, reliant le sommet du Kremlin à la base de la pratique sportive.
Cette stratégie a été déployée avec une minutie diabolique, principalement alimentée par l’octroi de facilités de diverses natures, juridiques, fiscales, logistiques… et de montages financiers peu orthodoxes alliant subventions, sponsoring, publicités… Il demande alors à ses oligarques d’imposer le sport, aux politiciens de l’affranchir, aux dirigeants et aux athlètes de le promouvoir. Et cette entreprise mafieuse fonctionne : en 2000, le sport russe est un champ de ruines. Depuis, des personnalités russes ont progressivement intégré de nombreuses instances, des entreprises russes financent clubs et organisations à l’étranger…. Et la Russie s’est vu confier l’organisation des JO et de la Coupe du monde de football, pour ne citer que les évènements planétaires récents, permettant à Vladimir Poutine et à des marques russes d’apparaitre régulièrement dans tous les médias du monde, magnifiant la puissance et le succès d’une nation et de son dirigeant-star.
Mais le « tsar » veillait dans les vestiaires et s’activait à gommer les dégâts collatéraux qu’impliquent ce genre de conduites, particulièrement le dit « scandale de dopage » des JO de Sotchi. Depuis 2014, une série de révélations ont laisser entendre que les autorités russes auraient favorisé le dopage de masse de ses athlètes 5. Une guerre de tranchées juridique s’en est suivie, opposant l’entourage de Poutine aux instances antidopage internationales, entrainant une série de sanctions, dont l’exclusion de l’équipe russe des JO d’hiver de 2018, où quelques athlètes seulement ont été autorisés à concourir… sous une bannière olympique ! Plusieurs rebondissements ont suivi, dont le blanchiment d’athlètes bannis à vie, puis la réactivation de certaines enquêtes. Ce lamentable feuilleton se poursuivra par les récentes mesures prises à la suite de l’invasion de l’Ukraine, elles aussi contestées par des juristes arguant que plusieurs des sanctions prises ne l’ont pas été sur des bases légales.
Jusqu’il y a peu, la stratégie poutinienne semblait ne gêner personne, même si les observateurs les plus avisés avaient décelé ses objectifs réels. L’afflux d’argent arrangeait une grande partie du milieu sportif où souvent se côtoient amateurs du dépassement de soi et apôtres du collectif avec des dirigeants arrivistes, vénaux et sans scrupules.
Cette « tolérance » généralisée avait sans doute convaincu le chef de guerre russe de sa force. Peut-être même avait-t-elle contribué à griser l’affamé de combats et à brouiller la lucidité du dominateur. Sans doute concevait-il que l’invasion de l’Ukraine ajouterait à sa superbe auprès de tous ces admirateurs… Sans doute fut-il très surpris de constater que l’exact contraire s’est produit et qu’une écrasante majorité des dirigeants et des sportifs du monde entier condamnaient l’invasion de l’Ukraine, avant de prononcer de sévères sanctions : exclusion de l’équipe nationale de football en vue du Mondial 2022, interdiction aux athlètes russes et biélorusses de participer à toutes les compétitions olympiques, délocalisation des manifestations programmées sur le territoire russe, confiscation des biens des oligarques propriétaires de clubs sportifs, rupture des contrats de partenariat et de publicité avec les annonceurs russes… Ainsi par exemple, Adidas a suspendu son partenariat avec la Fédération russe de football, l’UEFA a rompu son partenariat de 40 millions € par an avec le géant russe de l’énergie Gazprom… « Ce qui se passe était inimaginable il y a encore une semaine ; on est dans de l’inédit, dans un schéma où on ne peut pas utiliser les grilles de lecture du passé. Ce n’est pas la guerre froide, on est au-delà 6. » A de rares exceptions près – l’Afrique du Sud de l’apartheid et la Yougoslavie de Slobodan Milosevic – jamais une grande puissance du sport international n’a été pareillement mise au ban. Jusqu’ici, les différentes instances s’en tenaient à leur caractère apolitique et à leur neutralité. Aujourd’hui l’heure est à la contre-attaque, dure et unanime.
Seules quelques voix dissidentes ont apporté un soutien à la guerre. Alexander Povetkin, champion olympique de boxe qui a déclaré : « Nous nous sommes battus pour la vérité pendant toutes ces années, quand les Slaves étaient exterminés dans le Donbass. C’est pour cette raison que j’ai décidé de défendre le peuple, de combattre le nazisme qui nous parasite ». Et Bernie Ecclestone, ancien patron de la Formule 1 qui a confessé avoir trouvé Poutine « très direct et honorable. Il a fait ce qu’il a dit qu’il allait faire, sans discuter. »
Un impact incertain
La décision de Poutine va avoir des effets très divers, certains avérés, d’autres incertains, directs ou collatéraux. Entre les tragédies individuelles et les drames collectifs, entre les ravages économiques et les fractures politiques, le bilan final risque d’être très lourd, pour le peuple russe comme pour les citoyens de nombreux pays.
Les plus optimistes osent espérer que la population russe et les sportifs vont réussir à se structurer pour créer une avant-garde de la contestation au projet de Poutine. Ils escomptent même qu’une partie des oligarques, dont plusieurs centaines ont d’ores et déjà perdu des milliards, fera monter la pression contre leur ex-fanatique préféré. À la différence de l’annexion de la Crimée en 2014, « une bonne partie de la population russe et des proches de Poutine ne sont pas dans le soutien inconditionnel de cette invasion 7. » D’autres comptent sur le charisme du président Ukrainien Volodymyr Zelensky dont le parcours impressionne le monde entier, lui « l’ex-saltimbanque juif devenu le nouveau Churchill de l’ancien monde 8 », figure iconique d’une résistance inattendue.
Les plus réalistes rappellent que les priorités de Poutine sont de gagner son match militaire, puis les manches politiques et économiques. Pour les experts, les conséquences dépendront de la manière dont la Russie sortira du conflit, et de l’éventuel maintien de Vladimir Poutine aux commandes. Ils identifient plusieurs scenarios. Pour certains « la résolution diplomatique et géopolitique du conflit va avoir une incidence directe sur le retour ou non de la Russie dans le sport, et à quelle place ? Si le conflit se termine par des négociations et un cessez-le-feu, évidemment toutes les fédérations internationales vont rouvrir leurs portes aux sportifs russes, car ils ne sont pas responsables 9. » D’autres considèrent que l’on n’enlèvera pas à la Russie « ni son potentiel sportif, ni l’envie des Russes de faire du sport et d’y briller, ni encore de porter leurs couleurs 10. » Enfin, plusieurs spécialistes prédisent la disparition des compétitions nationales au profit de rencontres transnationales, les athlètes d’aujourd’hui étant « plus conscientisés, plus engagés, qui bénéficient des réseaux sociaux pour se solidariser entre eux, (…) citoyens les plus globalisés de la planète, ils ont une vision du monde qui est bien plus ambitieuse que les dirigeants politiques, ils ne veulent plus accoler leur nom, leur engagement professionnel à des régimes dictatoriaux 11. »
La guerre en Ukraine va bouleverser les équilibres antérieurs de la géopolitique par le sport. Commencée avec les JO d’hiver de Pékin et devant s’achever avec la Coupe du monde au Qatar, l’année 2022 devrait dater la fin de l’âge d’or du « sportwashing » et sonner « le glas du « soft power » sportif de la Russie, déjà compromis par les affaires de dopage, mais aussi celui de l’instrumentalisation cynique du sport, et des complicités qui l’ont permise au cœur même du sport 12. » L’invasion de l’Ukraine doit conduire les institutions sportives à mettre leurs actes en conformité avec des « valeurs » trop souvent incantatoires et les parties prenantes – puissance publique, médias, athlètes et citoyens – à exercer sur celles-ci une pression constante rendant intolérable le moindre écart avec les principes fondateurs du sport et de la démocratie.
1 Néologisme formé par Lukas Aubin, docteur en Etudes slaves contemporaines à l’université de Paris Nanterre, spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport, en associant les mots « sport », « kratos » (force, pouvoir en grec ancien) et « nomenklatura » qui désigne la machinerie de l’élite politico-économico-sportive russe
2 https://journals.openedition.org/gc/6299
3 https://www.cairn.info/revue-defense-nationale-2017-5-page-134.htm
4 https://photo.neonmag.fr/10-faits-surprenants-a-savoir-sur-vladimir-poutine-48213#c-etait-un-enfant-prompt-a-la-bagarre-5mchh
5 https://theconversation.com/le-dopage-en-russie-un-conflit-geopolitique-129029
6 Jean-Baptiste Guégan, enseignant en géopolitique du sport, https://www.francetvinfo.fr/sports/guerre-en-ukraine-comment-la-russie-de-vladimir-poutine-est-passee-de-place-forte-a-paria-du-sport-mondial_4989418.html
7 Lukas Aubin, op.cit., ibid. note 5
8 Pascal Bruckner, « Les Européens prenaient la paix pour la norme, elle n’était qu’une exception », Le Figaro, 8.03.22
9 Jean-Baptiste Guégan, op.cit., ibid. note 5
10 Jean-Baptiste Guégan, op.cit., ibid. note 5
11 Patrick Clastres, Directeur du Centre d’études olympiques et de la globalisation du sport, L’Équipe, 8.03.22
12 https://www.lemonde.fr/sport/article/2022/03/03/l-ampleur-des-sanctions-contre-le-sport-russe-revele-la-complaisance-qui-a-prevalu-auparavant_6115932_3242.html