« C’était un temps déraisonnable, on avait mis les morts à table ! »
Jean-Pierre Rosnay passait la poésie à l’ORTF et sur le petit écran de notre charme adolescent en blue jeans. Il suffisait d’écrire sur les lumières de Paris les poèmes d’Aragon pour ouvrir la Seine. Et j’avais peur de ne rien comprendre de vivre.
Tu bandais aux corneilles un chant de Nerval, Ô jeune homme quand je t’ai rencontré revenant du Maroc. Il est grand temps de repenser à toi, Desnos, « Là-bas où le destin de notre siècle saigne ».
Tu savais dire comment le mal cognait à ta porte « comme sur le quai désert un accordéon déplié ». Je disais tes mots d’amour quand la Seine était profonde et que vous fûtes des enfants sur le macadam « et que vous sachiez rendre son poème à Francis Carco ». « C’était à l’époque où il fallait bien que la vie à la mort se compare ».